Verset à verset Double colonne
Le malade dans la synagogue
Jésus étant dans une synagogue, y voit un homme qui a la main desséchée. Les adversaires l’épient pour voir s’il violera le sabbat en le guérissant (1, 2).
Question de Jésus et guérison
Jésus dit au malade de se tenir debout et demande à ceux qui l’observent : Est-il permis, au jour du sabbat, de faire du bien ou du mal ? Comme ils se taisent, il porte sur eux un regard de colère et de tristesse et il dit au malade : Étends ta main ! Et cette main est guérie (3-5).
Effet produit
Alors les pharisiens et les hérodiens se consultent ensemble pour le faire mourir (6).
Comparer Matthieu 12.9-14 ; Luc 6.6-11.
Ce mot de nouveau se rapporte à Marc 1.21 ; il n’indique pas si le fait qui va suivre eut lieu le même jour de sabbat que celui qui précède (Marc 2.23-28).
Mais Luc (Luc 6.6) dit clairement que ce fut en un autre sabbat. Cependant les trois évangélistes placent nos deux récits à la suite l’un de l’autre parce que l’un et l’autre servent à caractériser l’opposition et la haine des adversaires, qui avaient atteint alors déjà un haut degré.
Matthieu et Luc disent : la main sèche. Le terme de Marc : desséchée, est plus fort et indique que la circulation du sang avait entièrement cessé et que cette main était ainsi paralysée.
Le participe grec signifie également que l’homme dont il s’agit n’était pas affligé de ce mal dès sa naissance, mais qu’il provenait d’un accident ou d’une maladie.
Ils l’observaient avec des intentions malveillantes, l’épiaient.
Jésus lit dans leurs regards leur pensée qui était : « Voyons s’il guérira le jour du sabbat ! »
D’après Matthieu (Matthieu 12.10), ils demandent à Jésus : « Est-il permis de guérir les jours de sabbat ? »
D’après Marc et Luc, c’est Jésus qui, le premier, leur pose une question analogue (verset 4).
Tel est le sens de la phrase grecque. Jésus veut, dans l’indignation que lui inspire leur hypocrisie (verset 5), que cet homme soit sous les yeux de tous, il veut donner le plus grand éclat à ce qui va se passer.
Grec : de sauver une âme ou de tuer ?
Quelques interprètes prennent ces mots à la lettre et pensent que Jésus avait en vue non seulement le corps de ce malade, mais son âme, qu’il espérait sauver par cette manifestation de sa puissance et de son amour et qu’il aurait laissée dans la mort, en négligeant de le secourir.
Mais il est probable qu’il faut voir ici, comme dans une multitude d’autres passages, un hébraïsme qui prend l’âme pour la vie.
D’ailleurs le verbe tuer est pris dans un sens absolu et n’a pas pour régime sous-entendu une âme. Quoi qu’il en soit, la question du Sauveur est d’une grande énergie.
S’il n’est pas permis de faire du bien le jour du sabbat, négliger ce bien, ce serait faire du mal ; (comparez Jacques 4.17) pouvoir sauver une vie et ne pas le faire, serait tuer.
Telle est la conséquence immorale que Jésus voit dans l’interprétation servile et hypocrite que les pharisiens donnaient à la sainte institution du jour du repos. La loi elle-même ordonne de le sanctifier ; et comment peut-on le faire mieux qu’en répandant sur des êtres souffrants les secours, les consolations et les grâces que Dieu leur destine dans son amour ?
Mais peut-être y a-t-il une intention plus directe et plus sévère dans les termes énergiques qu’emploie le Sauveur. Faire du mal, tuer, le jour du sabbat : qui avait alors dans son cœur ces pensées criminelles ? Les adversaires de Jésus qui ne songeaient, en ce saint jour, qu’à l’accuser (verset 2), qu’à le faire périr (verset 6).
Morne silence indice de la confusion des pharisiens qui n’avaient rien à répondre et qui étaient d’autant plus irrités.
Marc seul décrit complètement cette scène dramatique : l’homme à la main paralysée est debout au milieu de l’assemblée, où règne un profond silence. Jésus, sans rien dire encore, promène tout autour de lui, sur ses adversaires confus, un regard qui les pénètre jusqu’au fond de l’âme.
Que se passe-t-il en lui ? Nos versions ordinaires n’ont pas osé traduire ce mot de colère qui seul rend l’émotion profonde, la sainte indignation dont son âme est remplie ; mais cette colère, qui chez les hommes charnels est si facilement accompagnée de haine, n’est en Jésus que l’effet d’un zèle brûlant pour la gloire de Dieu ; et quant aux hommes mêmes qui résistent à la vérité, il n’éprouve à leur égard qu’une profonde tristesse.
Il y a dans l’original un verbe composé qui exprime une douleur concentrée et intense. S’ils avaient manifesté le moindre mouvement de repentance, il les aurait reçus à bras ouverts.
Grec : rétablie, restituée dans son état primitif. Le texte reçu ajoute saine comme l’autre, mots qui ont été transférés ici de Matthieu 12.13.
Voir sur les pharisiens Matthieu 3.7, note et sur les hérodiens. Matthieu 22.16, note.
Tel fut pour ces hommes le seul résultat de la parole de vérité qu’ils venaient d’entendre ; tel est l’effet de l’endurcissement (verset 5). Il fallait que l’inimitié des pharisiens eût déjà atteint un haut degré pour qu’ils s’alliassent contre Jésus avec les hérodiens, leurs adversaires politiques. Leur dessein de faire périr Jésus marque le point culminant de l’hostilité croissante qui s’était manifestée contre lui (Marc 2.1-3.6).
Sur le rivage du lac
Institution de l’apostolat
Jésus se retirait volontiers vers la mer, sur le rivage de laquelle il enseignait les multitudes qui le suivaient ; il passait fréquemment au bord opposé, soit pour y trouver quelque repos (verset 9), soit pour échapper aux embûches de ses adversaires.
Marc décrit plus complètement que les autres synoptiques (comparez Matthieu 12.15 et suivants ; Luc 6.17 et suivants) cette affluence des multitudes qui se pressaient sur les pas de Jésus.
Il énumère les contrées et les villes d’où elles accouraient : d’abord la Galilée, où il se trouvait ; puis la Judée et sa capitale, Jérusalem ; puis l’Idumée, pays d’Édom, habitée par les descendants d’Ésaü et située sur les limites sud-est de la Palestine ; puis enfin Tyr et Sidon, villes de Syrie, célèbres par leur commerce.
Ces foules étaient attirées par tout ce qu’il faisait, c’est-à-dire ses miracles, ses guérisons, son enseignement (verset 10).
Les manuscrits présentent diverses variantes. D’après le texte et la ponctuation adoptés par plusieurs critiques, qui se fondent principalement sur B, il faudrait traduire : « Une grande multitude le suivit de la Galilée. Et de la Judée et de Jérusalem… une grande multitude, entendant parler de tout ce qu’il faisait, vint à lui ».
Le texte reçu avec A, D, porte : « ceux des environs de Tyr et de Sidon », le mot souligné ne parait pas authentique.
Jésus demande à ses disciples de tenir prête une petite barque, afin qu’il pût y monter si la multitude le pressait trop en se jetant sur lui.
Cette expression peint l’empressement de ces pauvres malades, avides de secours et qui voyaient des guérisons s’accomplir sous leurs yeux.
En effet, il ne faut pas traduire (verset 10) il en avait guéri beaucoup, mais il les guérissait dans le moment même, ce qui mettait le comble à l’enthousiasme de ces foules qui en étaient témoins. Tel fut l’apogée de l’activité et de l’influence de Jésus en Galilée. Il coïncida avec la résolution prise par ses adversaires de le faire périr.
Ces scènes émouvantes, si bien décrites par Marc, nous montrent aussi quelle était l’inépuisable richesse de la charité du Sauveur (comparer Marc 1.34, note).
Les esprits impurs sont identifiés avec les malades en qui ils résidaient ; car ce sont ces derniers qui se prosternaient et s’écriaient. Mais ce sont bien les démons qui connaissaient Jésus comme le Fils de Dieu (Marc 1.24, note).
Grec : Et il leur ordonnait avec beaucoup de menaces de ne pas le manifester comme le Messie, le Fils de Dieu (comparer Marc 1.34, note).
Comparer Matthieu 10.1-4 ; Luc 6.13-16.
La montagne signifie sans doute une des hauteurs sur la rive occidentale du lac.
On a pensé que l’évangéliste voulait désigner la montagne bien connue des Béatitudes, parce que ce fut immédiatement après la vocation des douze que Jésus prononça son grand discours (Luc 6.12 et suivants, Matthieu 5.1 et suivants).
Mais l’article (la) ne rend pas cette interprétation nécessaire, car dans tous les pays on dit : « aller à la montagne » pour désigner l’élévation la plus rapprochée.
Au moment de raconter le choix solennel que Jésus fit des douze, Marc parle au présent, il monte, il appelle à lui ceux qu’il voulait.
Ces derniers mots sont très remarquables ; ils nous disent qu’aucun des nombreux disciples de Jésus ne fut admis à l’apostolat, si ce n’est par la volonté expresse du Maître et le choix de celui-ci fut fondé sur la connaissance profonde qu’il avait d’eux.
Être avec lui, devenir ainsi les témoins de tout son ministère, se pénétrer de sa parole et de ses enseignements, telle était la qualité requise de ceux qui devaient être ses envoyés (Actes 1.8 ; comparez versets 21 et 22).
Plus tard seulement, il les enverra pour prêcher et pour exercer la puissance de chasser les démons (comparer Marc 6.7-8).
Ainsi, annoncer l’Évangile et par là détruire le royaume des ténèbres, telle sera la double action de l’apostolat.
Le texte reçu, avec A, D, porte : puissance de guérir les maladies et de chasser les démons. Les mots soulignés proviennent de Matthieu 10.1. Codex Sinaiticus, B, C et des versions ont, après le mot douze, cette phrase : qu’il nomma apôtres, laquelle est empruntée à Luc 6.13.
Le texte reçu, avec A, D, majuscules la plupart des versions omet les mots : Et il établit les douze.
Le vrai texte porte littéralement : Et il établit les douze et il donna à Simon le nom de Pierre et Jacques, fils de Zébédée…
Voir sur cette liste Matthieu 10.2-4, note.
Le nom Boanergès est la prononciation araméenne et provinciale des deux mots hébreux Bené Régesh, fils du tonnerre.
On ne voit pas, au premier abord, par quelle raison le Seigneur donna un tel nom aux deux fils de Zébédée.
Quelques interprètes ont voulu y trouver une allusion au fait raconté par Luc (Luc 9.54), en sorte que ce nom serait un reproche que Jésus aurait adressé aux deux frères.
Cette idée est tout à fait inadmissible. D’abord il est probable que l’événement en question n’avait pas eu lieu encore, ensuite on ne saurait penser que Jésus eût voulu blâmer deux de ses plus chers disciples au moment où il les appelait à l’apostolat et où il donnait à Pierre un nom qui était une louange. Beaucoup plutôt peut-on s’arrêter au fait connu que ces deux frères étaient d’un caractère vif, ardent, passionné (Marc 9.38 ; Marc 10.35 et suivants ; Luc 9.54).
Ce caractère une fois sanctifié par la grâce et par l’amour pour le Sauveur, devait faire de ces deux apôtres les plus puissants propagateurs du feu divin que Jésus était venu allumer sur la terre.
Ce nom, dit Luther, rappelle en particulier que Jean devait écrire cet Évangile dont la prédication puissante est comme la voix du tonnerre qui trouble, agite, ébranle et rend la terre féconde.
Combien plus encore il convient à l’auteur de l’Apocalypse !
L’occasion du conflit
Comme Jésus se livre à une activité dévorante, le bruit se répand qu’il a perdu l’esprit. Les siens viennent l’arrêter (20, 21).
L’accusation des scribes ; la justification de Jésus ; le péché contre le Saint-Esprit
Des scribes de Jérusalem le déclarent possédé du démon et prétendent qu’il chasse les démons par le prince des démons. Jésus réfute cette accusation par une série de similitudes
Intervention de la mère et des frères de Jésus
Sa mère et ses frères, arrivés devant la maison le font demander. Jésus désigne comme sa vraie famille la foule assise autour de lui et déclare que quiconque fait la volonté de Dieu est son frère, sa sœur et sa mère (31-38).
Grec : manger du pain.
Hébraïsme qui signifie prendre un repas. L’évangéliste marque l’activité dévorante de Jésus pour motiver les faits qu’il raconte au verset suivant.
Mais où se passent ces faits ? Marc dit simplement : il se rend (le texte reçu avec la plupart des majuscules porte ils se rendent), de la montagne, verset 13, dans une maison, ou, comme on peut traduire aussi, à la maison.
Dans ce dernier cas, Jésus serait retourné dans sa maison à Capernaüm ; dans le premier, le lieu de la scène qui va suivre nous serait inconnu.
Ce passage (versets 20 et 21), que Marc a seul, a fort occupé les interprètes ; il reste pour nous enveloppé d’une certaine obscurité (voir la note suivante).
Ses proches, grec ceux qui étaient prés de lui.
On pourrait entendre ses alentours. Mais cette locution signifie le plus souvent les parents, la famille ; on pourrait donc dire : les siens. Tel est le sens que la plupart des interprètes donnent ici à ce mot et ils mettent notre verset dans un rapport direct avec le récit des versets 31 et suivants, que Marc seul aurait ainsi introduit et motivé, tandis que Matthieu et Luc le rapportent à la suite du discours de Jésus, sans lien avec celui-ci ni indication de la raison de cette intervention.
Ses parents donc, ayant appris qu’il était constamment accablé d’un travail excessif, sortirent pour se saisir de lui.
Sortirent d’où ? Peut-être de Nazareth, car la situation décrite (verset 20) durait depuis quelque temps et le bruit en pouvait fort bien être parvenu à Nazareth ; peut-être aussi sortirent-ils de leur demeure à Capernaüm, où ils pouvaient s’être établis au début du ministère de Jésus (Jean 2.12 ; Matthieu 4.13).
Mais pourquoi veulent-ils se saisir de lui ? Leurs propres paroles révèlent leur intention ; car ils disaient : Il est hors de sens.
Telle est la conclusion qu’ils tiraient de l’activité que Jésus déployait et des fatigues qu’il s’imposait ; et ils voulaient l’emmener hors de la foule, lui procurer du repos.
On comprend cette appréciation et cette conduite de la part des frères de Jésus, car ils ne croyaient pas en lui (Jean 7.5). Mais Marie ! En serait-elle venue à porter sur Jésus un jugement qui ne valait guère mieux que celui des scribes (verset 22) et que Marc paraît en rapprocher à dessein ?
Plus d’un critique s’est hâté de conclure de ce fait que les récits de Matthieu, chapitre 1 et 2 et de Luc, chapitre 1 et 2 n’étaient pas dignes de foi. D’autre part, on a fait diverses tentatives pour ne pas imputer à Marie une telle opinion sur son fils premier-né.
On a dit que ceux qui étaient près de Jésus étaient, non ses parents, mais quelques-uns de ses auditeurs, des hommes de son entourage habituel qui l’avaient suivi dans la maison. Le voyant harcelé par la foule, qui ne cessait de le réclamer aux abords de cette maison, ils sortirent à leur tour pour s’emparer de lui et le faire rentrer.
La pensée qu’ils énoncent au sujet de Jésus ne serait pas inadmissible en ce moment d’effervescence religieuse. Mais cette explication suppose qu’il n’y ait aucun rapport entre notre verset et les versets 31-35 ; or il est difficile de méconnaître que ce rapport existe et dès lors il s’agit bien ici de la mère et des frères de Jésus.
Il est arbitraire aussi de dire que les auteurs de ce jugement défavorable sont les frères de Jésus, à l’exclusion de sa mère, car Marie nous est représentée (verset 31) comme associée à la démarche des frères de Jésus.
Il faut donc admettre le fait ; on peut l’expliquer en supposant que la foi de Marie, encore peu développée, était alors ébranlée par le doute, qu’elle fut momentanément obscurcie, comme celle de Jean-Baptiste (Matthieu 11.3).
On peut aussi atténuer ce qu’il y avait d’étrange dans la conduite de Marie en admettant que les mots il est hors de sens ne doivent pas être attribués aux proches de Jésus, mais expriment l’opinion générale. Il faudrait alors traduire : « car on disait : Il est hors de sens ».
Cette interprétation, proposée anciennement déjà, s’appuie sur le fait que Marc emploie souvent la troisième personne du pluriel dans un sens impersonnel (Marc 2.18, note ; verset 32).
Voir, sur cette discussion avec les scribes, Matthieu 12.24-37, notes et comparez Luc 11.15-26.
L’accusation des scribes (voir sur ces hommes Matthieu 23.2, note), est introduite par Marc sans que le fait qui en fut l’occasion soit raconté, tandis que Matthieu et Luc nous le montrent dans la guérison d’un démoniaque.
Marc attribue l’accusation aux scribes, tandis que Matthieu la met dans la bouche des pharisiens. Différence de peu d’importance, car ces deux classes d’hommes qui avaient beaucoup d’affinités (la plupart des scribes étaient des pharisiens) se trouvent toujours associées dans leur opposition contre Jésus.
Il faut remarquer cette indication, qui appartient en propre à Marc : ils étaient descendus de Jérusalem.
L’hostilité qui se manifeste contre Jésus n’est donc pas locale et accidentelle : elle a ses inspirateurs à Jérusalem, d’où des émissaires ont été envoyés en Galilée pour combattre l’influence du prophète de Nazareth.
L’imparfait : ils disaient montre qu’il ne s’agit pas seulement d’une parole qu’ils laissèrent échapper alors, mais d’une opinion qu’ils cherchaient à répandre parmi la foule. C’était le jugement qu’on portait sur Jésus à Jérusalem, siège principal de la sagesse des scribes (Jean 8.48 ; Jean 10.20).
Marc appelle paraboles les diverses images si frappantes dont le Seigneur se sert dans ce discours pour réfuter l’accusation impie de ses adversaires.
Jésus les appelle à lui. Sans attendre une attaque directe de leur part, il provoque lui-même l’occasion de leur montrer l’absurdité de leur accusation.
Les arguments de Jésus sont les mêmes que dans Matthieu, mais l’ordre en est plus clair ; d’abord une question directe : Comment Satan peut-il chasser Satan ? Puis les deux images d’un royaume et d’une maison divisés contre eux-mêmes.
Ensuite la conclusion inévitable (verset 26), introduite par cette simple particule et, ce qui donne au discours un caractère oratoire.
Enfin (verset 27) la comparaison si frappante de Satan avec l’homme fort dont nul ne peut piller le bien (grec les ustensiles, outils, armes), si d’abord il ne l’a lié (voir Matthieu 12.29 et Luc 11.22, notes).
Grec : « En vérité je vous dis, que toutes choses seront pardonnées aux fils des hommes, les péchés et les blasphèmes, tout autant qu’ils auront pu blasphémer ».
Par ces derniers mots, qui rappellent encore une fois l’odieux blasphème prononcé contre Jésus (verset 22), Marc motive la déclaration sévère que Jésus vient de faire entendre contre quiconque aura blasphémé l’Esprit-Saint.
Il n’y aura point pour lui de pardon, parce qu’il est coupable d’un péché éternel, qui durera toujours, qui ne peut être effacé, ayant sa cause permanente dans l’endurcissement (voir Matthieu 12.32, note).
Le texte reçu dit : un jugement éternel.
On observe que Marc ne fait point mention, comme Matthieu et Luc, du blasphème contre le fils de l’homme ; mais cette idée est évidemment comprise dans les mots du verset 28 tous les blasphèmes. C’est donc bien à tort qu’on a prétendu qu’ici Jésus identifiait le blasphème contre lui-même avec le blasphème contre le Saint-Esprit.
Voir sur ce trait, dont le verset 21 indique la vraie signification, Matthieu 12.46-50, notes et comparez Luc 8.19-21. Dans le texte reçu, les frères sont nommés avant la mère, correction qui avait sans doute pour but de faire surtout peser sur eux la responsabilité de cette démarche.
En outre, une variante de Codex Sinaiticus, D, admise par Tischendorf, porte : Et sa mère vient ainsi que ses frères.
Enfin le texte ordinaire dit : ils viennent donc, particule destinée à rattacher ce récit au verset 21. Cette relation est bien dans la pensée de l’auteur, mais la particule manque dans Codex Sinaiticus, B, C, D et la plupart des versions.
Notre évangéliste fait cette remarque pour que l’on comprenne mieux que Jésus, entouré de la foule qu’il enseignait, ne voulait pas être interrompu, surtout connaissant les motifs qui amenaient les siens.
Les mots et tes sœurs sont omis dans le texte reçu. Ils manquent, il est vrai, dans Codex Sinaiticus, B, C et plusieurs majuscules
Leur disparition s’explique par quelque négligence de copiste. Tischendorf, lui-même les admet d’après A, D, majuscules, Itala.
Regard solennel, plein de tendresse bien différent de celui qui est mentionné au verset 5.
Matthieu ajoute « qu’il étendit la main » vers ceux qu’il regardait ainsi avec amour.
Texte reçu : « Car, quiconque… »
La plupart des critiques retranchent ce car, bien qu’il ne soit omis que dans B ; ils le regardent comme emprunté à Matthieu. Jésus en citant ces rapports intimes de la famille, qui se reforment, plus élevés et plus saints, entre ceux qui font la volonté de Dieu, ne parle pas d’un père.
Dans ce sens spirituel, la place de père n’appartient qu’à Dieu.