Verset à verset Double colonne
1 Et il arriva, dans le temps que les Juges gouvernaient, qu’il y eut une famine dans le pays. Et un homme de Bethléem de Juda s’en alla demeurer dans la campagne de Moab, lui, sa femme et ses deux fils.Bethléem de Juda : pour la distinguer de Bethléem de Zabulon (Josué 19.15).
Élimélec : Dieu est roi.
Noomi : Ma charmante.
Machlon : Maladie, faiblesse.
Kiljon : Destruction.
Ces deux derniers noms font peut-être allusion à des circonstances fâcheuses dans lesquelles ils étaient nés, à moins qu’on ne veuille en faire des noms inventés par le narrateur lui-même en raison de leur mort prématurée.
Éphrathiens. Ce nom a quelquefois le sens d’Éphraïmites ; mais ici il désigne des gens originaires du district de la tribu de Juda dans lequel se trouvait Bethléem.
Orpa : Biche.
Ruth : Amie. L’exclusion prononcée par Deutéronome 23.3 ne se rapportait qu’aux hommes.
Dans la maison de sa mère. Peut-être cette expression est-elle en rapport avec la polygamie. En tout cas la demeure des filles était dans la partie de la maison ou de la tente qu’habitait la mère (Genèse 24.28, Genèse 24.67). Le père tout au moins de Ruth était encore en vie (Ruth 2.11).
D’un mari. Noomi pense que, jeunes comme elles le sont, elles ne peuvent manquer de se remarier.
Ai-je encore des fils… ? Noomi fait allusion à l’usage existant en Israël, d’après lequel la femme restée veuve sans enfants devait être épousée par son beau-frère et le premier enfant né de ce mariage attribué au premier mari défunt pour perpétuer son nom , comparez Deutéronome 25.5, note. Si même elle pouvait encore donner le jour à des frères de Machlon et de Kiljon, le temps qui serait nécessaire pour qu’ils atteignissent l’âge de se marier serait trop long pour imposer une pareille attente à ses deux belles-filles (versets 12 et 13).
Plus affligée que vous. Chacune de vous n’a perdu que son mari ; moi, j’ai perdu le mien et mes deux fils. Il y a encore pour vous de la joie à espérer. Ne veuillez pas partager le malheur de celle sur laquelle s’est appesantie la main de Dieu.
Au verset 9 Noomi avait donné de son côté le baiser d’adieu. Ici Orpa le rend et le rend seule.
Son dieu. Restant en Moabie, Orpa ne pouvait autrement que de continuer à adorer le dieu de son peuple, Camos (Nombres 21.29).
Ces paroles qui sont presque un cantique respirent l’enthousiasme de l’affection la plus tendre et du plus absolu dévouement.
Ton Dieu sera mon Dieu. Ruth a sans doute compris la supériorité du Dieu qu’adore Noomi sur celui qu’adorait Moab.
Qu’ainsi il y ajoute… C’est là une formule d’imprécation dans laquelle le châtiment sous-entendu est indiqué mystérieusement par le mot ainsi. Cette expression ne se retrouve que dans les livres de Samuel et des Rois (1 Samuel 3.17 ; 1 Samuel 14.44 ; 1 Samuel 20.13 ; 1 Samuel 25.22 ; 2 Samuel 3.9, 2 Samuel 3.35 ; 2 Samuel 19.13 ; 1 Rois 2.23 ; 1 Rois 19.2 ; 1 Rois 20.10 ; 2 Rois 6.31).
Mara : Amère (Exode 15.23).
À témoigné contre moi : m’a déclarée coupable par les malheurs dont il m’a frappée. Dans l’idée du peuple, l’infortune était toujours un châtiment divin justifié par la conduite de celui qui était frappé, sans même que celui-ci en connût toujours la raison ; voir les discours des amis de Job.
La moisson des orges, qui avait lieu la première (Ruth 2.23), se faisait en avril. Comparez Deutéronome 16.1-12. Pâques est le commencement, Pentecôte la fin de la moisson.