Verset à verset Double colonne
Nous avons ici une sorte de reproduction du Psaume 135, tantôt abrégé, tantôt développé, en vue d’un usage liturgique. On peut supposer qu’après chaque phrase prononcée ou chantée par une ou plusieurs voix, le peuple répétait le refrain : Car sa miséricorde dure éternellement. Cette répétition, qui semble très monotone, au premier abord, devait imprimer profondément dans le cœur des adorateurs de l’Éternel le sentiment que, dans la création, aussi bien que dans l’histoire d’Israël, chaque détail, chaque trait de l’œuvre divine est un témoignage de la bonté de l’Éternel. L’amour de Dieu apparaît ainsi comme présidant à toutes les manifestations de sa puissance, de sa sagesse et de sa justice et tant de témoignages accumulés remplissent l’âme de confiance et d’adoration.
Cette louange prolongée a fait donner à ce psaume le nom de Grand Hallel (grande louange). Nous pensons que, comme le précédent et comme les Psaumes 106, 107 et 108, qui ont le même refrain, notre psaume date de l’époque qui suivit le retour de la captivité (comparez Esdras 3.11). On y trouve nombre de réminiscences de psaumes plus anciens ; c’est comme un écho et un résumé de ce qu’avaient dit et répété déjà la Loi, les Psaumes et les Prophètes.
Célébrez… À cette invitation trois fois répétée correspondent les noms d’Éternel, Dieu des dieux, Seigneur des seigneurs. C’est un écho de Deutéronome 10.17. Le psalmiste sait que l’idole n’est rien (Psaumes 135.15-18) et il va rappeler que l’Éternel seul fait des prodiges (verset 4). Mais il y a dans le ciel et sur la terre des forces redoutables, que les hommes craignent ou déifient. Ces forces elles-mêmes ont l’Éternel pour Dieu et Seigneur. Comparez 1 Corinthiens 8.4-6 ; Colossiens 2.10.
Qui seul fait de grands prodiges : parole tirée de Psaumes 72.18 et Psaumes 86.10.
Par son intelligence, littéralement : par l’intelligence, qui apparaît ici comme une puissance presque personnelle, au service de l’Éternel. Comparez Proverbes 3.19 ; Proverbes 8.1-36 ; Jérémie 10.12.
Comparez Genèse 1.14-17.
Ici, comme au Psaume 135, les œuvres de Dieu en faveur de son peuple sont développées beaucoup plus longuement que celles de la création. Celle-ci n’est que la base et le point de départ des relations miséricordieuses de Dieu avec les hommes.
À main forte… Citation textuelle de Deutéronome 4.34.
Pharaon lui-même n’est pas mentionné, dans le récit de Exode 14.23 comme avant été noyé avec son armée et il semble ne l’avoir pas été, puisque l’on a retrouvé son tombeau en Égypte (le tombeau de Ménephtha). Dans un psaume tel que celui-ci, nous n’avons pas de l’histoire, mais de la poésie, dont le propre est de relever l’importance des événements, sans s’astreirdre à une exactitude minutieuse. Moralement, Pharaon trouva dans la mer Rouge le tombeau de sa gloire et de sa puissance.
Citation de Psaumes 135.10-12, Sihon et Og sont ici les représentants de tous les rois qu’Israël défit à l’époque de la conquête.
Lorsque nous étions abaissés : lors de la captivité de Babylone.
De la nourriture à toute chair. Au terme de l’énumération dcs bienfaits dont Israël seul a été l’objet, le psalmiste jette un coup d’œil général sur l’univers entier et voit toutes les créatures vivant de la bonté de Dieu.
Le Dieu des cieux : comparez Néhémie 1.4 ; Néhémie 2.4.