Verset à verset Double colonne
1 Comme la neige en été et la pluie pendant la moisson, Ainsi la gloire ne convient point au sot.La neige en été est une calamité (Proverbes 25.13, note). La pluie à l’époque de la moisson serait en Palestine une anomalie. Il serait de même tout à fait intempestif et dangereux de confier quelque charge à un sot. Il s’imaginerait qu’il la mérite et ne ferait que s’ancrer davantage dans sa sottise ; et d’autre part la chose publique en pâtirait. Voir verset 8 et Proverbes 19.10.
Est sans effet, littéralement : n’arrive pas, ne se pose pas. Une leçon mise en marge du texte hébreu remplace la négation ne… pas par les mots à lui : cette malédiction retombe sur celui qui l’a proférée. Mais le contexte et les images employées dans le premier membre parlent en faveur de la leçon du texte.
Comparez Proverbes 5.13 ; Proverbes 19.29 et, pour le premier membre, Psaumes 32.9. Malheur à qui n’écoute ni menaces ni exhortations !
Ces deux maximes semblent se contredire si bien, que plusieurs rabbins ont mis en question la valeur canonique du livre qui les a admises l’une et l’autre. Mais elles se justifient pleinement toutes deux et l’on trouve chez les Pythagoriciens des oppositions toutes pareilles : Marche sur la voie royale ! Ne marche pas sur la voie royale ! (la grande route).
Ne suis pas le sot sur son terrain ; il pourrait en conclure qu’il est dans le vrai. Ne descends pas à son niveau de grossière colère ; ce serait approuver son allure.
Réponds-lui comme il le mérite, péremptoirement, en lui montrant son insanité et en lui faisant sentir la différence immense qu’il y a entre lui et un sage.
Il se coupe les pieds : il s’ôte toute possibilité d’atteindre le but qu’il s’était proposé.
Il s’abreuve de peines. Le message mal fait lui vaut des déboires sans fin. Comparez Proverbes 10.26 et Proverbes 25.13.
C’est une belle et bonne chose que d’avoir des jambes ; mais quel service en retire un impotent ? Une maxime, si vrai soit-elle, perd toute force en passant par les lèvres d’un sot, qui d’ailleurs ne sait la citer à propos.
La fronde lance au loin les pierres qu’on y dépose, elles n’y restent pas longtemps. Le sot ne garde guère l’honneur qu’on lui fait. La Vulgate traduit : C’est jeter une pierre sur le monceau consacré à Mercure, que de… Allusion à la coutume exclusivement païenne de dresser au bord des routes des colonnes portant une image de Mercure et au pied desquelles se trouvaient des monceaux de pierres. Le voyageur en passant y jetait, pour honorer le dieu, un caillou. Mais y jeter une pierre précieuse, c’est folie.
Au verset 7, l’inefficacité, ici, le danger d’une maxime, même vraie, dans la bouche des sots.
Cette maxime est l’une des plus obscures du livre et l’on en a tiré les sens les plus divers. Parmi les traductions qui s’abstiennent de modifier le texte, celle que nous donnons offre un sens acceptable. On est responsable du tort fait à autrui par des employés inhabiles. Un tireur maladroit ne peut pas s’excuser en disant : Ce n’est pas moi qui t’ai blessé, mais ma flèche. Morale : Soyez prudents dans le choix de vos employés.
Réitère sa sottise. L’abandon de la folie est pour le sot un procédé contre nature. Si des corrections sévères peuvent l’y résoudre, il ne tarde pas à céder à son instinct. Cette parole est citée 2 Pierre 2.22 avec la remarque que c’est un proverbe véritable.
Il y a tout à craindre d’un sage présomptueux qui oublie que la sagesse est de Dieu seul. Un sot qui sent sa pauvreté spirituelle, se laissera peut-être toucher par des avis sensés. La seconde partie de cette maxime se retrouve Proverbes 29.20.
Parallélisme tautologique, le deuxième membre reproduisant presque identiquement le premier. Dans Proverbes 22.13 le paresseux se donnait la peine de varier davantage ses expressions.
Comparez Proverbes 6.9-10. La porte tourne sur ses gonds sans jamais sortir de sa place.
Se retrouve, avec une légère variante, Proverbes 19.24.
Dans Proverbes 24.30 la paresse est mise sur le même pied que le manque de sens. Ici aussi il s’agit de la paresse d’esprit. En présence d’hommes qui, par de longues études et par une pratique assidue de la vertu, ont acquis la sagesse, le paresseux s’imagine posséder une réelle supériorité, car il pense préférable de ne pas s’épuiser dans des veilles laborieuses.
Que sept hommes. Voir Proverbes 24.16.
Qui répondent avec sens. Leur sagesse se montre tout particulièrement dans la solution des cas embarrassants sur lesquels on les consulte.
Une querelle qui ne le concerne pas, littéralement : qui n’est pas à lui. Plusieurs rapportent au chien le mot passant (ôver) et traduisent : C’est prendre par les oreilles un chien qui passe que de s’emporter… Le danger, disent-ils, consiste à tirer les oreilles d’un chien étranger qui passe. Mais les Massorètes, qui font de passant le premier mot du second membre, savaient qu’en Orient les chiens sont tous plus ou moins sauvages.
L’homme qui trompe son prochain et qui, s’il est découvert, prétend avoir simplement voulu plaisanter, est aussi dangereux qu’un fou furieux.
Comparez ce qui est dit du moqueur Proverbes 22.10.
Contrepartie du verset 20. Il n’y a pas, pour échauffer une dispute, de meilleur moyen que d’y faire intervenir un homme difficultueux.
Répétition de Proverbes 18.8.
Ecume d’argent : litharge, oxyde de plomb fondu et cristallisé dont on se sert encore pour donner à la plus vulgaire poterie un reflet argenté.
Paroles chaleureuses, littéralement : lèvres brûlantes, fausses protestations d’amitié. Selon d’autres des baisers perfides.
Il met la tromperie… il la tient soigneusement cachée et la réserve pour l’heure décisive.
Sept abominations. Voir déjà, verset 16 et Proverbes 24.16, le nombre sept indiquant la variété et la plénitude.
Dans l’assemblée. Là, dans cette affaire importante où vous pensiez pouvoir compter sur lui, il vous abandonne.
Comparez Psaumes 7.16-17 ; Ecclésiaste 10.8.
Qui la roule, dans l’intention d’écraser son ennemi.
Ne t’attends pas à trouver la moindre pitié chez ceux qui t’ont ruiné par leurs tromperies. Et qui sait si ces tromperies n’ont pas revêtu d’abord les dehors agréables de la flatterie ?