Verset à verset Double colonne
1 Le cœur du roi est dans la main de l’Éternel, comme les courants d’eau ; Il le dirige partout où il veut.Le cœur du roi lui-même.
Comme les courants d’eau, que l’agriculteur, au moyen d’écluses, fait couler où bon lui semble. Que le roi se garde de résister à l’impulsion divine et que les peuples voient Dieu au-dessus des maîtres bons ou mauvais qu’il leur donne. Dans Ésaïe 32.2, les princes des temps messianiques sont comparés à des ruisseaux d’eau qui viendront arroser une terre aride.
Voir Proverbes 16.2 et, pour le second membre, Proverbes 17.3.
Voir Proverbes 15.8 et 1 Samuel 15.22 ; Psaumes 50.14 ; Ésaïe 1.11 ; Osée 6.6 ; Michée 6.6-8. Cette maxime a une signification spéciale dans la bouche du roi qui a été le constructeur du temple et qui a offert des sacrifices en si grand nombre qu’on ne les pouvait compter ni nombrer (1 Rois 8.5).
Le mot hébreu que nous avons rendu par lampe, est vocalisé par les Massorètes de manière à signifier champ nouvellement défriché (nir) (Proverbes 13.23). Le sens serait alors que ce que les méchants cultivent, à savoir l’orgueil, n’est que péché ; ils feront une triste récolte. Mais, outre que, dans Proverbes 13.23, le mot signifiant champ défriché se présente avec une consonne de plus qu’ici, il suffit d’une très légère modification dans les points-voyelles pour obtenir le mot ner, lampe. Ce qui éclaire et dirige les méchants sur leur mauvaise voie, c’est leur cœur arrogant (Comparez Matthieu 6.22). Une pareille lampe n’est pas d’un grand secours.
Yeux hautains… cœur qui s’enfle. Comparez Psaumes 101.5, où se trouvent presque identiques les deux mêmes expressions.
Il y a une activité de bon aloi, mais celui qui se hâte, obsédé par l’idée fixe de s’enrichir le plus rapidement possible, ne sera, probablement pas scrupuleux quant aux moyens. Ses efforts ne seront pas seulement vains ; ils aboutiront à la disette. Dans les versets précédents la diligence a été mise en contraste avec la paresse. Ici elle est opposée à une hâte coupable.
Font trouver la mort, littéralement : ils cherchent la mort, pour ceux qui les possèdent. Comparez Proverbes 10.2.
Quelques interprètes préfèrent admettre une légère correction du texte, déjà reproduite par la traduction des Septante : Ce sont des pièges mortels (1 Timothée 6.9). D’autres encore ont vu dans le souffle qui s’évanouit le mirage du désert et citent à ce propos une sentence du Coran : Les actions des méchants sont comme le mirage dans le désert. Celui qui a soif le prend pour de l’eau, il a hâte d’y arriver et ne trouve rien (Sura XXIV, 40).
Comparez Proverbes 1.18. C’est par leur propre violence, dont leur prochain devait être la victime, que les méchants sont entraînés à la ruine. Qui ne glorifie pas la justice en la pratiquant, la glorifie en succombant sous ses coups.
Chargé de crimes. Ce terme ne se trouve qu’ici dans l’Ancien Testament. Cet homme, pour chercher à échapper aux conséquences de ses crimes et pour arriver à l’accomplissement de ses coupables désirs, est obligé de suivre des voies détournées.
Comparez fin du verset et Proverbes 20.11.
À l’angle, au bord. Il faut songer aux toits plats de l’Orient. La seconde partie du verset pourrait se traduire littéralement : Que femme de querelles et maison commune. Tous les dangers qu’on court au bord d’une plate-forme, tous les vents et tous les orages qu’on y peut subir, sont plus supportables que la tempête continuelle d’une femme acariâtre. Comparez Proverbes 19.13 ; Proverbes 25.24 et Proverbes 27.15.
Les pensées exprimées dans ces deux phrases sont bien placées dans l’ordre logique ; l’homme qui aspire sans cesse au mal finit par perdre tout sentiment d’affection et de bienveillance. Comparez pour le premier membre Proverbes 4.16.
Même pensée que Proverbes 19.25. Infliger une correction, en paroles ou en actes, à l’homme qui n’a pour la religion et la vertu que du dédain et des sarcasmes, c’est peine perdue. Mais cette même correction aura un effet indirect sur le simple, qui ne s’est pas encore déterminé dans le sens du bien. Il en recevra une impression salutaire. Pour le sage, au contraire, le moindre avertissement produit son effet et lui fait faire un pas de plus dans l’appropriation de la sagesse.
Un juste. Manière mystérieuse et particulièrement solennelle de désigner l’Éternel. Un juste et quel juste ! Le juste par excellence. Comparez Job 34.17.
Comparez Matthieu 18.30 et Proverbes 5.7.
En cachette, en secret… Ces expressions ne semblent pas être prises dans le sens défavorable que nous leur avons trouvé dans Proverbes 17.23. Il est question ici de marques opportunes et habiles de générosité, de cadeaux faits discrètement, dans le sens où il en était parlé Proverbes 18.16 et Proverbes 19.6.
La terreur. Pour ceux qui sont adonnés au mal, la pratique du bien apparaît hérissée de difficultés et pleine de périls. Ils ne savent pas s’y prendre et se sentent malhabiles.
Proverbes 10.23 et Proverbes 15.21 avaient montré par contre que c’est un jeu pour l’insensé que de commettre le crime.
Ira reposer. Ironie ; quel lieu de repos !
Dans l’assemblée des trépassés, ou des ombres : Proverbes 9.18. Ce verset, comme d’autres déjà vus (Proverbes 14.32 ; Proverbes 15.24), constitue un acheminement vers une conception supérieure du sort des bons et des méchants après la mort et renferme des prémisses, vagues encore, dont les conclusions complètes seront déduites plus tard.
Le plaisir et en particulier la bonne chère et les festins où le vin coule en abondance et dont les convives s’oignaient d’huiles précieuses et odorantes (Proverbes 27.9 ; Amos 6.6). Sur l’huile voir Psaumes 23.5 ; Psaumes 45.8 et Sapience II, 7. Quand nous en considérons le prix, trois cents deniers (Jean 12.5), gages de trois cents journées (Matthieu 20.2), nous concevons qu’un tel luxe soit le type de toutes les extravagances.
Le sens est, à première vue, assez alarmant et le contraste apparent qu’il offre avec la grande vérité de la croyance chrétienne, le rend plus alarmant encore. Ces paroles indiquent cependant une loi du gouvernement moral de Dieu, que nous avons déjà trouvée proclamée dans Proverbes 11.8. Les méchants, bien souvent, attirent sur leur tête la colère de Dieu et deviennent ainsi en quelque sorte les boucs émissaires de ceux qui sont comparativement justes. Ainsi dans Ésaïe 43.3, pendant qu’Israël échappe, l’Égypte et l’Éthiopie sont sévèrement visitées et sont ainsi données pour sa rançon.
Variante du verset 9.
Querelleuse et acariâtre. D’autres entendent : Qu’avec une femme querelleuse et que dans le chagrin continuel qu’elle procure.
L’huile est indiquée, à côté des trésors, comme une substance précieuse (verset 17) entre beaucoup d’autres que peut contenir une maison bien montée. Voir Ésaïe 39.2.
Un homme insensé les dévorera. Cela n’a pas lieu toujours, mais souvent (Luc 12.20).
La justice consiste à agir toujours avec désintéressement et équité ; la miséricorde, à éprouver de la sympathie pour nos frères et à rechercher toujours leur vrai bien. La répétition du mot justice dans la seconde clause est emphatique : l’homme qui la poursuit, la trouvera évidemment, mais il trouvera en outre la vie et la gloire qu’il ne recherchait pas (Matthieu 6.33).
Comparez Ecclésiaste 9.14-16. Même dans la guerre la sagesse l’emporte sur la force brutale. Mais le proverbe est aussi une paralole et peut être appliqué aux combats qui se livrent sur le champ de bataille intérieur de l’âme. Là aussi la sagesse est puissante pour renverser les forteresses. Voir 2 Corinthiens 10.4, où saint Paul emploie les mêmes mots que les Septante dans notre passage. Le sage entre dans la ville que les ennemis de Dieu avaient fortifiée et il la garde.
Comparez Proverbes 12.13 et Proverbes 18.21.
Littéralement : le fier, l’arrogant, moqueur son nom ! D’après cette définition, le terme de moqueur a, dans les écrits de la sagesse israélite, un sens bien plus grave que pour nous. Un moqueur est un homme qui se place au-dessus de toute loi morale.
Le paresseux périt des suites de sa paresse même ; en se ménageant, il se tue. Il a des désirs comme d’autres, et, quand il a les moyens matériels de se les passer, il ne sait pas résister, parce qu’il n’a aucune énergie morale. Et quand les moyens lui manquent, il est incapable, en tant que paresseux, de satisfaire ses besoins, même légitimes. Comparez Proverbes 13.4 et Proverbes 19.24.
Le juste est censé en mesure de satisfaire toutes ces requêtes, car il est sage et industrieux (Proverbes 22.4). Voir pour l’éloge de la générosité, Proverbes 14.21 ; Proverbes 19.17 et Proverbes 22.9.
Condamnation du formalisme.
Une action infâme, soit commise et dont il ne se repent pas, soit même à commettre.
Pourra toujours parler. On saura bien vite ce que vaut la déposition du faux témoin et on ne lui demandera plus de venir témoigner en justice. L’homme qui écoute, au contraire, c’est-à-dire celui qui, avant de parler, a consulté sa conscience et s’est enquis autour de lui de tout ce qui pouvait l’éclairer, sera toujours écouté avec plaisir.
D’autres, au lieu de : pourra toujours parler, traduisent : parlera à perpétuité, c’est-à-dire de manière à obtenir la victoire ; son témoignage demeure à toujours.
Il y a de la hardiesse des deux côtés ; mais d’une part c’est l’insensibilité du péché, de l’autre l’assurance de l’intégrité.
Il n’y a pas contradiction entre le second membre et Proverbes 16.9, qui dit que c’est l’Éternel qui affermit les pas de l’homme : l’homme droit est celui que Dieu dirige.
Devant l’Éternel : en face de lui, en opposition aux décisions de sa sagesse suprême. Comparez Job 12.13-16. Rien contre Dieu.
Rien sans Dieu. Comparez Psaumes 33.17 et 1 Samuel 17.47.