Verset à verset Double colonne
Ce psaume fait entendre la même note triomphante que les deux précédents. C’est une hymne à Jérusalem, la ville du Grand Roi, délivrée soudain, par la seule puissance du Dieu qui y réside, d’une invasion qui semblait devoir lui être fatale. Il s’agit sans doute, comme dans le Psaume 46, de la coalition des Moabites, des Ammonites et des Édomites dont parle 2 Chroniques 20.1.
Après un premier cri de joie et d’admiration (versets 2 et 3), le psalmiste dépeint la terreur panique et la fuite des ennemis (versets 4 à 9), puis il fait constater au peuple la grandeur de la grâce dont il a été l’objet (versets 10 à 15).
Cantique (hébreu Schir) ; Psaume (hébreu Mizmor) : voir l’introduction.
Quel Dieu que le nôtre et quelle ville que la sienne !
En la cité… L’Éternel est grand partout ; mais c’est en Sion que sa grandeur se révèle avec le plus d’éclat.
Belle est la montagne… Sion apparaît glorifiée aux yeux du psalmiste, à cause de la présence de Dieu, qui en fait sa résidence. C’est aussi là ce qui fait d’elle la joie, non d’Israël seulement, mais de toute la terre.
À l’horizon, au septentrion. Cette indication, qui étonne le lecteur, devient compréhensible, si l’on se représente la contrée de Thékoa, où les trois armées coalisées contre Josaphat s’exterminèrent mutuellement. Cette contrée est située à vingt kilomètres au sud de Jérusalem. Les ennemis, débouchant des solitudes arides d’En-Guédi, aperçurent tout-à-coup vers le nord, fermant l’horizon, les hauteurs où s’élevaient le temple et la citadelle de Sion. À cette vue, suivant le psalmiste, ils sont frappés de stupeur (verset 6). Mais cette montagne, qui est pour l’ennemi un objet d’effroi, apparaît au contraire au croyant comme revêtue d’un éclat céleste.
Dans ses palais : sur lesquels l’ennemi comptait mettre la main.
Les rois… L’expédition de Sanchérib, à laquelle on a voulu rapporter ce psaume, n’aurait pas le caractère d’une coalition.
Frappés de stupeur… Le récit 2 Chroniques 20.1 n’indique pas le moyen dont Dieu se servit pour jeter la confusion dans les armées coalisées. On peut supposer un dissentiment qui se produisit entre elles par l’intervention divine.
Les navires de Tharsis. Ce trait nous transporte aussi au temps de Josaphat, dont la flotte fut détruite à Etsion-Guéber (1 Rois 22.49). Le poète compare les armées désorganisées aux navires brisés par la violence du vent d’Orient. Sur la force terrible de ce vent, qui est ici l’image de la toute-puissance de Dieu, voir Job 27.21, note.
Dieu la fera subsister. Le même Dieu qui anéantit une armée, maintient sa ville. C’était un article de foi pour Juda que Jérusalem subsisterait. Maintenant il a vu qu’il en est ainsi.
À toujours. Jérusalem subsiste aujourd’hui dans l’Église chrétienne, en attendant qu’elle reparaisse dans la Jérusalem nouvelle (Apocalypse 21.1-8).
Au milieu de ton temple. Cette parole rappelle le récit 2 Chroniques 20.28 : Ils entrèrent à Jérusalem et dans la maison de l’Éternel au son des luths, des harpes et des trompettes.
Tel qu’est ton nom… Dieu vient de glorifier à nouveau son nom par une délivrance merveilleuse. La louange que son peuple fait monter vers lui doit être proportionnée à cette manifestation de gloire et parvenir jusqu’aux extrémités de la terre.
Pleine de justice : pour briser qui te brave et pour sauver qui se soumet librement à toi.
Les filles de Juda : les villes du pays.
Les jugements de Dieu, si terribles qu’ils soient, sont des délivrances pour son peuple.
Parcourez… Le peuple, si fort effrayé peu de jours auparavant (2 Chroniques 20.3), est invité à sortir de ses retraites pour considérer l’enceinte de la ville, qui n’a pas changé, ses tours intactes, son rempart sans brèche, ses palais, qui n’ont souffert aucun dommage.
Pour le raconter. Une telle expérience doit profiter à d’autres, car ce Dieu-là (verset 15), celui qui accomplit de telles choses, est le Dieu de tous.
Il nous fera surmonter la mort. On a mis en doute l’authenticité de ces derniers mots, qui se comprendraient comme un élan de foi pareil à ceux de Psaumes 16.10 ; Psaumes 17.15 ; Psaumes 49.16, si le psalmiste parlait en son propre nom, mais qu’il est plus difficile de mettre dans la bouche d’un peuple entier. Il faut, dans ce cas, leur donner, le sens suivant : Il nous fera surmonter tous les dangers de mort qui pourront encore survenir. La traduction littérale est : Il nous accompagnera sur (ou par-dessus) la mort.