Verset à verset Double colonne
Amos voit une corbeille remplie de fruits mûrs et l’Éternel lui fait comprendre qu’elle est l’image de la captivité par laquelle Israël, mûr pour le jugement, va être emmené en terre étrangère. Le sens est donc le même que celui de la vision du fil à plomb (Amos 7.7-9). Il y a en hébreu un rapport de son entre le mot kaïts, qui signifie fruit mûr et le mot kets, qui signifie fin.
Chants du palais : les chants usités dans les banquets qui se célébraient dans les palais de Samarie (Amos 2.8 ; Amos 4.1).
En silence : comparez Amos 6.10, note.
Engloutir l’indigent : voir plus haut Amos 2.6-7 ; Amos 3.10 ; Amos 4.1 ; Amos 5.11-12.
Les nouvelles lunes étaient des fêtes religieuses célébrées le premier jour de chaque mois et qui entraînaient le chômage (Nombre 28.11 et suivants ; Ésaïe 1.13). Les Israélites, avides de vendre et de s’enrichir, s’irritaient de ces nombreux jours fériés.
En rapetissant l’épha. Ils s’impatientaient de pouvoir de nouveau frauder le client, d’un côté en employant une mesure trop petite, de l’autre en faisant payer un poids d’argent plus considérable qu’il n’était juste, faussant ainsi la vente des deux côtés à la fois.
À cause d’une paire de sandales (comparez Amos 2.6) : à cause d’une misérable dette que le pauvre a envers le vendeur.
La criblure du blé : ils vendent comme bon grain ce qui n’est qu’un rebut. Naturellement ils ne tiennent pas tout haut ces discours ; c’est leur pensée intime qu’Amos dévoile, en la leur mettant ainsi dans la bouche.
L’Éternel l’a juré : comparez Amos 4.2 ; Amos 6.8.
L’orgueil de Jacob. Cette expression est prise ici dans un autre sens que Amos 6.8, où elle désignait les palais dont s’enorgueillissait le peuple ; elle désigne l’Éternel lui-même comme étant le seul sujet de légitime orgueil pour le peuple qu’il a choisi. À quel endurcissement ne doit pas être livré un peuple si privilégié pour qu’un pareil sentiment soit arraché à son Dieu !
Je n’oublierai pas. L’Éternel semble parfois oublier longtemps, mais le moment vient toujours où il se souvient (Amos 6.8 ; Amos 8.2).
Comment ne pas reconnaître ici le tableau d’un tremblement de terre, ainsi que dans les autres passages Amos 2.13-16 ; Amos 4.11-13 ; Amos 6.11 ? Le sol de la Terre Sainte s’émeut en quelque sorte d’indignation contre les abominations qui se commettent à sa surface.
Dans le deuil. Chaque habitant aura perdu l’un des siens, comme dans la dernière plaie d’Égypte.
De même que le niveau du Nil s’élève et s’abaisse selon que l’inondation régulière s’accroît ou diminue, ainsi le sol ondulera.
Les tremblements de terre violents sont assez ordinairement précédés ou accompagnés de l’obscurcissement de l’atmosphère et même parfois d’une nuit complète ; comparez Matthieu 27.45 ; Matthieu 27.51-52.
Ceux qui n’auront pas été engloutis seront tous dans le deuil, comme à la mort d’un fils unique.
Comme un jour amer. Celui qui a perdu son enfant unique se consume dans une amertume incessante ; le reste de sa vie n’est tout entier que comme un jour lugubre semblable à celui de l’enterrement de son bien-aimé. Il en sera ainsi du peuple à la suite de cette catastrophe.
Il se décide, mais trop tard, à rechercher cette parole divine qui lui a été longtemps offerte par la voix des prophètes. Mais Dieu la lui retire maintenant définitivement.
Une faim : un besoin profond et douloureux comme la faim. Car l’homme ne vit pas de pain seulement ; il a des besoins supérieurs à ceux du corps, qui, non satisfaits, le tourmentent tout autant que ceux-ci.
D’une mer à l’autre. On pourrait entendre : de la mer Morte à la mer Méditerranée, comme Joël 2.20 ; Zacharie 14.8 ; mais la suite conduit plutôt à donner à cette expression un sens plus large, comme celui qu’elle a Psaumes 72.8 ; Zacharie 9.10. Dans ces passages, la terre elle-même tout entière est représentée comme allant d’un océan à un autre.
Et, du septentrion et à l’orient ; cette expression est ici une abréviation de l’expression complète du septentrion au midi et de l’occident à l’orient. Il s’agit donc d’un temps de détresse pour Israël où, dispersé sur la terre, il attendra en vain quelque signe divin ou quelque prophète qui apaise son angoisse par une promesse d’en-haut.
Les jeunes gens sont particulièrement désignés, à cause du contraste entre la force naturelle de leur âge et cet état de langueur.
Ceux qui jurent… Cette misère profonde sera la punition de leur culte déréglé. Le serment au nom d’une divinité est un acte d’invocation. Cet hommage, dû à Dieu seul, ils l’ont rendu au péché de Samarie, c’est-à-dire au veau d’or adoré à Béthel.
À côté du culte rendu à ce faux dieu au centre même du royaume est placé celui qui lui était rendu soit à l’extrémité nord d’Israël. à Dan, soit à l’extrémité sud de Juda, à Béerséba. Pour Dan, comparez 1 Rois 12.29 ; 2 Rois 10.29 ; pour Béerséba, comparez 1 Samuel 3.20 ; 1 Rois 4.25, etc. Il paraît qu’il y avait dans ce dernier endroit un sanctuaire semblable à ceux de Dan et de Béthel.
Par la voie de Béerséba, littéralement : par la vie de la voie… Les Septante ont traduit, peut-être d’après une autre leçon : par le dieu de Béerséba. Cependant, le terme de voie peut se prendre ici dans le sens où il est employé quelquefois dans le Nouveau Testament : manière d’adorer ; par exemple Actes 9.2 ; Actes 24.22, etc. Le sens serait donc : jurer en disant : Aussi vrai que je souhaite que vive le culte que l’on célèbre à Béerséba !