Verset à verset Double colonne
1 Lorsque Adoni-Tsédek, roi de Jérusalem, eut appris que Josué avait pris Aï et l’avait détruite à la façon de l’interdit, qu’il avait traité Aï et son roi comme il avait traité Jéricho et son roi, et que les habitants de Gabaon avaient fait la paix avec les Israélites et qu’ils étaient au milieu d’eux,Adoni-Tsédek : seigneur de justice. Ce nom a la même signification que celui de Melchisédek, roi de justice (Genèse 14.18). C’était le titre que se donnaient les rois de Salem (paix) ou de Jérusalem (résidence de paix). Ces noms provenaient peut-être de la sécurité qu’inspirait à ses habitants la force de cette place presque imprenable.
Hébron : voir Genèse 13.18.
Jarmuth : aujourd’hui Jarmuk au sud-ouest de Jérusalem, sur le chemin d’Asdod.
Lakis (voir à Ésaïe 26.2) : à 80 km au sud-ouest de Jérusalem, près du Torrent d’Égypte ; fortifiée par Roboam (1 Chroniques 11.9), assiégée par Sanchérib (2 Rois 18.14) et par Nébucadnetsar (Jérémie 34.7) habitée de nouveau après le retour de l’exil (Néhémie 11.30), ainsi que Jarmuth.
Églon : au nord de Lakis, sur le chemin de Jérusalem à Gaza, aujourd’hui Adjlan.
C’étaient donc tous les rois du midi de Canaan. Le but de cette coalition n’était pas, pour le moment, d’attaquer Josué, qui se trouvait plus au nord, mais de profiter de son éloignement pour punir Gabaon d’avoir fait la paix avec lui et occuper cette position importante qui n’était qu’à une dizaine de kilomètres de Jérusalem, vers le nord. La coalition plus générale mentionnée Josué 9.1 avait une tout autre portée ; elle était destinée à écraser Josué lui-même et son peuple.
Guilgal. Voir Josué 9.6, note.
Monta. Gabaon est, plus élevée que Guilgal, dont elle est éloignée d’environ 20 km.
Israël les poursuivit. De Gabaon à la Haute Beth-Horon, vers le nord-ouest, il y a deux bonnes heures ; le chemin monte presque constamment. C’est ce que le texte appelle le chemin de la montée de Beth-Horon.
Jusqu’à Azéka et à Makkéda. Ces noms indiquent le terme de la poursuite. Azéka est située sur le versant occidental du plateau, entre Beth-Horon et la plaine. Makkéda est tout à fait dans la plaine.
La descente de Beth-Horon. Josué poursuivit les Cananéens jusqu’à la Haute Beth-Horon. Là s’ouvre un défilé très étroit et très raboteux, descendant jusqu’à la Basse Beth-Horon. C’est dans ce défilé que les Cananéens furent surpris par une pluie de pierres, dans laquelle les uns voient une pluie de gros grêlons, d’autres une chute d’aérolithes ; la seconde manière de voir permettrait de prendre le mot de pierres au sens propre. Néanmoins, comme une grande partie des Cananéens réussit sans doute à atteindre la plaine, il était à redouter que, si l’on ne pouvait les atteindre à temps, ils ne parvinssent à se réfugier dans les villes fortifiées du bas pays et à prolonger leur résistance. C’est là ce qui motiva la prière de Josué.
Ces versets sont généralement envisagés comme provenant d’un autre document que ce qui précède. L’auteur de ce document en appelle à un écrit plus ancien, intitulé le livre du Juste.
Le mot alors est expliqué par les mots : dans la journée où l’Éternel livra… ; il prend donc un sens plus général : Ce fut en cette circonstance (et non pas en ce moment).
À l’Éternel : c’est à lui qu’il s’adresse d’abord ; après cela seulement, quand il fut certain de l’exaucement, il parla au soleil.
En présence d’Israël : en élevant la main vers les astres à la vue de toute l’armée, sans crainte de se compromettre ou de compromettre Dieu lui-même par une telle prière.
Sur Gabaon. Le soleil était au zénith sur Gabaon. C’était donc le milieu du jour. Josué avec l’armée se trouvait déjà à l’ouest de la ville, poursuivant l’ennemi. L’après-midi paraît à Josué insuffisante pour la tâche à remplir.
Sur la vallée d’Ajalon. À l’issue du défilé qui descend dans la plaine, de la Haute à la Basse Beth-Horon, se trouve encore aujourd’hui lui village du nom de Jalô. C’est au-dessus de cette localité, située au loin à l’ouest que la lune, non encore couchée, apparaissait à Josué descendant vers l’horizon.
Et le soleil s’arrêta. Le livre dont ce passage est tiré était de nature poétique. On le reconnaît aux expressions employées dans le texte, ainsi qu’au parallélisme des membres de phrase.
Le mot s’arrêta est expliqué par l’expression qui suit : ne se hâta point de se coucher, laquelle semble indiquer un ralentissement plutôt qu’un arrêt complet de la marche du soleil.
N’est-ce pas ce qui est écrit ? Le livre du Juste (Jaschar) était probablement, un recueil de poésies populaires dans lesquelles étaient célébrées les délivrances merveilleuses accordées à Israël. Car c’est sans doute ce peuple qui est désigné par le mot le Juste. Ce livre est de nouveau mentionné 2 Samuel 1.18, à l’occasion du cantique de David sur la mort de Saül et de Jonathan, qui y était aussi inséré. Nous ignorons quel était son rapport avec le livre analogue intitulé Livre des guerres de l’Éternel (Nombres 21.14). La citation du livre du Juste est contenue dans la seconde partie du verset 12 et dans le début du verset 13. Ce qui suit (fin du verset 13 et verset 14) est une réflexion de l’auteur du document que cite le rédacteur de notre livre.
Presqu’un jour entier. Les Israélites n’avaient d’autre moyen de mesurer le temps que le cours du soleil et de la lune, qui ne pouvaient dans ce cas-ci servir de mesure. Ces mots expriment donc seulement l’impression éprouvée par le peuple.
Car l’Éternel combattait… Le caractère unique de ce jour provient du fait que l’Éternel tenait le parti d’Israël.
Au premier coup d’œil, ce verset paraît signifier que dès le lendemain de ce jour Josué retourna à Guilgal. Mais l’expédition racontée versets 16 à 42 se rattache immédiatement à la défaite de Gabaon et ce n’est qu’à la suite de cette campagne qu’il est dit (verset 43) que Josué et le peuple retournèrent à Guilgal. Ces mots, qui anticipent ce même retour étaient donc la clôture du récit dans le document d’où a été tiré l’épisode versets 12 à 14.
Il y a trois manières d’envisager ce récit. La première le prend à la lettre en ce sens qu’un arrêt ou un ralentissement de la rotation de la terre produisit un arrêt ou un ralentissement apparent dans la marche du soleil et de la lune. On cite en faveur de ce sens un grand nombre de récits de jours ou de nuits plus ou moins prolongés dans les traditions des peuples de l’Orient et de l’Occident. Le phénomène ainsi compris pourrait être mis en relation avec la pluie de pierres envisagée comme une chute d’aérolithes provenant de corps célestes dont la proximité aurait ralenti pour un certain temps le double mouvement de la terre et de la lune. Mais les objections scientifiques contre un pareil phénomène sont si puissantes que peu de personnes sans doute envisageront cette explication comme admissible. On a donc recouru à un phénomène d’optique. Dieu, par une cause à nous inconnue, aurait prolongé la clarté du jour. Harper (Bible and modern Discoveries, page 160) cite des cas où, après un violent refroidissement de l’atmosphère par un orage de grêle ou par une autre cause (comme dans les régions polaires), le soleil est resté visible lors même qu’il se trouvait en réalité à un degré au-dessous de l’horizon. Si ce phénomène lui-même paraît inconcevable, il ne reste qu’à admettre avec la plupart des interprètes actuels que le livre du Juste dans son langage poétique, avait employé des expressions figurées pour dire qu’Israël avait consommé la défaite des Cananéens avant la cessation du jour et que l’auteur du document dont un fragment a été inséré dans notre récit, avait pris ces expressions à la lettre en y voyant, non la rapidité merveilleuse de la victoire, mais la prolongation miraculeuse du jour lui-même. Il nous serait difficile de choisir entre ces différentes manières de voir. Nous ferons seulement remarquer qu’il n’est jamais fait allusion à ce miracle dans le reste des Écritures. On peut trouver dans Ézéchiel 38.22 une allusion à l’orage de grêle (voir ce passage, note) ; mais Habakuk 3.11, qu’on a parfois cité comme faisant allusion à l’arrêt du soleil et de la lune, ne nous a pas paru renfermer rien de semblable.
Josué ne voulait pas que le peuple s’arrêtât dans la poursuite des ennemis sous prétexte que leurs rois étaient pris.
Cette restriction prouve qu’il faut se garder de donner partout une valeur absolue au mot extermination et à d’autres semblables.
Dans le camp. Ces mots manquent dans les Septante. En tout cas ils ne peuvent désigner qu’un camp provisoire en comparaison de celui de Guilgal.
Remuât la langue : Exode 11.7.
L’exécution des cinq rois eut lieu le lendemain, comme cela paraît ressortir du verset 26.
La mise à mort des rois est précédée d’un acte qui doit donner aux chefs du peuple de vifs sentiments de la domination qui est désormais assurée à Israël sur les Cananéens et sur leurs rois (Ésaïe 51.23 ; Psaumes 110.1).
Voir Josué 8.29 ; Deutéronome 21.22.
Pour Makkéda voir verset 10.
Ce jour-là : le jour de l’exécution des cinq rois.
Tous les êtres vivants, les animaux non compris ; autrement cette ville et les suivantes auraient été traitées comme Jéricho, ce qui n’est dit que de leurs rois. En réalité elles furent traitées comme Aï.
Voir Ésaïe 37.8, note.
Lakis : voir Ésaïe 36.2, note. Ici il n’est pas parlé du roi ; car il avait déjà été mis à mort (verset 26).
Le second jour : après l’arrivée devant la ville.
Guézer : à la frontière sud d’Éphraïm ; ville lévitique qui fut plus tard conquise par le roi d’Égypte, puis cédée à Salomon (1 Rois 9.16). Josué ne s’empara pas de cette ville dont il venait cependant d’exterminer une armée devant Lakis. Elle resta habitée par des Cananéens (Josué 16.10) que les Israélites ne dépossédèrent pas.
Églon : voir Josué 10.3.
Même remarque qu’au verset 31.
Le même jour : le jour de son arrivée devant la ville.
Hébron : voir Genèse 13.18.
Son roi : le fils du roi qui avait été tué à Makkéda et auquel il avait immédiatement succédé. Cette expédition avait pris un certain temps. Une partie des villes dont la prise est ici racontée restèrent la propriété des Israélites, mais d’autres (Hébron, Débir) furent probablement réoccupées, après le retour des Israélites à Guilgal, par les peuplades auxquelles elles avaient appartenu.
Se retournèrent contre Débir. Pour aller d’Églon à Hébron, les Israélites avaient cheminé, de l’ouest à l’est. Or comme Débir, aujourd’hui Dilbeh, était à 8 km au sud-ouest d’Hébron, ils durent, pour s’y rendre, changer de direction.
Ce sont là de petits détails, tels que celui du roi de Guézer venant secourir Lakis, la non-mention de la prise de Jérusalem et de Guézer, etc., qui prouvent que ce récit n’est pas fait sur un patron arbitrairement taillé, mais repose sur l’histoire réelle.
Kadès-Barnéa : à la frontière sud de Juda, Josué 15.3.
Gaza : dans la plaine de la Philistie.
Gossen. Comme il est parlé Josué 15.51 d’une ville de Gossen dans la partie méridionale de la montagne de Juda, il est probable qu’il s’agit ici de la contrée dépendant de cette ville.
En une fois : dans une seule expédition, dont nous ignorons la durée.
Voir au verset 15.
À Guilgal : celui du nord, Djildjélia. Voir Josué 9.6, note.