Verset à verset Double colonne
Babylone est punie pour son orgueil et pour sa dureté envers Israël (versets 1 à 11) ; aucun des moyens auxquels elle pourra avoir recours ne saurait la sauver (versets 12 à 15).
C’est l’Éternel qui parle : voir verset 3.
La fille de Babylone, la fille des Chaldéens. Cette expression poétique représente la ville de Babylone et le peuple chaldéen, sous l’image d’une reine qui va perdre son trône et tomber dans la condition la plus misérable. Les termes de délicate, de voluptueuse, rappellent les richesses, le luxe et la mollesse de Babylone. Cette capitale était réputée chez les anciens comme ville de plaisir (Quinte Curce, V, 1 ; comparez Daniel 5.1-30).
Elle sera esclave, obligée de tourner la meule (le travail le plus pénible, Exode 11.5), dépouillée de ses riches vêtements, forcée de se découvrir pour passer les fleuves (les fleuves de Babylone, les affluents de l’Euphrate, Psaumes 137.1) quand on l’emmènera en captivité.
Le même sort est prédit aux filles de Sion Ésaïe 3.17.
Comparez avec la fin du verset Ésaïe 13.3 ; Ésaïe 13.18.
Le Rédempteur (champion, vengeur) d’Israël peut et veut le sauver. Il le peut : c’est l’Éternel des armées ; il le veut : c’est le Saint d’Israël.
Entre dans les ténèbres : pour y cacher et y pleurer ta honte. Comparez une image semblable pour dépeindre l’abaissement de Jérusalem, Ésaïe 29.4.
Souveraine des royaumes : elle dominait sur un grand nombre de royaumes conquis (Ésaïe 13.19) ; ses princes étaient les rois des rois (Ézéchiel 26.7).
Jéhova est irrité contre Babylone à cause de la cruauté dont elle a usé envers Israël. Il avait livré son peuple aux Chaldéens pour le châtier et non pour le détruire ; mais eux ont passé toute mesure et l’ont traité comme s’ils en eussent été les maîtres absolus (Ésaïe 14.6 ; comparez Ésaïe 10.5-7 ; Zacharie 1.15 ; Jérémie 51.24).
Le vieillard est cité comme exemple des faibles que les Chaldéens ont maltraités.
Jérémie 50.24.
Moi et rien que moi ; c’est-à-dire : Je n’aurai pas d’égale. Elle parle comme Dieu lui-même (Ésaïe 45.5 ; Ésaïe 45.6 ; Ésaïe 45.18, etc.). Comparez les mêmes paroles dans la bouche de Ninive Sophonie 2.15.
Une double peine lui sera infligée elle sera veuve, c’est-à-dire isolée, abandonnée de tous les peuples qui autrefois la courtisaient (Apocalypse 18.7-9, comparez Ésaïe 23.16-17) et privée d’enfants, c’est-à-dire dépeuplée (Ésaïe 23.4), ses habitants étant tous ou tués ou en fuite (Ésaïe 13.14-15 ; Ésaïe 43.14). En vain elle essaiera d’échapper à son sort par la puissance de ses sortilèges, car cette reine est une magicienne. La Chaldée est la patrie de l’astrologie et de la magie, cet art par lequel on pensait se rendre maître des puissances divines.
Dans ta malice : dans tout cet art infernal (verset 9).
Il paraîtrait par la fin du verset que les astronomes babyloniens communiquaient chaque mois au gouvernement ou au peuple le résultat de leurs calculs. On a trouvé des tables astronomiques dont les doubles paraissent avoir été déposés dans plusieurs villes. Le voyageur anglais Smith a découvert en 1869 un calendrier assyrien dans lequel chaque mois est divisé en quatre semaines. Les Babyloniens sont les véritables inventeurs de ce que les Arabes ont appelé plus tard l’Almanach.
Les astrologues et les devins ne sauveront pas Babylone, car eux-mêmes seront consumés dans le jugement qui la frappera. Comparez Ésaïe 44.25 et pour l’image, Ésaïe 33.14.
Ceux avec qui tu t’es fatiguée : les sages, les devins (verset 43) ; on faisait pour leur entretien de grands sacrifices à Babylone ; ils y avaient un quartier à eux.
Ceux avec qui tu trafiquas… : les étrangers que leur commerce amenait dans Babylone, cette ville de négociants (Ézéchiel 17.4 ; Apocalypse 18.11 ; Apocalypse 18.15 ; comparez Ésaïe 13.14).