Verset à verset Double colonne
1 Et lorsque Samballat et Tobija et Guésem, l’Arabe, et le reste de nos ennemis eurent appris que j’avais bâti la muraille, et qu’il n’y restait plus de brèche, quand même jusqu’à ce temps-là je n’avais pas encore posé de battants aux portes,Et le reste de nos ennemis. Voir Néhémie 4.7.
Plus de brèche. Lors de Néhémie 4.6, l’enceinte était terminée, mais les murs n’avaient encore que la moitié de la hauteur voulue. Maintenant nous touchons à la fin des 52 jours de Néhémie 6.15 ; il ne manque plus que les battants des portes. C’était le dernier moment pour agir, Samballat et Guésem sont chargés par tous les ennemis de Juda (verset 4) d’intervenir auprès de Néhémie de la manière qui va être rapportée.
Ayons une entrevue. Ils n’ont rien pu par la force ; ils ont recours à la ruse et à l’intimidation. Ils se donnent pour des employés intègres, désireux de sauvegarder les droits de leur souverain ; mais si Néhémie veut s’approcher d’eux, ils emploieront leur crédit auprès du roi pour présenter son cas sous le jour le plus favorable (verset 8).
Dans les villages. Pour que leur proposition n’ait pas l’air de cacher un piège, ils laissent à Néhémie le soin de fixer l’endroit du rendez-vous.
Dans la vallée d’Ono. Ono est toujours indiqué à côté de Lod ou Lydde (1 Chroniques 8.12 ; Esdras 2.33 ; Néhémie 7.37 ; Néhémie 11.35) et d’après Eusèbe, était dans le voisinage immédiat de cette ville bien connue de la tribu de Benjamin. Là, à près de 40 kilomètres au nord-ouest de Jérusalem, la position de Néhémie eût été bien critique.
Quatre fois : coup sur coup, car il semble que ceci se passe avant l’achèvement des murs.
Nouvelle tentative : une lettre ouverte, pouvant être lue par tout le monde et faire impression sur les indécis.
Les nations, les peuples voisins.
Gaschmou : le même qui est appelé Guésem au verset 1 et Néhémie 2.19. Ici nous avons une forme plus pleine de ce nom.
C’est pour cela que tu bâtis la muraille : voir Esdras 4.12-13.
Consultons ensemble : sur la manière de réduire à néant ces accusations.
Et maintenant, ô Dieu !… Néhémie se transporte dans la situation d’esprit où il se trouvait alors.
Néhémie se voit en outre aux prises avec un faux prophète d’ailleurs inconnu, lequel, gagné par Tobija et Samballa (verset 12), cherche à lui faire faire, au nom d’une prétendue révélation, une démarche illégale, qui l’aurait compromis. Nous aurons plus loin (verset 18 ; Néhémie 13.4 ; Néhémie 13.28) l’occasion de mesurer la gravité de toutes ces menées : Néhémie avait affaire à des personnages alliés au souverain sacrificateur Eliasib. Aussi ce dernier ne figure-t-il pas dans la fête de la dédicace des murailles (chapitre 12).
Où il s’était enfermé : pour faire croire à Néhémie qu’il se préparait des événements graves et que la vie des serviteurs de Dieu était menacée.
À l’intérieur du temple : où aucun laïque ne devait entrer (Nombres 18.7).
Fermons les portes du temple. Cela eût été un abus de pouvoir et eût constitué une seconde base d’accusation très sérieuse.
Ils viendront de nuit : cette nuit même. Il feint d’avoir reçu une communication détaillée.
Un homme comme moi… ? Le chef de la nation donnerait-il l’exemple de la lâcheté ?
Et quel homme comme moi ? un laïque.
Je reconnus : peut-être à la manière dont le faux prophète reçut ce refus.
Le fait mentionné versets 10 à 13 n’a été qu’un cas parmi plusieurs autres : les faux prophètes ont fleuri dans la nouvelle communauté tout autant que chez le peuple d’avant l’exil.
Noadia : inconnue.
Les murs s’achèvent ; impression produite par ce fait sur les ennemis de Juda.
Le vingt-cinquième jour d’Elul. Ce nom ne reparaît que dans 1 Maccabées 14.27. C’était le sixième mois (du 15 août au 15 septembre). La construction avait donc commencé le troisième jour du mois précédent, le mois de Ab. L’année n’est pas indiquée : il s’agit de la vingtième année du règne d’Artaxerxès, mentionnée Néhémie 2.1. Ceci s’accorde avec les autres données chonologiques de notre livre. D’après Néhémie 2.1 c’est au mois de Nisan, le premier mois de la vingtième année que Néhémie demande au roi la permission d’aller à Jérusalem ; et d’après Néhémie 5.14 il fût gouverneur de son peuple dès l’an 20 d’Artaxerxès. Il sera parti pour la Judée sans délai et aura probablement voyagé plus vite qu’Esdras ne l’avait fait avec la caravane qui l’accompagnait (Esdras 7.9 ; Esdras 8.31 : 108 jours). Il a fort bien pu arriver à Jérusalem dans le courant du troisième ou quatrième mois. Il ne prend que trois jours de repos, examine immédiatement l’état des murailles, convoque une assemblée du peuple (Néhémie 2.11-17), qui se met à l’œuvre résolument.
Il n’y a pas lieu de douter de l’exactitude du chiffre de 52 jours : C’était un énorme travail, mais qui ne pouvait se faire qu’à la condition de se faire rapidement ; les travailleurs étaient zélés (Néhémie 2.18 ; Néhémie 4.6) et nombreux, les gens de la campagne même se joignant aux habitants de Jérusalem (Néhémie 3.2-3, etc.). C’était un travail très pénible, surtout quand les menaces des adversaires furent devenues plus redoutables ; mais précisément pour cette raison un tel effort n’a pas pu se prolonger bien longtemps. Enfin, qu’on n’oublie pas qu’il existait encore bien des restes de l’ancienne muraille, de ses portes et de ses tours (Néhémie 1.3 ; Néhémie 2.13 ; Néhémie 6.1 ; Néhémie 3.8) et que les pierres étaient sur place ; il n’y avait qu’à les sortir des décombres.
Il y avait échange de lettres entre plusieurs des principaux Juifs et Tobija qui était allié à deux familles considérables de Jérusalem. Cette correspondance avait pour but d’effrayer Néhémie (fin du verset 19). Qui plus est, dans la ville, tout un parti s’était lié à Tobija par serment.
Arach est le chef d’une des familles qui revinrent avec Zorobabel (Esdras 2.5 ; Néhémie 8.10).
Mésullam, fils de Barachie, est mentionné parmi ceux qui travaillèrent à la muraille (Néhémie 3.4 ; Néhémie 3.30).
Dans Néhémie 2.10, Tobija est appelé serviteur ammonite. Il y a ici une double difficulté : Comment un esclave peut-il être reçu dans ces familles influentes ? Et comment un Ammonite a-t-il, ainsi que son fils, un nom aussi éminemment juif ? En Orient les esclaves arrivent souvent à occuper une haute position et à faire de brillants mariages. Quant à leurs noms juifs, Tobija et Johanan les avaient peut-être pris quand ils étaient entrés en relation avec les Juifs.
Ils disaient même du bien de lui en ma présence. Les principaux qui tenaient pour Tobija venaient même le louer devant moi, soit par bravade, soit pour me tranquilliser.
Lui rapportaient mes paroles : ils ne rougissaient pas de s’abaisser à lui servir d’espions.