Verset à verset Double colonne
1 Si tu t’assieds à table avec un grand, Considère bien qui tu as devant toi !Qui tu as devant toi. On pourrait aussi traduire : Ce que tu as devant toi et ne te laisse pas aller à ton appétit (verset 2).
Mets un couteau à ta gorge. Réprime, fût-ce même par les moyens les plus énergiques, l’envie que tu pourrais avoir de faire honneur au repas que t’offre ce seigneur. Il sera peut-être plus satisfait encore de ta timidité.
C’est une nourriture trompeuse. Ne te laisse pas prendre à cette hospitalité condescendante et peut-être intéressée. Comparez versets 6 à 8.
Ton intelligence doit porter sur des objets plus dignes d’elle.
Tu portes tes regards sur elle, littéralement : Ton œil volerait-il vers elle ? ce qui indique le regard rapide, furtif.
Car elle se fait des ailes plus rapides encore que tes yeux.
Trois versets de deux, trois et deux lignes sur la réserve dont il est dangereux de se départir à l’égard de l’avare, même dans les moments où il veut paraître généreux.
L’envieux, littéralement : mauvais d’œil, l’homme qui ne peut supporter la vue du bonheur d’autrui et qui lance des regards de déplaisir à celui-là même qui lui doit sa joie ou son bonheur. Comparez Proverbes 22.9.
Littéralement : Car tel il calcule en lui-même, tel il est. Il n’est pas ce qu’il parait être : un homme généreux qui, par intérêt et par affection pour toi, t’invite à sa table. Au fond il est intéressé et, si tu manges de bon appétit, il se trouvera lésé, ne pouvant retirer de toi ce que tu lui coûtes.
Tu le rejetteras, dégoûté que tu seras d’avoir accepté cette nourriture trompeuse.
Des propos agréables. Tu ne t’y aisseras plus prendre, à te mettre, avec un tel fourbe, en frais d’amabilité ! Ceci est du comique du meilleur aloi.
Ne parle pas aux oreilles du sot. Ce serait inutile. Parler au moqueur, plus avancé dans le mal, serait même dangereux (Proverbes 9.8).
Pour 10, voir Proverbes 22.28.
Leur vengeur : non pas celui de Lévitique 25.25, mais Dieu lui-même (Jérémie 50.34 ; Job 31.21-23).
Ce verset, d’un contenu tout général, semble introduire une nouvelle série de maximes.
Double distique qui rappelle Proverbes 13.24 et Proverbes 22.15. Éloge de la correction corporelle appliquée à temps (Proverbes 19.18).
Tu délivreras son âme du sépulcre. Ici, comme dans Proverbes 14.32 ; Proverbes 15.24 et Proverbes 21.16, nous trouvons un acheminement à la croyance, vague encore, à un sort distinct qui attend les sages et les insensés.
Dans Proverbes 22.15 la sottise a été présentée comme inhérente au cœur de l’enfant et ne pouvant en être expulsée que par des moyens énergiques. Ici l’enfant est exhorté à devenir sage pour son bien et pour la plus grande joie de celui à qui il en a coûté de le châtier.
Mes entrailles (littéralement : mes reins) partie la plus secrète de la personnalité, siège des sentiments les plus profonds, des aspirations les plus vives (Jérémie 11.20 ; Jérémie 17.10).
Tes lèvres. Je serai heureux si je puis te rendre tellement sage que tu puisses même ensuite attirer les autres au bien.
Pour obtenir une structure parallèle à celle du premier membre, on a quelquefois sous-entendu le mot homme : Mais jaloux de l’homme qui a la crainte de l’Éternel. C’est gâter cette élégante maxime.
Oui, littéralement : car certainement. Il faut se garder de traduire : Car s’il y a un avenir, ton espérance, etc. Un doute pareil n’est point dans l’esprit des Proverbes.
Un avenir : une suite, couronnement d’une vie inspirée par la crainte de Dieu (Proverbes 24.14 ; Jérémie 29.11). Si cette espérance était trompeuse, on pourrait envier la prospérité des méchants.
Et dirige… Littéralement : Et dirige droit ton cœur dans la voie, la voie par excellence. Sur elle ne cheminent point ceux qui ont pour Dieu leur ventre et qui, appesantis par leurs excès, tombent dans la paresse et sont incapables de faire face à tant de dépenses.
Comparez Lévitique 19.32.
Ne la revends pas : dans la pensée qu’avec le prix qui t’en serait payé, tu pourrais acquérir un bien plus précieux encore. Comparez Proverbes 4.5 et 2 Timothée 1.6. La vérité procure trois grâces excellentes, inestimables (Job 28.1-28) !
Comparez versets 15 et 16 et Proverbes 10.1.
Ce verset indique la conclusion que le jeune homme doit tirer du verset 24.
Appel pressant de la sagesse céleste.
À mes voies et non pas à celles de la femme perverse.
Un puits étroit, dont il est difficile de remonter (Proverbes 22.14).
Elle aussi… est aux aguets. Voir Proverbes 7.12.
Perfides : infidèles à leurs parents, à leurs épouses, à Dieu.
Ainsi les Spartiates, pour inspirer à leurs fils l’horreur de ces excès, faisaient passer devant eux un homme ivre. Ce petit poème gnomique déborde tout à fait le cadre ordinaire des maximes étudiées jusqu’ici : sept versets et dix-sept vers.
Les blessures sans cause. Il y a des blessures honorables ; celles-ci ne se justifient pas.
Comparez Ésaïe 5.14.
Vin mixtionné : auquel on donne de la saveur avec des épices aromatiques qui en accroissent la propriété excitante. Voir Proverbes 9.2, note et Ésaïe 5.2.
Déguster, sonder, approfondir. Il y a du sarcasme dans le choix de ce mot, qui est appliqué assez souvent à la recherche de la connaissance et de la vérité (Proverbes 25.2 ; Job 9.7 ; Psaumes 139.1). On voit ces gens qui boivent coup sur coup, sous prétexte de scruter les qualités des vins qu’ils se sont fait servir.
Des questions posées dans le verset 29 et auxquelles a répondu le verset 30, l’auteur déduit un conseil : Même dans le domaine de la boisson, méfiez-vous de la convoitise des yeux ! Elle conduit à celle de la chair. Et la convoitise ayant conçu, engendre (verset 32) la mort.
Quand il est vermeil. On dit que le vin du Liban est d’une riche teinte dorée. Quelquefois on en rehausse encore la couleur par du safran.
Et qu’il brille, littéralement : qu’il fait voir son œil, qui te fascinerait aisément. On pourrait aussi, se rappelant qu’en hébreu le même mot signifie œil et source, penser aux bulles qui s’élèvent parfois du fond de la coupe, comme si le vin jaillissait là d’une source.
Basilic. Voir Ésaïe 11.8, note.
Choses étranges. À cause du parallélisme, cette traduction est préférable à celle de : femmes étrangères. Il s’agit des hallucinations du buveur.
Choses déréglées. Comparez Proverbes 15.28.
Insouciance absolue, au milieu du plus grand danger.
En pleine mer, pendant la tempête, comme Jonas, au lieu de prendre part à la manœuvre.
Au sommet d’un mât, où le balancement du navire se fait le plus fortement sentir.
L’ivrogne ne veut pas convenir du tort qu’il se fait. Il aime trop la boisson pour qu’on en dise en sa présence le moindre mal. Vous prétendez qu’on m’a battu ? C’est possible, mais je n’ai aucun mal !
J’en irai chercher encore. C’est le : Tu ne leur portes point à boire ? de La Fontaine.