Verset à verset Double colonne
1 Mon fils, n’oublie pas mes leçons,Écouter l’Éternel, accepter ses corrections, lui rendre ce qui lui est dû : confiance, amour, crainte, honneur, voilà la source du vrai bonheur. Deux parties : versets 1 à 12, préceptes divers formant six doublets dont chaque premier verset renferme une exhortation, tandis que chaque second verset renferme une promesse ; versets 13 à 20, valeur unique de la sagesse : elle est la source de tous les biens que peut désirer l’homme, un arbre de vie, une force qui a agi dès avant les siècles et qui a travaillé avec Dieu même dans l’œuvre de la création.
Mes leçons,… mes préceptes, qui vont suivre. L’Ancien Testament ne recherche pas la sagesse ; il la présente comme quelque chose d’objectif à qui la recherche.
Triple bénédiction : longévité, vie qui mérite ce nom et bien-être absolu.
L’amour… Le mot que nous rendons ainsi (chésed), désigne, comme le grec agapé, l’amour de Dieu pour les hommes, de l’homme pour Dieu et des hommes les uns pour les autres. Ici, il a le second de ces trois sens.
La fidélité : la confiance, la foi, la constance, la droiture. L’amour et la fidélité, c’est un amour sincère et durable.
Ne te quittent pas : ne te quittent jamais par ta faute.
À ton cou, comme le plus beau des colliers (Proverbes 1.9) ; ou bien, dans le sens d’Exode 13.9 et Deutéronome 6.8 : penses-y toujours ! Voir notes à ces passages et la suite de notre verset. Dans ce dernier sens, la coutume de porter des phylactères serait la réalisation matérielle d’un ordre qui devait être pris dans un sens figuré.
Et tu obtiendras, littéralement : et obtiens. Ici la promesse est présentée sous la forme d’un impératif : Et sur cette voie tu trouveras.
Grâce et saine intelligence : faveur et réputation d’homme sage.
Aux yeux de Dieu, qui ne se trompe pas, et des hommes, si facilement envieux et mal disposés.
Que la double faveur dont tu jouiras ainsi, ne te rende point présomptueux ; ne cesse pas pour cela de t’appuyer sur l’Éternel.
Regarde à lui, littéralement : Connais-le ! Cherche sa pensée.
Trois conditions et deux promesses.
De ton corps, littéralement : de ton nombril, considéré comme le centre de tout le corps et le siège de la vitalité.
Honore… Ces offrandes n’ont de sens qu’accompagnées du vif sentiment de ce que l’homme doit à Dieu. Sur les dîmes et les prémices, voir Lévitique 27.30 et Nombres 18.21 et déjà Genèse 28.22 ; Genèse 4.4.
Se rempliront, bien loin de se vider. Comparez Matthieu 3.10-12.
Après les conseils adressés à l’homme dont les affaires prospèrent, en voici qui regardent celui que visite l’adversité. Ces versets sont cités Hébreux 12.5, d’après les Septante, qui, au lieu de comme un père (oukeav), ont lu il châtie (jakeïv). Ils expriment l’idée qu’expose Élihu, dans les chapitres 32 à 37 de Job : les épreuves que Dieu envoie aux siens ont pour mobile l’amour et pour but le perfectionnement du fidèle.
À partir d’ici la pensée se généralise : valeur incomparable de la sagesse.
Car. L’influence de ce car se fait sentir jusqu’à la fin du discours.
La sagesse est représentée comme une personne tenant dans chacune de ses mains les plus grands biens imaginables, mentionnés aussi ensemble, 1 Rois 3.13, comme accompagnant naturellement la sagesse.
Un arbre de vie. Image empruntée à Genèse 2.9 ; Genèse 3.22. Voir encore Proverbes 11.30 ; Proverbes 13.12 ; Proverbes 15.4.
L’idée de la coopération de la Sagesse à l’œuvre créatrice sera développée Proverbes 8.22 et suivants. De quel prix ne doit pas être pour l’homme celle qui a été un auxiliaire précieux pour le Créateur ?
Se sont fendus : allusion à la formation des continents et des océans (Genèse 1.9-10 ; Job 38.8).
Plusieurs regardent ces versets comme faisant encore partie du discours précédent, dont ils seraient l’application.
Ne les perds pas de vue. Le mot les se rapporte aux vertus mentionnées en dernier lieu (sagesse, intelligence, science). Les versets 19 et 20 les considéraient en Dieu, mais Dieu en fait part aux hommes.
Une parure à ton cou. Comparez Proverbes 1.9.
La nuit est le temps où, toute occupation cessant, l’âme inquiète est la proie de ses soucis.
Les terreurs soudaines : qui hantent l’imagination de l’homme que la sagesse n’a pas gardé.
L’orage. Comparez Proverbes 1.27.
Neuf préceptes, plus détachés les uns des autres que ce qui précède. Les cinq premiers, jusqu’au verset 31, ont une forme prohibitive et sont relatifs à l’amour du prochain. Depuis le verset 32, quatre versets recommandent d’éviter les méchants, à l’égard desquels Dieu lui-même adopte une attitude tout autre que celle qu’il prend dans ses relations avec les justes.
La traduction : Ne retiens pas le bien de ceux auxquels il appartient, encore qu’il fût en ta puissance de le faire, est possible, mais la pensée du verset suivant ne la favorise guère.
Demain je donnerai ! Refus qui prend les beaux dehors d’une promesse.
Ici aussi il y a une lâche duplicité.
Sans cause : le début du verset est expliqué par sa fin.
Ne porte pas envie, quand même tu le verrais prospérer, à l’homme violent, qui pour atteindre son but ne recule pas devant la violation des lois et l’emploi des moyens déshonnêtes et criminels.
Son intimité. Comparez Job 29.4.
Comparez Zacharie 5.3-4.
S’il se moque des moqueurs… Les Septante traduisent : Le Seigneur résiste aux orgueilleux. C’est sous cette forme-là que ce verset a passé dans Jacques 4.6 et 1 Pierre 5.5.
Ce morceau aboutit, comme Proverbes 1.32-33 et Proverbes 2.21-22, à ce grand contraste entre bons et méchants que le Psaume 1 a placé en tête du recueil des cantiques.