Verset à verset Double colonne
1 À l’homme les projets du cœur, Mais de l’Éternel la réponse de la langue.Quatre maximes qui ont une idée commune : la souveraineté de la Providence.
Les projets, les réflexions qui précèdent les décisions. L’homme pense à la réponse qu’il conviendra de donner dans tel cas déterminé ; il tourne et retourne dans son esprit les diverses faces de la question ; il pèse le pour et le contre. Mais, lorsqu’il arrive à trouver la solution du problème qui l’embarrassait, alors il a le sentiment très net qu’elle lui a été donnée d’en haut (2 Corinthiens 3.5).
La réponse. Sa confiance en Dieu lui fait reconnaître en cette réponse la seule bonne (Proverbes 15.23 ; Proverbes 15.28) parmi toutes celles qui avaient traversé son esprit. D’autres : L’homme a beau réfléchir et préparer ce qu’il veut dire ; enfin de compte, comme Balaam (Nombres 23.7-8), il ne dit que ce que Dieu veut. Ceci serait d’une application bien rare.
Cette sentence se retrouve Proverbes 21.2 avec quelques variantes. L’homme peut se tromper gravement sur la valeur morale de sa conduite ; son jugement est faillible, Dieu a une balance infaillible (Psaumes 139.23-24). Chacun se croit relativement pur ; mais que pense de nous le Seigneur (1 Jean 3.20-21) ?
Remets… à l’Éternel, littéralement : Roule vers l’Éternel.
Tes affaires, tes œuvres, ce que tu as à accomplir (Psaumes 90.17). Comparez Psaumes 55.23 ; Psaumes 37.5 ; Psaumes 22.9 ; 1 Pierre 5.7.
Seront affermis : se réaliseront.
En vue d’un but, littéralement : de ce qui lui correspond. Toute chose ici-bas a un rôle à jouer et chacun arrive, en vertu de son développement, à un résultat qui est prévu par Dieu et qui est la conséquence de sa conduite. Ce qui répond au méchant, c’est le malheur et il n’y échappera pas.
Abomination à l’Éternel. Voir déjà Proverbes 11.20 ; Proverbes 12.22 ; Proverbes 15.9 ; Proverbes 15.26.
Certainement. Comparez Proverbes 11.21.
À proprement parler, la miséricorde et la fidélité n’expient ni religieusement, ni juridiquement, une faute commise envers Dieu ou envers les hommes , mais on peut par là, d’une part, éviter le châtiment (Daniel 4.27) et, de l’autre, prouver à ses frères lésés la sincérité des regrets que l’on éprouve.
Mais la crainte de l’Éternel est plus précieuse encore que la miséricorde et la fidélité ; elle a une valeur préventive.
Dieu bénit celui qui poursuit un bon but par de bons moyens ; ce que voyant, plusieurs, qui naguère le haïssaient, se rapprochent de lui. Comparez Abimélec dans ses rapports avec Isaac (Genèse 26.27).
Comparez Proverbes 15.16 et, pour la pensée exprimée par le second membre, Proverbes 10.2 et Proverbes 13.23.
L’homme propose ; Dieu dispose. Si donc tu désires de voir l’accomplissement de tes desseins, forme-les dans la crainte de Dieu.
Le roi ne doit pas oublier sa haute dignité d’oint de l’Éternel. Quelqu’un qui règne en vertu de la sagesse (Proverbes 8.15), doit peser toute chose avec tant de maturité que ses sujets, qui reçoivent ses décisions comme les oracles, ne soient point amenés à d’autres sentiments.
Tous les poids du sac, littéralement : les pierres de la bourse, petit sac que le marchand transportait toujours avec lui. Voir Michée 6.11.
Sont son œuvre. Fausser balances ou poids, ce n’est pas pécher contre les hommes seulement.
Le verset 10 visait le roi comme juge. Celui-ci a trait à sa conduite en général. Littéralement : Faire le mal est une abomination aux rois, aux vrais rois.
Car c’est par la justice… En Israël le roi était, aussi bien que ses sujets, tenu d’observer la loi de Dieu. Il n’occupait point à cet égard une position d’exception. Son pouvoir était restreint et réglé par les mêmes conditions morales et religieuses que la vie de tous ses sujets et la pratique de la justice était la meilleure garantie de la sécurité du trône. S’élever au-dessus de la loi, régner d’après des principes arbitraires, c’était amener la ruine du pouvoir royal. Saül, Roboam en ont fait la dure expérience. Comparez Proverbes 25.5.
Ici aussi Salomon indique ce qui doit être, ou ce qui est pour les véritables rois : Des lèvres de justice plaisent aux rois. Un roi doit veiller sur ses lèvres (verset 10) et se méfier de celles de ses courtisans.
Un messager de mort, littéralement : des messagers de mort. Pluriel intensif : plusieurs messagers contre un seul coupable, ou des messagers contre plusieurs coupables. Qu’on se garde donc d’irriter le monarque (Proverbes 19.12 ; Proverbes 20.2).
Que le roi aussi se méfie de sa colère (Jacques 1.20) ! Elle peut aisément l’entraîner trop loin, puisque un homme sage l’apaise, soit, s’il s’agit de lui, en prouvant son innocence, soit comme intercesseur.
L’apaisera : la couvrira, l’expiera. Le même mot est employé Genèse 32.20, à propos du présent par lequel Jacob espère apaiser à son égard la colère d’Ésaü.
Cette maxime est la contrepartie de la précédente. Vie et non pas mort (verset 14).
Comme une pluie de printemps, littéralement : Comme un nuage qui donne une pluie de printemps, qui tombe sur les semences qui ont passé l’hiver en terre et vont se développer rapidement. Cette image est fréquemment employée par les Sémites pour désigner les faveurs inspirées par la générosité des supérieurs (Job 29.23).
Acquérir la sagesse : chercher à se la procurer. Voir Proverbes 4.7, note. Comparez Proverbes 3.14 et Proverbes 8.10 ; Proverbes 8.11 ; Proverbes 8.19.
Garde son âme. Nous avons ici, appliquée à la conduite en général, la même règle que Proverbes 13.3 mettait spécialement en relation avec les péchés de la langue.
Comparez Proverbes 11.2 ; Proverbes 15.25 ; Proverbes 16.5 ; Proverbes 17.19 ; Proverbes 18.12 ; Proverbes 29.23. Dans Proverbes 15.33, l’auteur avait dit : Devant la gloire marche l’humilité, ce qui est la contrepartie de la même vérité.
Le second membre exprime cette pensée que, si l’on se laisse aller à fréquenter la société des ambitieux et à prendre sa part de leurs profits, on finira par se pénétrer de leur esprit et par subir le sort qui attend cette catégorie d’individus (verset 5 et verset 18).
La parole par excellence. Voir Proverbes 13.13, note et Néhémie 8.13. La suite du verset indique aussi que ce terme doit être pris dans ce sens.
Heureux qui se confie en l’Éternel ! L’attention vouée à la parole divine produit la confiance en Dieu lui-même et cette confiance, est la source du vrai bonheur.
L’homme au cœur sage jouit d’une réputation bien méritée d’intelligence ; on se mettra volontiers à son école ; on recueillera avec soin ses leçons comme ayant une valeur réelle. Mais, s’il possède en outre une parole agréable, persuasive, s’il s’exprime d’une manière claire et éloquente, l’instruction qu’on viendra chercher auprès de lui en sera augmentée.
L’homme sensé puise dans son bon sens les lumières qui le dirigeront dans le chemin de la vie et lui feront éviter les voies détournées qui mènent à la mort. Les sots, au contraire, s’ils s’en remettent à leur sottise, trouveront leur châtiment dans les conséquences qu’elle aura pour eux. Pour la forme de la fin du verset, comparez Proverbes 14.24.
Comparez Proverbes 15.2. La sagesse, qui réside dans le cœur (considéré par les Hébreux comme le siège de la pensée), inspire des discours sensés, exprimés sous une forme compréhensible et peut-être (verset 21) attrayante.
Accroît l’instruction : la quantité de vraie instruction mise par ses lèvres à la disposition de ses auditeurs.
Les paroles bienveillantes. Voir Proverbes 15.26.
Salutaires aux os de celui à qui ces bonnes paroles sont adressées. Voir Proverbes 15.12.
Reproduction littérale de Proverbes 14.12.
La faim (littéralement : l’âme, l’appétit) du travailleur, de celui qui doit, par un travail pénible, pourvoir aux nécessités de la vie journalière, travaille pour lui, le pousse à l’action.
Car sa bouche l’y contraint. Son estomac lui fait du travail une obligation.
L’homme inique. Voir Proverbes 6.12.
Prépare, littéralement : creuse, comme une fosse, où il espère faire tomber autrui (Proverbes 26.27).
Et, sur ses lèvres, il y a comme un feu dévorant : Jacques 3.5.
L’homme pervers. Voir Proverbes 6.12. Littéralement : l’homme des perversions, des bouleversements, pour lequel il n’y a ni bien ni mal. Voir sur ce pluriel à Proverbes 13.17.
Sème les querelles. Voir Proverbes 6.14.
Les amis. Le texte porte : l’ami, ce qui s’explique par le fait que le rapporteur, lorsqu’il accomplit sa triste besogne, n’a généralement en vue qu’un seul individu probablement le plus intime. Il suit en cela le précepte latin : Divise pour être le maître ! Il sépare un ami de son meilleur ami, pour pouvoir régner lui-même plus complètement sur l’un et sur l’autre.
Séduit son prochain : cherche à lui faire prendre part à ses coupables et funestes entreprises (Proverbes 1.10-19).
Fait d’observation.
Qui ferme les yeux : pour pouvoir méditer plus à l’aise ses coupables projets et pour ne rien laisser paraître des criminelles pensées qui occupent son esprit. Serrer les lèvres est aussi l’indice extérieur de la méchanceté et de la ruse. L’homme résolu à faire le mal évitera de prononcer plus de paroles qu’il ne le faut absolument, afin de donner le moins de prise possible sur lui.
À déjà consommé le mal. La culpabilité réside dans l’intention. Le parti pris vaut l’action.
Les cheveux blancs doivent être honorés (Lévitique 19.32) et le fait de mourir dans une blanche vieillesse est toujours considéré comme une bénédiction. C’est la récompense d’une vie vouée à la justice. Ici, comme souvent, l’auteur pose la règle générale, sans se préoccuper des exceptions, telles que celle à laquelle fait allusion Osée 7.9.
Celui qui commande à son cœur. Comparez Proverbes 25.28.
L’emploi du sort n’est prescrit par la loi qu’à propos d’un seul cas (Nombres 5.12-31). Il s’agit donc ici de l’usage populaire du sort, qui semble avoir été assez répandu en Israël. L’auteur veut dire que, même dans les cas qui semblent le moins réclamer l’intervention divine, c’est pourtant Dieu qui dirige le sort.
Les replis de la robe, littéralement : le sein, la partie du corps sur laquelle les vêtements font des plis (Proverbes 6.27 ; Ésaïe 40.11) où l’on pouvait cacher l’objet, le jeton qui servait à tirer au sort.
Toute décision, littéralement : Toute sa décision (du sort). Point donc de hasard. Dieu préside à tout ce qui concerne la vie de ses créatures.