Verset à verset Double colonne
On a appelé ce psaume : la plainte de l’Église de tous les temps. À toutes les époques, en effet, les fidèles ont gémi sur la disparition de l’antique loyauté et sur la mauvaise foi régnante. Il y a là quelque chose de ce qu’éprouvait Élie, lorsqu’il croyait être le dernier des serviteurs de l’Éternel (1 Rois 19.14). On comprend un tel sentiment chez ceux qui, tout en constatant la séduction presque universelle du mensonge, voient disparaître une ancienne génération d’hommes de foi, sans pouvoir discerner encore dans la génération nouvelle ceux qui les remplaceront. Il est du reste des temps où le mal est plus apparent encore que de coutume.
Les circonstances auxquelles fait allusion ce psaume sont analogues à celles que révèlent les deux précédents.
Le psalmiste se tient ici à l’arrière-plan. Sa sollicitude se porte moins sur son sort à lui que sur celui de l’ensemble des fidèles qui, moins nombreux que jadis, décidés à ne pas recourir comme leurs adversaires aux armes de la fausseté et de la flatterie, semblent condamnés d’avance à être foulés aux pieds de gens sans scrupules.
Après une prière qui se transforme en une exécration à l’égard des méchants (versets 2 à 5), le psalmiste entend la déclaration solennelle de l’Éternel et la confiance renaît dans son cœur (versets 6 à 9).
Sur l’octave. Voir Psaumes 6.1, note.
Chacun… à son prochain. L’apôtre Paul prend la contrepartie de cette parole en exhortant chacun à parler selon la vérité à son prochain (Éphésiens 4.25).
Avec arrogance. Le flatteur sait tout le mal que peut faire sa langue (Jacques 3.5) ; il l’envisage comme une alliée toute puissante, qui lui assure l’impunité (verset 5) ; aussi sa bassesse se transforme-t-elle promptement en arrogance.
Réponse de l’Éternel et confiance du fidèle. Le style des versets 6 et 7 est plus ample que celui des autres strophes. Nous avons ici la déclaration divine qui change la face des choses (verset 6) et à laquelle le croyant ajoute son Amen ! (verset 7).
Paroles pures : sans aucune scorie de fausseté, par opposition aux paroles humaines dont il vient d’être parlé.
Qui du creuset coule sur le sol. L’extrême concision de l’expression hébraïque offre quelque obscurité. Le sens que nous avons admis dépeint l’argent liquide sortant du creuset dans toute sa pureté.
Sept fois. Le nombre sept désigne un développement arrivé à son terme et à sa perfection (comparez les jours de la création).
Tu les garderas. Peut-être le psalmiste sent-il que lui-même, comme tant d’hommes pieux (verset 2), va bientôt, quitter la scène de ce monde. Sa prière, dans ce cas, offrirait une analogie avec celle du Seigneur (Jean 17.11, Jean 17.15).
Cette génération : les hommes dominés par l’esprit du siècle. Le Seigneur emploie souvent ce terme dans le même sens : Matthieu 11.16 ; Matthieu 12.39 ; Luc 11.32, etc.