Verset à verset Double colonne
1 Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Le portique du parvis intérieur, du côté de l’orient, restera fermé les six jours ouvriers. Mais le jour du sabbat et le jour de la nouvelle lune il sera ouvert.Ézéchiel commence par régler l’ordre extérieur à observer dans le culte (versets 1 à 3).
Le portique du parvis intérieur (Figure 1, I). Le portique oriental extérieur (Figure 1, B) reste toujours fermé, parce que l’Éternel est entré par là ; il en serait de même du portique intérieur, si les besoins du culte n’exigeaient pas qu’il fût ouvert dans les jours indiqués et dans le cas mentionné verset 12.
Du dehors : du parvis extérieur.
Dans le vestibule du portique : Figure 3, G.
À côté du poteau : ainsi sur le seuil F. De là, il peut assister à l’immolation de la victime dans le vestibule G et voir ensuite le sacrificateur offrir le sacrifice sur l’autel des holocaustes dans le parvis intérieur.
Ne sera pas fermé : Après le départ du prince, le portique reste ouvert pour l’usage du peuple (verset 3).
À l’entrée. Le peuple ne monte pas les degrés et ne pénètre pas jusqu’au seuil.
Six agneaux : La loi n’en réclamait que deux (sans bélier), avec deux dixièmes d’épha comme oblation (Nombres 28.9). L’ordonnance d’Ézéchiel tend à établir une gradation mieux proportionnée entre les sacrifices des différentes fêtes (voir plus bas).
Ce qu’il voudra donner ; littéralement, le don de sa main. La loi prescrivait des fractions précises d’épha pour chaque espèce de victimes (Nombres 28.12 et suivants). Ézéchiel accorde une plus grande liberté.
Un taureau… La loi prescrivait deux taureaux, un bélier, sept agneaux (Nombres 28.11). Sur cette différence, voir plus bas.
Ce qu’il pourra donner. Cette expression était employée dans la loi en parlant du pauvre, Lévitique 5.1 ; Lévitique 5.11, pour autoriser de sa part la plus petite offrande. Appliquée comme elle l’est ici au prince, elle laisse le champ libre à la plus grande libéralité. Car les sacrificateurs, ayant la jouissance de la plus grande partie de l’oblation, bénéficiaient de tout surplus.
Ces versets sont destinés à compléter les prescriptions données depuis Ézéchiel 45.18, et cela, sur deux points :
Et quand le prince… L’idée est celle-ci : Après être entré au vestibule du portique intérieur, comme il est dit verset 2, le prince ne doit pas en sortir du côté du parvis intérieur pour s’en aller ensuite par l’une des portes nord ou sud de ce parvis ; mais il doit revenir sur ses pas au parvis extérieur. Le parvis intérieur lui est donc complètement fermé, tout comme au peuple et aux Lévites. Il ne possède en aucune façon les privilèges spéciaux accordés précédemment aux rois (1 Rois 3.22 ; 2 Rois 11.14 ; 2 Rois 23.3, etc.).
Une fois ressorti du portique, le prince trouve le peuple prosterné devant l’entrée.
Aux solennités : Ce terme comprend les trois ordres de fêtes, hebdomadaires, mensuelles et annuelles.
Sortira par… Le but de cette prescription n’est pas d’éviter l’encombrement. Car il y avait en tout cas deux courants de personnes allant en sens inverses. L’intention est de faire que chaque membre du peuple traverse toute l’enceinte sacrée et ne se contente pas d’une simple allée et venue. Cette ordonnance est inspirée par un sentiment de respect et a peut-être cette signification symbolique : que celui qui est arrivé devant Dieu, doit marcher en avant et ne pas revenir sur ses pas.
Avant et après son entrée dans le portique (verset 8), le prince est soumis aux mêmes prescriptions que le peuple.
Comme ils sortiront (c’est ainsi que nous croyons devoir traduire) : il sortira, lui aussi, par la porte opposée à celle par laquelle il est entré.
Comme les versets 8 à 10 complètent la prescription du verset 2, ainsi les versets 11 et 12 complètent celles de Ézéchiel 45.24 et Ézéchiel 46.5 ; Ézéchiel 46.7. L’oblation qui doit accompagner chaque victime, a été fixée pour tous les jours fériés, ainsi que le rappelle le verset 11. Mais il pouvait arriver que dans les jours ordinaires, le prince voulût offrir un sacrifice non officiellement prescrit. Le verset 12 autorise expressément cette manière d’agir et accorde au prince pour ces cas exceptionnels le privilège de l’ouverture du portique. Seulement comme le peuple ne participe pas au service, le portique doit être fermé, aussitôt le sacrifice terminé.
La loi instituait un double holocauste journalier, consistant en deux agneaux offerts, l’un le matin, l’autre le soir et accompagnés chacun d’une oblation avec libation (Nombres 28.3-8). Ézéchiel ne parle que de l’holocauste et de l’oblation du matin, non de celle du soir.
L’oblation est légèrement augmentée, peut-être pour remplacer la libation supprimée.
Tu offriras… C’est au peuple tout entier que le prophète adresse cette injonction. Le prince n’est chargé que des sacrifices des solennités ; celui-ci est l’affaire du peuple.
Comparez Lévitique 23.14.
Nous avons indiqué les changements apportés à la loi quant aux différents sacrifices. Il importe de montrer qu’ils ne sont point arbitraires. Ils ont pour but d’établir entre les sacrifices une gradation régulière et proportionnée à la solennité des circonstances auxquelles chaque sacrifice se rapporte. Le point de départ est l’holocauste journalier : un agneau. Suit l’holocauste du jour du sabbat : six agneaux et un bélier (correspondant aux six jours de la semaine et au sabbat). Puis, l’holocauste de la nouvelle lune dont le degré supérieur de sainteté est marqué par l’adjonction d’un taureau aux victimes de l’holocauste sabbatique. Enfin, les deux grandes fêtes, Tabernacles et Pâques : ici plus d’agneau dans l’holocauste ; mais sept béliers (qui représentent seuls le petit bétail) et sept taureaux. Par sa signification symbolique, le nombre 7 répond au degré le plus élevé de solennité. On peut observer encore la gradation des Tabernacles à la Pâque. Car sans celle-ci, l’holocauste des 7 taureaux et des 7 béliers est répété 7 fois.
Il y a naturellement une gradation correspondante dans les oblations qui accompagnent chaque sacrifice. Mais il y a plus encore : la proportion de l’oblation pour chaque victime est augmentée ; dans la loi : pour chaque taureau, trois dixièmes d’épha ; pour chaque bélier deux dixièmes ; pour chaque agneau un dixième. Dans Ézéchiel : pour chaque taureau un épha ; pour chaque bélier un épha, pour chaque agneau, ce que l’on veut bien.
Cette ordonnance supplémentaire a pour but d’assurer l’exécution de Ézéchiel 45.8-9. Un don fait par le prince a l’un de ses fils est possédé par celui-ci à titre d’héritage et ne sort pas du domaine patrimonial. Il en serait autrement d’un don fait à un serviteur. C’est pourquoi, sans qu’il soit interdit au prince d’accorder une faveur à l’un de ceux qui l’ont fidèlement servi, il est pourvu à ce que le domaine soit reconstitué dans son intégrité au bout de peu d’années.
L’année de la libération : l’année de jubilé (la 50e), où chaque Israélite rentrait dans la propriété de son patrimoine, s’il l’avait vendu (Lévitique 25.39 et suivants).
L’intégrité du domaine du prince est une garantie naturelle pour la propriété de tous ses sujets.
La loi établissait des repas à la suite des sacrifices soit pour les sacrificateurs, soit pour le peuple (après les sacrifices de reconnaissance). Ézéchiel achève la description du sanctuaire en indiquant les locaux destinés à les préparer ; et d’abord les cuisines pour les sacrificateurs (versets 19 à 20).
Ézéchiel se trouvait dans le parvis intérieur, devant le temple (Ézéchiel 44.4). Son guide l’en fait à sortir par le portique septentrional (Figure 1, J) ; puis il le ramène par l’entrée (K) dont il a été parlé Ézéchiel 42.9, dans l’allée des chambres ; au fond de celle-ci, ils trouvent le local Y, où sont les cuisines des sacrificateurs. Un local pareil, quoique non mentionné, existait sans doute au midi (Y’).
La chair des sacrifices ; comparez Ézéchiel 44.29, note.
Sanctifier le peuple ; comparez Ézéchiel 44.19, note.
Les cuisines du peuple (Figure 1, X, X, X, X). Aux quatre angles du parvis extérieur près des chambres établies le long du mur d’enceinte (C, C, C), le prophète trouve les cuisines destinées aux repas sacrés du peuple. On le voit pour ainsi dire passer : Une cour au coin de la cour ! Puis un autel. Cette manière de dire exprime l’étonnement : Celui qui a préparé ce magnifique édifice n’a donc pas oublié ce point si secondaire !
Fumants. C’est le sens le plus rapproché de la signification ordinaire du mot : faire fumer le parfum. Il a été adopté par des Talmudistes. Mais on peut aussi expliquer ce mot par une autre racine signifiant : fermer.
Une enceinte. Nous pensons qu’il agit d’une rangée de potagers au-dedans de l’enceinte, dans la partie inférieure lesquels se trouvaient les ouvertures des foyers.
Les serviteurs de la Maison : les Lévites ; comparez Ézéchiel 44.11.