Verset à verset Double colonne
1 Et nous nous tournâmes et montâmes du côté de Basan, et Og, roi de Basan, lui et tout son peuple, vint à notre rencontre à Edréi pour livrer bataille.Voir Nombres 21.33. Les pâturages et les forêts de chênes du pays de Basan sont souvent mentionnés dans l’Ancien Testament (Jérémie 50.19 ; Ésaïe 2.13 ; Zacharie 11.2, etc.).
Toute la contrée d’Argob. Il est très difficile de déterminer ce qu’était cette contrée d’Argob ainsi que son rapport à la contrée de Basan et au royaume d’Og. Le sens du mot Argob, monceau de pierre, paraît opposer ce pays à celui de Basan, nom qui signifie terrain mou et sablonneux. Argob semble être identifié avec Basan : verset 14. Il en paraît positivement distingué : 1 Rois 4.13-19. Il faut sans doute l’envisager comme un district avoisinant l’immense contrée qui portait le nom de Basan. Celle-ci s’étendait depuis la partie du pays de Galaad située au nord du Jabbok, jusqu’au pied méridional de l’Hermon. Les voyageurs parlent d’une multitude de villes, les unes encore debout, quoique inhabitées, les autres en ruines, dont ce pays est aujourd’hui couvert entre le Djébel-Adjlun et le Hauran. Quant à l’Argob, plusieurs en font un district situé dans cette même vaste contrée. Mais le verset 14, où l’Argob est présenté comme adjacent au pays des Guessuriens et des Maacathiens, qui habitaient tout au nord, sur les confins de la Syrie, au pied oriental de l’Hermon (1 Chroniques 2.23), nous engagent à le placer au nord-est du Basan. Il y a là une contrée d’un caractère tout particulier que les Grecs ont plus tard appelée Trachonitis (pays raboteux) et que les Arabes appellent aujourd’hui Ledscha. Les voyageurs nous donnent de cette contrée les descriptions les plus curieuses. Ainsi Porter :
Le Ledscha est composé tout entier d’un basalte noir qui, après être sorti de terre à l’état liquide, s’est durci et recouvre entièrement la plaine. Ce plateau volcanique est déchiré par une multitude de crevasses larges et profondes et de rocs dentelés.
Tout ce district a environ 28 kilomètres de long (du nord au sud) et 20 kilomètres de large. Un voyageur y a compté cinquante sept villes à peu près inhabitées. Les maisons ont des murs, des portes et des barres de pierre basaltique (comme aussi dans les villes du Basan). Les rues, dit un voyageur, sont intactes et les murs aussi. Les portes de pierre sont encore là, fixées sur leurs gonds. C’est là, selon nous, l’Argob.
Et : et ainsi. Ce résumé est destiné à faire sentir au peuple toute la grandeur du don que son Dieu lui a fait.
Hermon : le sommet le plus méridional de l’Antiliban, massif imposant de 2860 mètres de hauteur, d’où jaillissent les sources du Jourdain. Sa cime, couverte de neige la plus grande partie de l’année, est visible de toutes les parties de la Terre Sainte. Hermon signifie probablement : pic saillant, dominant.
Encore une notice archéologique comme celles de Deutéronome 2.10-12 et Deutéronome 2.20-23, introduites postérieurement.
Sidoniens. Ce nom désigne les Phéniciens en général. Le nom de Sirion et celui de Sénir signifient probablement cuirasse, par allusion aux neiges éternelles qui recouvrent le sommet de la montagne. Il en est de même du nom moderne Djébel-es-Scheik, la montagne du vieillard à cheveux blancs.
Les villes du plateau : du plateau moabitique, pris sur les Amorrhéens.
Tout Galaad : la contrée au sud et au nord du Jabbok.
Tout Basan, jusqu’à Salca et Edréi. Salca, aujourd’hui Salcath, à quelques lieues à l’est de Botsra, au sud du massif des montagnes du Hauran ; c’était la dernière grande ville fortifiée du royaume d’Og du côté de l’est.
Edréi n’était pas sur la frontière nord, mais c’était peut-être la dernière grande ville fortifiée de ce côté-là. Le pays conquis comprenait encore toute la contrée depuis Edréi jusqu’à l’Hermon, avec soixante villes.
Voir verset 9, note.
Seul demeuré. Dans le temps d’Abraham il y avait des Réphaïm ou géants dans ces contrées (Genèse 14.5) ; il n’en restait plus maintenant qu’un petit nombre.
À Rabba. Nous ignorons les circonstances par lesquelles ce monument de la grande taille de Og se trouvait dans le pays et entre les mains des Ammonites. On a supposé, non sans vraisemblance, que ce lit n’était qu’un sarcophage. Le mot qui signifie fer désigne probablement ici du basalte, pierre très abondante dans cette contrée ; voir à Deutéronome 8.9.
Neuf coudées… quatre coudées : 4,5 mètres de long sur 2 mètres de large.
Coudées d’un homme (en hébreu isch) et non pas d’un enfant.
La moitié de la montagne de Galaad : celle située au sud du Jabbok.
Le pays conquis est divisé en deux parts distinctes : l’une, donnée à Ruben et à Gad, est l’ancien royaume de Sihon, entre l’Amon et le Jabbok ; la seconde, l’ancien royaume de Basan avec l’Argob, au nord du Jabbok, est donnée à Manassé. Deux des descendants de Manassé sont désignés comme exerçant leur autorité chacun sur une moitié de ce dernier pays, Makir sur la partie occidentale, appelée ici Galaad. Jaïr sur la moitié orientale avec l’Argob.
Nouvelles annotations postérieures. Pour la traduction du verset 14 nous en restons à la ponctuation massorétique, que beaucoup de versions abandonnent. Allusion au récit de Nombres 32.41 ; dans ce récit plus circonstancié, à côté du conquérant Jaïr est nommé Nobach, qui était probablement un membre de sa famille.
La contrée dont ils s’emparèrent était très riche en villes populeuses et toutes ces localités sont réunies ici sous le nom de bourgs de Jaïr, en hébreu chavvoth, mot qui désigne proprement une tribu, puis un lieu habité (où il y a de la vie). Cette expression n’est jamais appliquée qu’aux bourgs dits de Jaïr. Dans 1 Chroniques 2.22, ces bourgs sont comptés au nombre de vingt-trois ; dans Josué 13.30, au nombre de soixante. Cette différence s’explique par le fait que dans ce dernier passage sont réunis aux vingt-trois bourgs de l’Argob ceux de Kénath, qui étaient un peu plus au sud et qui avaient été conquis par Nobach.
Jusqu’à la frontière des Guessuriens et des Maacathiens : voir au verset 4. Ces deux petits peuples paraissent avoir habité au pied est du Hermon, entre le Basan et la Syrie (verset 4 ; Josué 13.13 ; 1 Rois 4.13).
Jusqu’à ce jour : jusqu’au moment où cette annotation a été ajoutée.
Makir : Nombres 32.40.
Galaad : la partie occidentale de cette contrée jusqu’au Jourdain.
Frontière des fils d’Ammon. Il s’agit donc ici uniquement du cours supérieur et oriental du Jabbok. Le reste de son cours appartenait à Gad.
Ce verset désigne la vallée du Jourdain depuis le lac de Génézareth jusqu’à la mer Morte, mais uniquement dans sa moitié orientale.
Recommandations faites aux tribus déjà établies, ainsi qu’à Josué. Quant à la sécurité de ceux qui restaient, voir Nombres 32.21, note.
Cette bonne montagne : le pays montagneux, à l’ouest du Jourdain, appelé ailleurs la montagne des Amorrhéens, qu’Israël allait conquérir.
S’irrita. L’Éternel prit mal cette demande qu’il ne pouvait exaucer.
À cause de vous (voir Deutéronome 1.37) : à cause du mécontentement qu’il éprouvait contre Moïse par suite du péché du peuple (Nombres 20.12).
Nous demeurâmes. Si Moïse avait été exaucé, le Jourdain aurait sans doute été franchi immédiatement : voir l’ordre donné aux deux tribus et demie, versets 18 à 20. Mais maintenant que sa mort est imminente, Moïse désire parler encore au peuple avant de le quitter.
Beth-Péor : située au pied de la montagne de Péor (Nombres 23.28).