Verset à verset Double colonne
1 Lorsque le roi Ézéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d’un sac et se rendit à la maison de l’Éternel. 2 Et il envoya Éliakim, préfet du palais, Sebna, le secrétaire, et les anciens des prêtres, couverts de sacs, vers le prophète Ésaïe, fils d’Amots.C’est de Dieu même qu’Ézéchias désire recevoir la réponse, qu’il fera à Rabsaké ; dans ce but il consulte un prophète ; ainsi fait aussi Josias (2 Rois 22.11-14). Au temps de David, c’était plutôt le souverain sacrificateur qu’on envisageait comme l’organe de l’Éternel (1 Samuel 23.9-12 ; 1 Samuel 30.6-8). Les organes vivants de l’Esprit sont graduellement substitués aux anciens moyens extérieurs de révélation.
Le nombre et la haute position des envoyés du roi témoignent de la considération extraordinaire dont jouissait Ésaïe.
Comparez Ésaïe 26.17. La situation est comparée à la position critique d’une femme à qui la force manque pour achever le travail de l’enfantement. Ézéchias comprend que l’heure présente est un moment de crise d’où le peuple ne pourrait sortir que par un effort de foi dont il est incapable ; la force fait défaut pour accomplir le travail d’où dépendrait le salut. Lui-même il ne se sent pas assez de foi pour s’adresser directement à Dieu ; il s’appuie donc sur quelqu’un qu’il suppose en avoir davantage et qui suppléera à ce qui manque au peuple et à lui. Ésaïe priera en faveur du reste qui doit subsister (Jérusalem, verset 4 ; Ésaïe 1.8-9) pour que la foi lui soit donnée et avec elle la délivrance.
Le Dieu vivant : en opposition aux idoles mortes en qui se confient les Assyriens. David, parlant des blasphèmes de Goliath, emploie la même expression (1 Samuel 17.36).
L’exaucement était d’avance assuré ; Ésaïe a déjà reçu, peut-être ensuite d’une prière spéciale, la réponse de Dieu.
Mettre en lui un esprit : produire en lui une émotion intérieure telle que… Il s’agit ici d’un sentiment irrésistible de timidité, de crainte. La nouvelle qui troublera Sanchérib est celle de l’approche de Tirhaka (voir verset 9). Les versets 36 et 37 indiquent encore une autre cause de sa retraite précipitée. L’arrivée des Éthiopiens seule n’eût pas suffi pour lui faire abandonner la partie engagée avec Juda.
Je le ferai tomber : voir l’accomplissement au verset 38.
Seconde tentative de Sanchérib pour contraindre Ézéchias à capituler ; défaite soudaine des Assyriens.
Le texte ne nous dit pas quelle réponse avait emportée Rabsaké ; la suite du récit prouvera qu’Ézéchias avait refusé nettement de se rendre.
Libna : ville juive, située un peu au nord de Lakis ; probablement identique avec Tell-es-Safieh (l’Alba Specula des Croisés). Sanchérib avait commencé son mouvement de retraite afin de concentrer ses troupes, occupées en divers points de Juda, avant de livrer bataille à Tirhaka. Rabsaké lui ramenait probablement une partie des forces qu’il avait conduites contre Jérusalem (Ésaïe 36.2), le reste étant demeuré pour bloquer la ville.
Tirhaka, dans les inscriptions égyptiennes Taharka, dans Manéthon Tarakos, dans les récits assyriens Tarku. Ce roi d’Égypte, le plus illustre de la dynastie éthiopienne (25e de Manéthon), résidait à Thèbes, dans la Haute-Égypte. Il fut encore, à la fin de son long règne, en guerre avec Asarhaddon et Assurbanipal, fils et petit-fils de Sanchérib. Sanchérib le mentionne, sans le nommer, avec le titre de roi d’Éthiopie et désigne, comme roi d’Égypte, un autre prince, allié de Tirhaka et probablement son vassal ; ce dernier doit être le même que le Séthon dont parle Hérodote, qui régnait sur une partie de la Basse-Égypte. Au moment de se mesurer avec ces puissants ennemis, il importait beaucoup à Sanchérib d’en finir avec les Juifs, de peur de se voir, en cas de défaite, coupé par eux de sa ligne de retraite ; aussi somme-t-il de nouveau et avec plus d’insistance, Ézéchias de capituler.
Il ressort du verset 14 que cette dernière sommation fut transmise à Ézéchias par lettre.
Il paraît y avoir eu deux contrées du nom de Gozan : l’une au nord-est de Ninive, sur les bords du fleuve Chabûr, affluent du Tigre (2 Rois 17.6), l’autre en Mésopotamie, sur les bords du Chaboras, affluent de l’Euphrate (Ézéchiel 1.3). Comme d’autres localités de Mésopotamie sont mentionnées ici, c’est de ce second Gozan qu’il s’agit sans doute.
Haran : le Carrhae des classiques, très antique ville de Mésopotamie (Genèse 11.31) ; aujourd’hui Harran, à peu de distance et au sud-est d’Orfa (Edesse).
Retseph : aujourd’hui Résafa, au sud de l’Euphrate, entre ce fleuve et Palmyre.
On ne sait pas exactement où était située la ville de Télassar, siège de la tribu des fils d’Éden ; elle répond sans doute au Tul-Assuri (colline du dieu Assur) nommé dans une inscription de Tiglath-Piléser et qui devait se trouver en Babylonie.
Pour Hamath, Arpad et Sépharvaïm, voir les notes Ésaïe 10.9 et Ésaïe 36.19.
Héna et Ivva : villes inconnues, probablement en Mésopotamie.
La déploya devant l’Éternel. Il en appelle ainsi au Juge suprême.
La réponse d’Ésaïe a fortifié sa foi ; il s’adresse maintenant directement à Dieu (comparez versets 3 et 4, note).
Qui trônes sur les chérubins. Le propitiatoire ou couvercle de l’arche de l’alliance était surmonté de deux chérubins, sur lesquels siégeait la nuée, symbole de la présence de Dieu au milieu deson peuple (Exode 40.34 ; Nombres 7.89). De là l’expression employée ici et qui se rencontre souvent dans l’Ancien Testament (1 Samuel 4.4 ; Psaumes 80.2, etc.). Elle est employée par Ézéchias d’autant plus naturellement qu’il prie dans le temple. Sur les chérubins, voir à Genèse 3.24 et Ézéchiel 1.1-28.
Toi seul es le Dieu de… Les païens se représentaient chaque dieu régnant seulement dans la contrée où on l’adorait, dans ce sens, Rabsaké avait fait de Jéhova un dieu à côté des autres (Ésaïe 36.20). Ézéchias le proclame le Dieu unique, régnant partout parce qu’il a tout créé.
Il est vrai… : comme l’a prétendu Sanchérib (verset 11).
Tous les pays et leur pays peut signifier que les rois d’Assyrie ont dépeuplé même leur propre pays par leurs expéditions continuelles (comparez Ésaïe 14.20). Mais il est plus probable que le texte a été altéré et qu’il faut lire comme dans le livre des Rois : toutes les nations et leur pays. Autrement le verset 19 conduirait à ce sens, qu’ils ont brûlé les dieux de leur propre pays, ce qui est inadmissible.
Cette prophétie a le cachet le incontestable de vérité historique ; elle porte d’un bout à l’autre l’empreinte des circonstances critiques dans lesquelles elle fut prononcée. Le contenu en est à peu près le même que celui des prophéties des chapitres 29 à 33 qui appartiennent à la même période. Ésaïe s’adresse d’abord aux Assyriens et les menace du châtiment que leur insolence a mérité (versets 22 à 29), puis il se tourne vers Ézéchias et son peuple pour les consoler par la promesse d’une délivrance prochaine (versets 30 à 35). Jamais prophète, a-t-on dit de ce discours, ne promit avec plus de hardiesse et jamais promesse ne s’accomplit d’une manière plus éclatante.
Fille de Sion. Voir Ésaïe 1.8, note.
Hoche la tête derrière toi. Certaine, par la foi, que les Assyriens vont être contraints de se retirer ignominieusement, elle les accompagne déjà de ses sarcasmes.
Dans les versets 21 et 25, l’Assyrien fait une description hyperbolique de ses hauts faits passés et futurs. Le Liban, avec ses superbes forêts, représente ce qu’il y a de plus grand et de plus beau dans le pays, qu’il se propose de conquérir tout entier. Comparez Ésaïe 14.8 ; Ésaïe 23.9. Ces expressions ont d’autant plus d’à-propos que Sanchérib était entré en Palestine en franchissant le Liban pour suivre ensuite la côte phénicienne (voir plus haut).
Sens : Rien ne peut m’arrêter. Dans le désert (qu’il faut passer pour aller en Égypte) je fais jaillir des sources ; et les canaux d’Égypte n’entraveront pas la marche de mon armée… (comparez Ésaïe 19.6)
Sanchérib indique le véritable but de sa campagne : l’Égypte. Ces paroles que le prophète lui met dans la bouche renferment une mordante ironie : on sait qu’il ne put pas même mettre le pied sur le sol égyptien.
Il s’imagine, l’insensé, que tout ce qu’il fait, il le fait par sa propre force ; et il ne comprend pas qu’il ne fait qu’accomplir les plans, dès longtemps préparés, de la volonté divine (Ésaïe 10.5 ; Ésaïe 10.15) ! Comparez Ésaïe 22.11.
Gazon, herbe,… plantes éphémères que le vent a bientôt flétries ; leur fragilité est l’image de l’impuissance des peuples que Dieu frappe par les mains d’Assur.
Quand tu t’assieds…quand tu entres…. Se lever et s’asseoir, entrer et sortir : expressions proverbiales pour désigner toute l’activité humaine (Psaumes 139.2). Sanchérib ne fait rien que sous le contrôle et avec le concours de Dieu.
Sanchérib est semblable à un animal furieux ; à un taureau, par exemple, que l’on dompte au moyen d’un anneau passé dans sa narine. Comparez Ésaïe 30.28 ; Ézéchiel 38.4.
Ceci s’adresse à Ézéchias.
D’après les monuments assyriens, l’expédition de Sanchérib n’a pas duré plus d’un an ; cependant Ésaïe parle de deux années de désolation pour la Palestine. C’est qu’en effet les Assyriens, arrivés au printemps ou en été (voir Ésaïe 29.1 et Ésaïe 32.10, note), avaient tout enlevé ; il n’était resté aux Israélites, pendant la première année, que le grain tombé, c’est-à-dire demeuré sur le sol après la moisson faite par l’ennemi. En automne, la présence de celui-ci avait empêché toute culture ; les habitants de la campagne étaient d’ailleurs ou dispersés ou enfermés dans Jérusalem et l’état du pays répondait aux descriptions prophétiques Ésaïe 7.21-25 ; Ésaïe 32.10-13 ; comparez Ésaïe 33.8-9. Vers la fin de cette première année, Eaïe déclare donc que l’année suivante encore il n’y aura pas de récolte et qu’on se nourrira de ce qui aura cru de soi-même (Il est à remarquer que, dans les pays chauds, une seule semaille donne parfois deux et même trois récoltes). Enfin, la troisième année tout pourra rentrer dans l’ordre habituel.
Ceci te servira de signe. Comment un fait futur peut-il garantir la délivrance actuelle de Jérusalem ? Cela ne se comprend pas très bien. Aussi ne faut-il pas presser trop le sens du mot signe. Comme souvent, il s’applique ici à un fait particulier et précis qui sert d’exemple, d’illustration à une promesse plus générale et lui donne un caractère concret, saisissant pour l’imagination : elle devient par là plus accessible à la foi. Voyez Exode 3.12 un autre exemple de cette application du mot signe.
C’est Jérusalem, demeurée seule intacte dans la crise actuelle, qui sera le point de départ de la restauration ; elle est le germe du peuple de l’avenir, germe destiné à se ressemer et à se développer dans toutes les directions. Comparez Ésaïe 4.2-3 ; Ésaïe 27.6.
Le zèle de l’Éternel… Comparez Ésaïe 9.6 ; Ésaïe 26.11.
Ésaïe résume en quelques traits précis la délivrance promise (versets 33 à 35).
C’est pourquoi. La ville à laquelle est réservé dans l’avenir un rôle si glorieux (verset 32), ne saurait en aucun cas périr.
Au sujet du roi d’Assyrie. Sanchérib ne vint pas en personne devant Jérusalem, il dut se borner à la cerner au moyen d’un corps d’observation. Le verset 33 doit être rapporté spécialement à la personne du monarque assyrien. Car d’après Ésaïe 29.3 et Ésaïe 32.13-14, aussi bien que d’après les récits assyriens, il faut admettre qu’il y eut un commencement de siège et que l’armée assyrienne s’empara des fortifications extérieures de la ville et en ravagea les abords. Ce qu’il importe au prophète de dire ici, c’est uniquement que le conquérant n’entrera pas dans la ville ni n’en approchera lui-même.
Comparez Ésaïe 31.5. Dieu sauvera Jérusalem par un double motif : pour son propre honneur, atteint par les blasphèmes de Sanchérib (verset 20) et par fidélité aux promesses faites autrefois à son serviteur David (Ésaïe 29.1).
Ce verset renferme l’accomplissement des nombreuses prophéties dans lesquelles Ésaïe avait annoncé qu’Assur tomberait frappé par la main de Dieu même (Ésaïe 10.33-34 ; Ésaïe 18.5-6 ; Ésaïe 29.6-8 ; Ésaïe 30.31-33 ; Ésaïe 31.8). La catastrophe consista sans doute en une peste qui décima l’armée assyrienne (comparez le fait analogue 2 Samuel 24.1-25). Cet événement, quoique accompli par des moyens naturels, n’en eut pas moins ceci de miraculeux, qu’il atteignit des proportions tout à fait extraordinaires et se produisit à la suite de la menace d’Ésaïe.
On a pensé qu’il y avait dans le chiffre des morts une exagération de la tradition, ou que du moins la peste avait sévi pendant un temps plus ou moins prolongé dans l’armée ; ses ravages seraient alors comparables à ceux des pestes de Milan, en 1629 (166 000 personnes), de Vienne, en 1679 (122 000), de Moscou, à la fin du siècle dernier (670 000). Mais l’action du fléau peut avoir été en cette occasion beaucoup plus rapide, comme l’indique le texte parallèle 2 Rois 19.35. Comparez 2 Samuel 24.15 (70 000 victimes depuis le matin jusqu’au soir) ; Exode 12.29-30 (tous les premiers-nés de l’Égypte frappés en une nuit). D’après le récit des Rois, l’événement aurait eu lieu dans la nuit même qui suivit la prophétie d’Ésaïe. Cela n’est pas absolument impossible ; mais il reste alors bien peu de temps (depuis l’envoi des députés verset 9 jusqu’à la catastrophe verset 36) pour placer la bataille d’El-Théké, entre Sanchérib et les Égyptiens. Le texte d’Ésaïe permet de penser qu’il s’écoula quelque temps entre la promesse verset 34 et son accomplissement versets 36 et 37. Après le combat d’El-Théké, Sanchérib put encore soumettre les Ékronites ; il allait sans doute reprendre l’offensive contre les Égyptiens, quand la perte d’une partie de son armée l’obligea à se retirer devant des forces supérieures. Les inscriptions se taisent sur cette catastrophe. Mais ce silence même rend témoignage à la vérité du récit biblique. Pourquoi, en effet, Jérusalem ne fut-elle pas conquise et Ézéchias détrôné, comme tant d’autres princes rebelles ? Pourquoi la prétendue victoire d’El-Théké ne fut-elle pas suivie de la soumission de l’Égypte ? L’événement extraordinaire raconté par la Bible explique seul toutes ces circonstances qui restent incompréhensibles d’après le récit assyrien. Ce dernier se termine, il est vrai, par la mention du tribut d’Ézéchias, dans le but évident de donner l’apparence d’un succès à l’expédition assyrienne ; mais ce n’est pas à la fin de la campagne, c’est au moment où Sanchérib était devant Lakis, qu’Ézéchias fit sa soumission (2 Rois 18.14). En réalité, l’expédition se termina par un échec que les réticences du récit assyrien cherchent en vain à masquer, mais dont, en revanche, les annales égyptiennes ont conservé le souvenir sous une forme un peu différente de celle du récit biblique. Hérodote (II, 141) rapporte que dans un des temples de Memphis se trouvait une statue qui représentait le prêtre-roi Séthon tenant dans sa main une souris et qui portait cette inscription : Que celui qui me voit craigne les dieux ! Selon Hérodote, Séthon, abandonné par la caste des guerriers, qu’il avait opprimée, invoqua son Dieu et reçut en songe la promesse de la victoire sur Sanchérib. Celui-ci se trouvait déjà avec son armée devant Péluse (à la frontière égyptienne). Pendant la nuit, son camp fut envahi par des souris qui rongèrent les courroies des armes et des boucliers ; en sorte qu’au matin les Assyriens, hors d’état de se battre, prirent la fuite en perdant beaucoup de monde. Il pourrait sans doute y avoir un fait historique au fond de cette légende égyptienne ; car on cite plusieurs traits avérés qui prouvent les ravages incroyables que les souris exercent parfois dans ces contrées. Mais une autre explication est infiniment plus probable. La souris est dans l’écriture hiéroglyphique le symbole de la destruction : Séthon s’en serait servi pour représenter la peste qui avait détruit l’armée assyrienne ; et la légende égyptienne aurait été inventée plus tard pour expliquer cette souris de Séthon, dont on ne comprenait plus le sens. Cette fable serait ainsi une altération du vrai fait historique, consigné dans le récit biblique.
Demeura à Ninive. Cela ne signifie pas qu’il ne quitta plus cette capitale. Les inscriptions lui attribuent encore cinq campagnes ; mais ces expéditions furent toutes dirigées vers le nord et l’est de l’empire ; en sorte que Sanchérib ne reparut plus en Occident.
Plusieurs psaumes, qui paraissent faire allusion à cette grande délivrance, ont sans doute été composés en ce temps-là, dans le but de la célébrer ; par exemple, Psaumes 46, 48, 76.
Les inscriptions établissent que la mort de Sanchérib arriva en 681 vingt ans après sa campagne de Syrie ; mais elles ne donnent aucun détail sur cet événement. Les historiens profanes confirment le récit biblique, d’après lequel il a été tué par ses propres fils.
Nisroc : dans les inscriptions Nisruk. Le sens de ce mot est incertain. On a retrouvé une prière de Sargon adressée au dieu qui porte ce nom et où il est célébré comme protecteur du mariage.
Adrammélec, en assyrien Adar-Malik, signifie Adar (divinité assyrienne, souvent nommée) est roi. Adrammélec paraît 2 Rois 17.34 comme nom d’un dieu.
Sareetser assyrien Sarusur, est probablement une abréviation de Nirgal-Sarusur, Nergal protège le roi. Les deux assassins sont mentionnés par les historiens profanes sous les noms de Adrammel ou Ardumuzan et de Nergil.
Ararat. Ce nom est très fréquent dans les inscriptions sous la forme Urarti ; il désigne l’Arménie. Les traditions de ce pays font remonter aux deux fils de Sanchérib l’origine de deux tribus arméniennes, dont l’une a fourni à l’empire de Byzance toute une série d’empereurs.
Asarhaddon, dans les inscriptions Asur-ach-iddin : Assur a donné un frère ; chez les historiens profanes Asordan ou Axerdis. Ce prince, avant de succéder à son père, avait été vice-roi de Babylone ; il y résida souvent pendant son règne et y fit de nombreuses constructions. À Ninive, il bâtit le grand palais de Chalach, demeuré inachevé (aujourd’hui Nimroud, le palais du sud). Il fit la conquête de l’Égypte et grava son image, à côté de celle de son père, à l’embouchure du Nahr-el-Kelb, près de Beyrout. Après treize ans de règne, il abdiqua en faveur de son fils Assurbanipal (668) et mourut l’année suivante.