Verset à verset Double colonne
Le Psaume 27 se terminait par un cri d’appel. Le Psaume 28, qui semble en être le complément, commence par un cri semblable (versets 4 à 5), pour finir par l’action de grâces (versets 6 à 9). La conviction exprimée par son auteur, que ceux qui s’élèvent contre lui méconnaissent l’œuvre de l’Éternel (verset 5), qu’une protection spéciale repose sur l’Oint de Dieu (verset 8), que la cause du roi et celle du peuple sont solidaires (verset 9), est bien conforme aux expériences de David et confirme la donnée du titre, qui attribue ce psaume au roi-prophète. De telles pensées reviennent fréquemment dans les psaumes de David (Psaumes 2.1-12 ; Psaumes 18.51 ; Psaumes 22.23 ; Psaumes 64.10, etc.). Le psaume semble faire allusion à la révolte d’Absalom. La mention du sanctuaire (verset 2) convient mieux à cette époque qu’à celle des persécutions de Saül. Nous nous représentons David attendant à Malianajim le choc décisif qui doit avoir lieu entre ses troupes et celles d’Absalom.
Après le cri d’appel proprement dit, David expose à l’Éternel la perversité de ses ennemis.
Mon Rocher. Ce terme, fréquemment employé, est devenu un véritable nom de l’Éternel (Psaumes 18.3 ; Deutéronome 32.4). Dans l’ébranlement de toutes choses, David en appelle à Celui dont la fidélité est immuable.
Ne sois pas muet… Ne te détourne pas de moi avec le silence du mépris.
Ceux qui descendent dans la fosse. Voir Psaumes 6.6, note. Si la grâce divine vient à lui manquer, tout lui manque.
J’élève mes mains. C’était là le signe extérieur qui accompagnait la prière (Exode 9.29 ; 1 Rois 8.23 ; 1 Timothée 2.8). David élève ses mains vers le sanctuaire, qui rappelle l’alliance de Dieu.
Il n’y contemplait pas moins la présence de la grâce de Dieu, que si elle lui eût été représentée en un miroir : ainsi il faut maintenant que les fidèles, pour s’assurer que Dieu est près d’eux, tendent droit à Christ
Ne m’entraîne pas… C’est ce qui arriverait pour David, si l’Éternel n’intervenait. Comparez Psaumes 26.9, note.
Les ouvriers d’iniquité : ceux qui pratiquent le mal de propos délibéré (Psaumes 6.9).
Qui parlent de paix. Ce ne sont pas des ennemis du dehors, faisant à David une guerre ouverte, mais des traîtres, qui, avant de se démasquer, ont caché longtemps leurs projets de révolte sous des airs de soumission.
Rends-leur selon leurs œuvres. David formule ici la loi même d’après laquelle agit la justice divine et que Jésus a rappelée Matthieu 7.2 : On vous mesurera de la mesure dont vous aurez mesuré. Une telle requête nous choquerait à juste titre, si elle était inspirée par un sentiment personnel de vengeance ; mais elle est motivée (verset 5) par l’offense commise envers l’Éternel. Voir Psaumes 5.11, note.
Aux œuvres de l’Éternel. Il fallait être volontairement aveugle, pour ne pas reconnaître une intention et une œuvre divines dans l’élévation de David à la royauté.
Il les renversera. L’ouvrier périra sans relèvement possible, avec l’ouvrage qu’il a opposé aux œuvres de Dieu. Quant à David, il sait qu’au contraire l’Éternel lui bâtira une maison (2 Samuel 7.11).
La certitude de l’exaucement se faisait jour déjà dans les dernières paroles du verset 5. Elle s’exprime maintenant en un joyeux cantique.
Pas été secouru. Il se peut que le psaume ait été composé après la victoire. Mais il se peut aussi que David exprime ici la confiance entière qui lui a été rendue et qui lui fait envisager la victoire comme déjà remportée.
La force de son peuple, littéralement : L’Éternel est leur force. David ne se sépare jamais du peuple qui lui a été confié. C’est pourquoi il parle d’eux, de ceux auxquels, même en priant pour lui-même il n’a cessé de penser.
Ton héritage, proprement ta possession, le peuple qui t’appartient en propre (Tite 2.14). Comparez Deutéronome 4.20.
Porte-les. Le berger porte parfois les agneaux dans ses bras (Ésaïe 40.11) ; moralement, il porte la responsabilité de tout le troupeau.