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Jacques 1
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Jacques 1

Signature

Jacques écrit aux douze tribus dans la dispersion (1).

Les épreuves, un sujet de joie

Jacques invite ses lecteurs à voir dans leurs divers maux un moyen d’éprouver leur foi, de les exercer à la patience, de les amener à la perfection (2-4).

Demander à Dieu la sagesse

Qu’ils cherchent auprès de Dieu la sagesse qui leur manque ; il la leur donnera sans conditions. Mais qu’ils la demandent avec un ferme dessein, non avec les hésitations d’un cœur partagé (5-8).

La vraie manière d’apprécier la pauvreté et la richesse

La première est un sujet de se glorifier parce qu’elle élève ; la seconde un sujet d’humiliation à cause de sa fragilité (9-11).

Comment le chrétien doit envisager les épreuves

1 Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion, salut !

Comment le chrétien doit envisager les épreuves (1-11)

Jacques (voir l’Introduction) prend le beau titre de serviteur de Dieu et de Jésus-Christ : (Romains 1.1 ; Philippiens 1.1) sa vie entière et spécialement l’office dont il s’acquitte en écrivant à ses frères sont un « service », dans lequel il n’accomplit pas sa volonté ni la volonté d’autres hommes, mais la seule volonté de Dieu et de Christ. Il place Jésus-Christ, qu’il appelle Seigneur à côté de Dieu, le Père.

Les douze tribus dans la dispersion. Dans l’adresse de notre épître, cette expression ne saurait avoir un sens symbolique et désigner le peuple de Dieu sous la nouvelle Alliance sans distinction d’origine. Elle doit être prise au sens propre, s’appliquant à des Israélites établis hors de la terre sainte parmi les païens (Jean 7.35). Ces Israélites avaient pour la plupart reconnu en Jésus le Messie, puisque Jacques leur écrit comme serviteur du Seigneur Jésus-Christ et en les appelant ses frères. Mais ils n’étaient pas encore complètement séparés de leurs compatriotes juifs. Des Juifs de la classe aisée venaient assister aux assemblées des chrétiens et les chrétiens relevaient des tribunaux juifs (Jacques 2.1-7).

Grec : (je vous dis de) vous réjouir.

C’était la salutation ordinaire chez les Grecs (Actes 23.26) mais la sincérité du langage chrétien en faisait autre chose qu’une formule de politesse et lui donnait une signification nouvelle et profonde (comparer Romains 1.7, 2e note).

Dans les épîtres écrites par des chrétiens, que le Nouveau Testament nous a conservées, cette formule ne se retrouve qu’une fois, Actes 15.23 (comparez la note), en tête de la lettre que les apôtres et les anciens réunis à Jérusalem envoyèrent aux Églises fondées par Paul en Asie mineure, lettre qui fut écrite sur la proposition de Jacques. Le vœu, par lequel Jacques souhaite à ses lecteurs de se réjouir, l’amène, au verset 2, à leur présenter comme un sujet de joie les épreuves mêmes dans lesquelles il les sait engagés. Il y a probablement une relation intentionnelle entre le vœu et l’exhortation.

2 Regardez comme étant à tous égards un sujet de joie, mes frères, les tentations diverses auxquelles vous pouvez être exposés,

Grec : Estimez que c’est tout joie lorsque vous tomberez en des tentations variées, ou, comme traduisent la plupart : en des épreuves diverses. Le mot grec a les deux sens.

La tentation peut amener l’homme à se connaître mieux lui-même et affermir sa foi (1 Pierre 1.6 ; 1 Pierre 1.7), lorsque, au lieu de succomber, il ressort victorieux du danger et de la souffrance ; ou bien la tentation peut le faire pécher en l’entraînant dans quelque chute. Elle est l’œuvre de Dieu (Hébreux 11.17), de Christ (Jean 6.6), du chrétien qui l’exerce sur lui-même (2 Corinthiens 13.5). Elle vient aussi du démon (Matthieu 4.3-11 ; Luc 4.13), ou de nos propres convoitises (verset 14).

Il y a souvent tout ensemble épreuve et tentation : le croyant se trouve alors dans une situation dangereuse, que Dieu lui assigne cependant pour son bien. D’après les indices que nous fournit notre épître même, les tentations diverses, auxquelles les lecteurs étaient exposés provenaient soit de leur dispersion (verset 1), soit des persécutions et des vexations qu’ils avaient à endurer de la part de Juifs influents hostiles à l’Évangile, soit de leur pauvreté (verset 9), soit de l’oppression que de mauvais riches faisaient peser sur eux (Jacques 2.6-7 ; Jacques 5.4-8), soit de toute autre cause, car il est arbitraire de limiter la portée de ce terme.

En tous temps la vie des chrétiens est plus ou moins remplie de ces épreuves et de ces tentations : aussi l’exhortation de l’apôtre est-elle d’une application universelle. Mais, aux yeux de la raison humaine, quel paradoxe que cette exhortation : regarder ces souffrances comme une pure joie (ne procurant que de la joie et non : la joie parfaite, suprême) !

Une communion intime et vivante avec le Sauveur peut seule nous l’expliquer ; c’est en suivant Jésus que ses disciples apprennent à se réjouir de tout ce qui les détache du monde et d’eux-mêmes, pour leur donner toujours plus de ressemblance avec leur Maître. Ils seraient affligés s’ils avaient ici-bas une position différente de la sienne, car ils savent bien que pour parvenir là où est leur Seigneur, ils doivent prendre le chemin qu’il a suivi lui-même (Matthieu 5.11 ; Matthieu 5.12 ; Actes 4.23 ; Actes 5.41).

3 sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience.

Comparer Romains 5.3 ; Romains 5.4.

Sachant, ce participe n’exprime pas simplement un motif à l’appui de l’exhortation précédente : « Car vous savez ». Il n’a pas le sens d’un impératif : « Et sachez que ». Il désigne une connaissance que l’auteur prête à ses lecteurs, mais qui se développera par l’expérience des diverses épreuves. On pourrait le traduire : « Comprenant, vous rendant compte que…  »

Le mot traduit par épreuve est d’une autre racine que le mot traduit par tentations ou épreuves au verset 2. La plupart des interprètes lui donnent le sens de : « action d’éprouver » ; il signifie proprement : moyen par lequel on éprouve.

Dans notre passage, par une extension du sens primitif, il désigne l’emploi de ce moyen. Il établit une relation étroite entre verset 3 et verset 2 « Sachant que ce moyen d’éprouver votre foi (que sont les « diverses épreuves »), quand il est mis en action, produit la patience ». Comparer 1 Pierre 1.7, note.

Quelques manuscrits portent seulement : votre épreuve produit, ils suppriment les mots : de la foi, qui se lisent dans Codex Sinaiticus, B, A, C.

La patience est aussi la « persévérance », la fermeté dans la foi, la poursuite constante du but de la vie chrétienne. Comparer Hébreux 10.36 ; Hébreux 12.1 ; Romains 5.3, 2e note.

4 Mais que la patience ait une œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne manquant en rien.

Ces mots peuvent signifier que la patience elle-même doit devenir toujours plus parfaite par l’épreuve ; ou bien que la patience ne doit pas se contenter de supporter l’épreuve sans murmure et sans découragement, mais encore nous rendre propres à accomplir parfaitement l’œuvre de notre vie, la tâche qui nous est imposée par le Seigneur. C’est là son œuvre, qu’elle « soit active et parfaite », comme porte la version révisée d’Oltramare. La fin du verset est favorable à ce dernier sens.

Accomplis ou entiers (1 Thessaloniciens 5.23). Les Septante emploient ce terme pour traduire le mot hébreu que nos versions rendent par « intègre » (Genèse 6.9).

Ne manquant en rien, « ne laissant à désirer à aucun égard », comme traduisent d’autres ; nous avons conservé le sens littéral, parce que le même verbe se retrouve au verset 5 « Si quelqu’un de vous manque de sagesse…  »

L’Écriture ne pose jamais le but à atteindre en deçà de la perfection (Matthieu 5.48). Si cela paraît impossible à l’homme (Matthieu 19.25 ; Matthieu 19.26), nous pouvons nous adresser à Celui qui vient au secours de notre faiblesse (verset 5).

5 Mais si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui donne à tous simplement et sans reproches, et elle lui sera donnée.

Jacques prend ici le mot de sagesse dans son sens le plus large et le plus pratique : la sagesse de la vie chrétienne, qui renferme à la fois la connaissance de la vérité et la sainteté de la conduite (Jacques 3.13 ; Jacques 3.15 ; Jacques 3.17). Cette sagesse n’est pas seulement une partie quelconque de la perfection chrétienne ; elle en est la condition, le fondement.

Le premier de ces termes indique que Dieu donne sans condition, sans acception de personnes (Romains 12.8) ; le second signifie que Dieu ne blâme pas celui qui lui demande, qu’il ne lui fait pas honte de sa pauvreté, de son importunité, comme les mauvais donneurs d’aumônes.

Matthieu 7.7 ; Matthieu 7.11 ; Luc 11.13 ; 1 Rois 3.9-12.

Au lieu de ces mots : « Qu’il la demande à Dieu et elle lui sera donnée », le grec porte : « Qu’il demande et il lui sera donné » ; mais il est évident que l’apôtre pense avant tout à cette sagesse qu’il vient de nommer.

6 Mais qu’il demande en la foi, n’hésitant nullement ; car celui qui hésite est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé çà et là.

Celui qui prie ne doit pas se laisser distraire à droite ou à gauche par des considérations diverses, mais avoir l’esprit directement et simplement arrêté sur Dieu.

Il ne faut pas qu’il y ait dans l’âme de celui qui s’adresse à Dieu une espèce de partage,… une hésitation entre deux directions à prendre, entre deux maîtres à servir.
— Reuss

L’homme au cœur partagé, indécis, inconstant (verset 8), n’est pas en la foi et ne saurait s’attendre à un exaucement. Ces paroles nous montrent que, pour Jacques aussi bien que pour Paul, la foi est l’âme de la vie chrétienne, de la prière, de la communion avec Dieu.

D’autres traduisent : « Avec foi, sans douter en rien », mais l’auteur ne peut vouloir dire seulement que celui qui prie doit être sûr d’obtenir ce qu’il demande, car verset 7 montre que l’homme dont il est question « s’imagine qu’il recevra quelque chose ». Il ne saurait avoir en vue non plus des doutes théoriques, portant sur les vérités de l’enseignement évangélique ; cette idée est étrangère à notre contexte.

Cette image donne l’idée la plus juste des incertitudes de celui dont le cœur est partagé. La foi seule affermit le cœur en Dieu.

7 Que cet homme, en effet, ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur,

Les versets 7 et 8 expriment, au propre, la raison pour laquelle celui qui demande « en hésitant » ne peut être exaucé Cette raison avait été indiquée par la figure employée au verset 6.

Les deux conjonctions : car, en effet (versets 6 et 7), sont coordonnées l’une à l’autre.

8 lui, un homme à l’âme partagée, inconstant en toutes ses voies !

Grec : « Un homme double d’âme », ayant deux dispositions contraires, dont l’une regarde à Dieu dans la prière, l’autre à la créature au monde, à soi-même (comparer Jacques 4.8).

Un tel homme est inconstant, c’est-à-dire sans repos, sans fermeté, non seulement dans la prière, mais dans toutes ses voies, dans toute sa conduite.

Les anciennes traductions font à tort de ce verset une proposition indépendante en sous-entendant le verbe est qui ne se trouve pas dans l’original.

9 Or, que le frère de condition humble se glorifie de son élévation, 10 le riche, au contraire, de son humiliation ; car il passera comme la fleur de l’herbe.

Les exhortations de Jacques sont un écho des enseignements du Sauveur (comparer Matthieu 5.3 ; Luc 6.20-24 ; Luc 14.12 ; Luc 14.13).

Le riche et le pauvre n’ont qu’une seule chose dont ils puissent se glorifier, la grâce de Dieu, l’espérance de son royaume.

Si le pauvre, l’affligé, l’opprimé trouve dans sa position un moyen qui le déprend du monde et le rapproche de Dieu, elle lui procure une élévation divine qui fait sa joie et sa gloire (verset 2) ; en se glorifiant de cette élévation, il résistera à l’action déprimante de la misère et de la souffrance.

Si le riche, au contraire, l’heureux du siècle, arrive à sentir que ses avantages l’ont rendu orgueilleux et charnel, plus pauvre aux yeux de Dieu que le dernier des pauvres, s’il arrive à se rendre compte qu’il est destiné à « passer comme la fleur de l’herbe », cette double constatation lui infligera une humiliation qui est la seule chose dont il puisse se glorifier, car c’est la seule qui rende possible pour lui l’impossible (Matthieu 19.23-26).

D’autres commentateurs, se fondant sur le fait qu’au frère humble est opposé le riche (sans que le mot frère soit répété) pensent que l’auteur a en vue des riches qui ne sont pas chrétiens et que c’est par ironie qu’il les invite à se glorifier de cette humiliation qui sera leur lot, quand, au jour prochain du jugement, le néant de leurs richesses sera manifesté. La première explication nous paraît plus naturelle.

Les deux catégories de personnes auxquelles l’exhortation est adressée font partie de l’Église.

Psaumes 90.5 ; Psaumes 90.6 ; Ésaïe 40.6 ; Ésaïe 40.7 ; 1 Pierre 1.24.

11 Car le soleil s’est levé avec sa chaleur, et il a desséché l’herbe, et sa fleur est tombée, et la grâce de son aspect a péri ; de même aussi le riche se flétrira dans ses voies.

C’est-à-dire dans ses entreprises.

Au lieu de : le soleil avec sa chaleur, on peut traduire : « Le soleil avec le vent brûlant ».

Le mot qui se lit dans notre texte est employé par les Septante (Ézéchiel 17.10 ; Ézéchiel 19.12 ; Job 27.21 ; Jonas 4.8) pour désigner le vent d’orient qui, après avoir traversé le désert, brûle toute végétation et fait même mourir les animaux et les hommes.

Mais comme ce terme se trouve dans notre passage en relation étroite avec le mot soleil, il convient de lui donner le sens de chaleur, qu’il a aussi dans Matthieu 20.12 ; Luc 12.55.

Cette image fait sentir la rapidité avec laquelle périssent les gloires de ce monde.

12 Heureux l’homme qui supporte la tentation ; car, quand il sera devenu un homme éprouvé, il recevra la couronne de la vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment.

L’homme victorieux de l’épreuve

Heureux celui qui endure l’épreuve, car elle lui vaudra la vie éternelle, promise à ceux qui aiment le Seigneur (12).

La tentation ne vient pas de Dieu, mais de l’homme

Que nul n’attribue ses tentations à Dieu ; inaccessible lui-même à la tentation, Dieu n’incite personne au mal. L’homme est tenté par l’attrait de sa propre convoitise ; celle-ci, rendue féconde, enfante le péché, qui, une fois consommé, produit la mort (13-15).

Dieu, source de tout bien et auteur de la régénération

Gardons-nous d’erreur en ce point : de Dieu, il ne provient que du bien ; le Père des lumières dispense une grâce toujours également parfaite. Il nous a, de sa libre volonté, engendrés par la parole de vérité, pour que nous soyons les prémices de ses créatures (16-18).

Tentation et grâce (12-18)

Ces paroles expliquent celles du verset 2 et du verset 9.

L’épreuve ou la tentation (verset 2, note) n’a d’autre but que de faire du chrétien un homme éprouvé (2 Timothée 2.15) et par là capable de recevoir et de porter la couronne de la vie, appelée ailleurs « couronne de la justice » (2 Timothée 4.8) ailleurs encore, « couronne de gloire » (1 Pierre 5.4), c’est-à-dire la récompense qui consiste à avoir part à la vie éternelle, à la justice dont il est revêtu en Christ, à la gloire du ciel.

Toujours cette couronne est envisagée comme le prix du combat, le fruit de la victoire (1 Corinthiens 9.24 ; 1 Corinthiens 9.25 ; Philippiens 3.14 ; 2 Timothée 4.7 ; 2 Timothée 4.8 ; Apocalypse 2.10).

Dans Codex Sinaiticus, B. A, le sujet de la proposition : le Seigneur, est sous-entendu. Des minuscules et des versions portent : Dieu.

Les derniers mots : à ceux qui l’aiment, font voir que nous remportons la victoire dans l’épreuve en montrant notre invariable amour pour Dieu. Cet amour est la vertu cardinale de la vie chrétienne (Jacques 2.5 ; comparez Psaumes 97.10 ; Matthieu 26.39 ; Romains 8.28).

13 Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est par Dieu que je suis tenté ! Car Dieu ne peut être tenté par le mal, aussi ne tente-t-il lui-même personne.

Toute épreuve est une tentation.

Stimulant salutaire, elle renferme un poison dangereux ; au lieu de nous conduire à la victoire de faire de nous des hommes éprouvés (verset 12), elle peut devenir pour nous une occasion de chute ; elle peut exciter notre défiance envers Dieu, nous porter à nous révolter contre lui ; elle peut éveiller directement en nos cœurs des convoitises coupables.

Si nous voulons éviter que l’épreuve ait pour nous un si déplorable résultat, gardons-nous de cette pensée de doute : c’est Dieu qui me tente qui m’incite au mal. Et si les sentiments mauvais ont déjà dominé dans notre cœur n’invoquons pas, comme excuse, la position ou nous étions placés, la grandeur de nos souffrances, sans proportion avec notre faiblesse (Genèse 3.12 ; Job 2.9).

En un mot, gardons-nous, par une voie ou par l’autre, de faire remonter la faute jusqu’à Dieu. Dieu expose l’homme aux épreuves pour son bien (versets 2, 3, 9, 12 ; comparez Matthieu 6.13 ; 1 Corinthiens 10.13) ; l’intention et l’action divines sont absolument absentes de la tentation qui se trouve dans ces épreuves. Dieu les envoie comme un remède : l’homme seul en fait un poison (verset 14).

Il est contradictoire de supposer que Dieu, le souverain bien, lui qu’aucun mal ne peut ni tenter ni approcher, lui qui est la source de tout don parfait (verset 17), puisse, en aucun sens, être l’auteur du mal.

14 Mais chacun est tenté, quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise ; 15 puis, la convoitise, ayant conçu, met au monde le péché ; et le péché, étant consommé, enfante la mort.

Celui qui est tenté et qui pèche doit chercher la cause de son péché dans son propre cœur, au lieu de la faire remonter jusqu’à Dieu (verset 13).

Le péché est produit par un développement dont il est utile de connaître les phases successives.

La tentation naît de la convoitise du désir de ce qui est défendu (Romains 7.7), du penchant au mal. Cette convoitise est ici personnifiée : elle attire, elle amorce la volonté. Celle-ci peut résister et tout sera dit. Mais si elle cède, si elle s’unit à la convoitise, celle-ci conçoit une résolution qui ne tarde pas à devenir action ; c’est ce qui est rendu par cette image : ayant conçu, elle met au monde le péché. Enfin, le péché accompli enfante sa conséquence inévitable, la mort, mort spirituelle, qui sera éternelle, à moins qu’un remède n’intervienne.

On peut se demander où commence la responsabilité du pécheur et si la convoitise est déjà coupable. Certes, dans l’état de corruption où se trouve l’homme, ce qui l’amorce et l’attire vers le mal ne saurait être innocent. Toutefois, la responsabilité et la culpabilité ne deviennent complètes, que si la volonté, attirée, acquiesce. Dès ce moment, aux yeux de Dieu, le péché existe, il est consommé soit intérieurement par la résolution soit extérieurement par l’action.

Le terme de l’original ne précise pas le mode de la consommation. D’autres traduisent ce terme par : « Étant parvenu à sa maturité, à sa plénitude, à sa plus haute puissance ».

À ce degré, le péché enfante la mort. Celle-ci n’est que la conséquence inévitable du péché consommé, mais elle fait apparaître tout ce que celui-ci avait de coupable et de funeste.

Dans ce développement du péché, le moment important, celui où l’homme a le plus besoin de vigilance et du secours de Dieu, c’est lorsque sa volonté, sollicitée par la convoitise, mais libre encore, est mise en demeure de se prononcer.

16 Ne vous abusez point, mes frères bien-aimés :

Ce serait s’abuser que de supposer que le mal puisse venir de Dieu (verset 13), puisque Dieu est au contraire, de sa nature, la source suprême de tout bien (verset 17).

17 tout don excellent et tout présent parfait viennent d’en haut, descendent du Père des lumières, en qui il n’y a ni changement, ni ombre de variation.

Le Père des lumières, c’est l’Auteur, le Créateur des astres resplendissants (Psaumes 136.7-9), symboles eux-mêmes de la lumière éternelle du Dieu qui les a faits. Ces astres ne répandent pas une lumière toujours égale ; il y a en eux « changement et obscurcissement de rotation » (sens littéral) ; par le mouvement qui leur est propre et par leurs changements de position, une ombre se répand sur eux et leur clarté ne nous parvient plus.

En Dieu et dans les dons de sa grâce, il n’y a rien de pareil : tout y est don excellent, présent parfait. Beyschlag, Oltramare et d’autres traduisent : « Il ne descend que don excellent et que présent parfait d’en haut, du Père des lumières…  »

Ainsi énoncée, la pensée répondrait exactement à celle du verset 13. Mais Jacques a écrit : « Tout don excellent et tout présent parfait est d’en haut descendant du Père des lumières », et, quoique sa proposition forme un vers hexamètre (plusieurs y voient une citation), on ne saurait pourtant pas, en invoquant l’inversion permise dans le style poétique, traduire comme s’il y avait : « Tout don venant d’en haut est excellent…  »

L’auteur désigne les grâces que Dieu nous dispense par deux expressions synonymes : don excellent (grec bon) et présent parfait. Le second de ces termes précise le premier, en le désignant comme un don gratuit (Romains 5.16).

Suivant d’autres interprètes, la relation des deux termes serait celle-ci : « Ce qui est donné comme un don excellent et ce qui, une fois reçu, se manifeste comme un présent parfait ». En tout cas, il est arbitraire de faire intervenir ici la distinction des dons de la nature et des dons de la grâce. Cette perfection de tous les dons de Dieu, le Père des lumières, est proclamée dans ce passage : « Dieu est lumière et il n’y a point en lui de ténèbres » (1 Jean 1.5).

18 Parce qu’il l’a voulu, il nous a enfantés par la parole de vérité, afin que nous fussions les prémices en quelque sorte de ses créatures.

Grec : Ayant voulu (uniquement parce qu’il l’a voulu), il nous a enfantés à la vie spirituelle, régénérés.

Cette régénération, qui est précisément l’inverse de l’enfantement décrit au verset 15, est un fruit de la grâce libre et gratuite de Dieu (comparez Éphésiens 1.5 ; Éphésiens 1.11) Elle est la preuve rappelée ici comme éclatante que tout don excellent vient de lui, tandis que la tentation et le péché viennent de nous (versets 14 et 17 ; comparez un raisonnement analogue Romains 8.32).

Cet immense bienfait, chacun des fidèles le sent en soi ; et l’expérience de la bonté de Dieu dissipe le doute que la tentation avait fait naître en lui et qui le portait à croire que Dieu l’incitait au mal.

La parole de vérité (Jean 8.32 ; Jean 17.17), ou la Parole de Dieu, l’Évangile, est toujours la semence divine par laquelle Dieu régénère les âmes (verset 21 ; 1 Pierre 1.23 ; 1 Pierre 1.25).

Les prémices, les premiers fruits de la saison étaient consacrés à l’Éternel. Par cette comparaison (en quelque sorte), l’auteur donne à entendre que les chrétiens parvenus à la foi au moment où il écrit sont les saints et glorieux précurseurs d’une moisson abondante. Celle-ci commence à lever au sein de l’humanité naturelle, que l’auteur appelle les créatures de Dieu (Marc 16.15).

D’autres pensent qu’il désigne les chrétiens auxquels il écrit comme les « premières d’entre les nouvelles créatures » de Dieu, c’est-à-dire les premiers des régénérés ; mais il faudrait pour cela que ce qualificatif de « nouvelles » fût joint au mot créatures (2 Corinthiens 5.17).

19 Vous le savez, mes frères bien-aimés. Mais que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère ;

Dispositions dans lesquelles nous devons recevoir la Parole

Écoutez avec zèle, dans le silence, vous gardant de l’esprit de dispute qui ne fait pas régner la justice de Dieu. Repoussez tous les sentiments impurs et méchants et recevez avec douceur la Parole qui est déjà plantée en nous et y peut agir comme une puissance de salut (19-21).

Mettre en pratique la Parole

Ne vous trompez pas vous-mêmes, comme celui qui se regarde dans un miroir et oublie aussitôt ce que lui a révélé cet examen de son visage. Tenez au contraire vos regards attachés sur la loi parfaite, la loi de la liberté et agissez selon ce qu’elle vous ordonnera. Vous trouverez le bonheur dans cette obéissance (22-25).

La vraie dévotion

C’est se tromper que de croire qu’elle saurait s’allier avec un déficit moral, comme l’intempérance de langue. Elle doit se montrer par des œuvres d’amour et par la sanctification (26, 27).

Exhortation à une piété agissante

Versets 19 à 27 — Recevoir et pratiquer la Parole

Vous savez ou sachez (B. C) ; le grec permet les deux traductions. Le texte reçu (majuscules, Peschito) porte : en sorte que.

Même la leçon : vous savez, relie au verset 18 l’exhortation du verset 19 et suivants et présente celle-ci comme la conclusion pratique de la vérité que Jacques vient d’énoncer : puisque c’est par la parole de vérité que Dieu nous a régénérés, considérez comment vous la recevez !

Avant tout, il importe de la recevoir avec attention, dans le silence, avec un esprit de douceur (versets 19-21) ; puis, d’être soigneux à la mettre en pratique (versets 22-25) ;, et cela, non par de vaines dévotions, mais par des œuvres d’amour et par la sanctification (versets 26 et 27).

Ces conditions indispensables pour bien recevoir la Parole étaient très opposées à l’esprit qui régnait alors parmi les Juifs (Romains 2.17-23 ; Romains 1.10 ; Romains 1.11, etc.) et qui donnait naissance aux discussions passionnées, à l’orgueilleuse prétention d’avoir raison et à toutes les violences du fanatisme (Actes 13.45 ; Actes 14.19 ; Actes 17.5-9 ; Actes 17.13 ; Actes 22.22).

Ces dispositions, résumées dans le terme de colère (Jacques 3.14 ; Jacques 4.1-2), détruisent en tous temps l’effet de la Parole : celle-ci ne peut germer et porter du fruit que lorsqu’elle est reçue avec recueillement et humilité (verset 21).

20 car la colère de l’homme n’accomplit point la justice de Dieu.

L’irritation d’un homme, la passion qui l’emporte est une forte présomption qu’il se trompe et qu’il est dans son tort. Eut-il pour lui la vérité et le droit, il les fausse par la passion.

En croyant exécuter la volonté de Dieu, défendre sa cause, accomplir sa justice, il fait tout l’opposé (Actes 9.1 ; 1 Corinthiens 15.9 ; 1 Timothée 1.13).

Et de même dans toutes les circonstances de la vie, rien n’est plus inconciliable que ces deux choses mises ici dans un contraste frappant : la colère de l’homme et la justice de Dieu.

21 C’est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de malice, recevez avec douceur la Parole qui est plantée au dedans de vous, et qui peut sauver vos âmes.

Grec : « toute saleté et surabondance de malice ». Le premier de ces termes est entendu au figuré et désigne la souillure morale.

L’adjectif de la même racine, au propre, se lit Jacques 2.2. Les uns prennent ce terme comme une notion indépendante, les autres, avec moins de raison, le rattachent à malice : toute souillure dont la malice est cause.

Le second terme : excès ou surabondance est très diversement interprété. Les uns le traduisent par « reste : » tout reste de votre ancienne malice ; d’autres par « excroissances : » les manifestations de la malice seraient comparées aux branches gourmandes de l’arbre (Jean 15.2). Il est plus conforme au sens premier du mot et à l’idée de la colère (versets 19 et 20) d’y trouver exprimé le débordement des sentiments mauvais qui sortent du cœur irrité, comme le liquide bouillant du vase qui le contient.

La malice ou méchanceté n’est pas synonyme de vice, mais désigne les mauvaises dispositions à l’égard de Dieu (verset 13) et à l’égard du prochain (versets 19 et 20).

Bien que la Parole soit déjà plantée au dedans des chrétiens auxquels Jacques écrit, comme une semence de vie nouvelle (verset 18 ; comparez Matthieu 13.23), ils doivent pourtant la recevoir toujours de nouveau, afin de se développer et de grandir par le même moyen qui les a fait naître à la vie véritable (1 Thessaloniciens 1.6).

Mais, pour cela, il faut qu’ils la reçoivent avec cette douceur, cette disposition humble et paisible qui est précisément l’inverse des défauts que Jacques vient de reprendre (Jacques 3.13 ; Matthieu 5.5). Alors la Parole opérera dans leurs âmes avec toute la force créatrice qui lui est propre et les sauvera, en les faisant passer entièrement de la mort à la vie.

22 Mais mettez en pratique la Parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements.

Grec : « Soyez faiseurs de la Parole et non pas seulement auditeurs ».

Cette expression reflète bien le caractère de toute l’épître, qui pousse à l’action. Jean dit de même « faire la loi » (Jean 7.19), ou encore : « faire la justice » (1 Jean 2.29 ; 1 Jean 3.7 ; 1 Jean 3.10).

Les faux raisonnements par lesquels se trompent eux-mêmes ceux qui sont auditeurs et non observateurs de la Parole, leur font croire qu’ils possèdent la vie chrétienne, tandis qu’ils n’ont que de froides opinions et des croyances mortes.

L’erreur de ces faux raisonnements (grec « paralogismes ») est de nature morale plus qu’intellectuelle comme le montre clairement l’image qui va suivre (versets 23 et 24).

23 Car si quelqu’un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui considère dans un miroir son visage naturel ; 24 en effet, il s’est considéré, et il s’en est allé et a oublié aussitôt quel il était.

Par cette comparaison est représentée d’une manière vive la légèreté de celui qui est (grec) auditeur et non faiseur de la parole, elle fait ressortir l’inconséquence de sa conduite.

Se considérer dans un miroir, c’est, pour un homme sensé, s’assurer s’il n’y a rien dans sa mise ou sur son visage qui le défigure, aucune tache qu’il doive se hâter d’enlever.

La Parole fournit à celui qui l’écoute le moyen de faire cet examen de lui-même, car l’Évangile est la « loi parfaite » (verset 25), la loi accomplie en Jésus-Christ, notre divin modèle.

Quand un homme entend les préceptes de l’Évangile et se trouve placé en présence de l’exemple de Jésus-Christ, toutes les difformités et toutes les souillures possibles de son âme lui apparaissent clairement.

Mais l’homme que suppose Jacques se considère et à peine s’est-il considéré que déjà il s’en est allé et a oublié quel il était. Le regard qu’il a jeté dans le miroir de la Parole a eu beau lui montrer clairement son visage naturel (grec « le visage de sa naissance » ou « de son origine »), c’est-à-dire l’état naturel de son âme. Cette révélation n’a fait sur lui aucune impression sérieuse, ne lui a pas appris à corriger les défauts constatés.

Emporté par sa légèreté naturelle, distrait par divers soucis (Matthieu 13.20-22), il a bientôt oublié cette constatation humiliante. Il retombe dans ses précédentes illusions il continue à être satisfait de lui-même c’est là le sophisme moral dont Jacques vient de parler (verset 22).

25 Mais celui qui se sera penché attentivement sur la loi parfaite, celle de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais un observateur actif, celui-là sera heureux dans son obéissance.

Les traits de ce tableau sont exactement opposés à ceux du précédent.

Au lieu d’un simple regard jeté sur le miroir, on voit ici un homme courbé sur la loi parfaite (traduction littérale), afin de la considérer longtemps et jusqu’au fond (comparez 1 Pierre 1.12, où se trouve le même mot dans le texte Grec), au lieu de s’en aller, il persévère dans cette étude ; au lieu de se conduire en auditeur oublieux, il devient un observateur actif du commandement (grec), un faiseur d’œuvres (verset 22, note). Ce qu’il voit se transforme immédiatement en action dans sa vie de chaque jour.

Jacques déclare qu’un tel homme sera heureux dans son obéissance (L’original renferme ce jeu de mots : acteur de l’œuvre, il sera heureux dans son action). Tout chrétien le comprend !

Ce que Jacques avait appelé auparavant « la Parole de vérité » (verset 18) « la Parole plantée au dedans de l’homme et pouvant sauver les âmes » (verset 21), il le nomme ici la loi parfaite, celle de la liberté. Il entend par là l’Évangile pris dans son entier, lequel est à la fois une puissance divine qui nous rend libres de toute servitude, de toute condamnation de toute crainte et une loi qui nous lie à l’obéissance par l’amour ; en d’autres termes, une loi qui, au lieu de dominer l’homme de l’extérieur, devient pour celui qui y persévère, qui identifie sa volonté avec ce qu’elle commande un moyen d’affranchissement, le principe intime en même temps que la norme de son activité (Jérémie 31.31-34). Dès lors, c’est une loi parfaite, car en elle-même, elle ne laisse rien à désirer (Matthieu 5.17) et elle communique à l’homme la force de l’accomplir.

L’expression de loi de la liberté montre combien Jacques était loin de se replacer au point de vue de l’ancienne Alliance et d’être en contradiction avec Paul. Paul, il est vrai, accuse la différence des deux alliances, en opposant la foi aux œuvres de la loi, comme moyen de justification, tandis que Jacques, concevant l’Évangile comme la loi parfaite, mais comme une loi intérieure, la loi de la liberté, la loi qui affranchit l’homme et le rend capable d’une joyeuse et victorieuse obéissance, présente les deux économies dans leur unité profonde.

Paul du reste parle lui aussi d’une « loi de la foi » (Romains 3.27), d’une « loi de l’Esprit de vie » (Romains 8.2 ; comparez verset 4), d’une « loi de Christ » (Galates 6.2).

26 Si quelqu’un pense être dévot, tout en ne tenant point sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la dévotion de cet homme est vaine.

Être dévot ou religieux.

Ce mot ne se retrouve nulle part dans le Nouveau Testament. Le substantif formé de la même racine et employé aux versets 26 et 27, ne reparaît que deux fois ailleurs, appliqué à la religion juive (Actes 26.5) et à un culte rendu aux aortes (Colossiens 2.18).

Ce terme désigne la piété qui s’exprime dans les pratiques religieuses. Il n’implique pas que ces pratiques soient formalistes et dénuées de sincérité.

Le contraste que Jacques établit, aux versets 26 et 27, entre la fausse et la vraie dévotion, rappelle celui qu’il a peint aux versets 22 à 25.

Tel de ses lecteurs pouvait se dire : « Je ne suis point un auditeur oublieux, j’observe très exactement la loi ; je remplis scrupuleusement mes devoirs religieux, en rendant mon culte à Dieu selon ses prescriptions ».

Il faut se rappeler, en effet, avec quel pieux zèle les premiers chrétiens sortis du judaïsme s’appliquaient aux cérémonies du culte israélite (Actes 2.46 ; Actes 3.1 ; Actes 21.17-26).

Jacques montre à ce lecteur qu’il est dans l’illusion, si, avec toute sa dévotion, il conserve un défaut comme l’intempérance de langue ; par cette erreur de jugement moral, ou ce manque de discipline exercée sur soi-même, il trompe son cœur, il se rassure à tort, comme l’auditeur oublieux se séduisait par de faux raisonnements (verset 22).

27 La dévotion pure et sans tache devant Dieu notre Père, la voici : visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, se préserver soi-même des souillures du monde.

Grec : se conserver immaculé loin du monde.

Ces deux traits de la vie chrétienne : la bienfaisance envers ceux qui souffrent et la préservation des souillures du monde, ne sont point donnés comme renfermant tous les fruits de la piété, bien moins encore comme constituant la vie chrétienne elle-même ; ce ne sont que des exemples des vertus sans lesquelles il n’existe point de conversion réelle. Le dévouement de la charité et la dureté de la conduite sont d’ailleurs les fruits essentiels d’une foi véritable.

Les mots : devant Dieu rappellent que Celui qui sonde les cœurs apprécie autrement que nous ce qu’il y a de vrai ou de faux dans notre piété. Jacques désigne Dieu comme notre Père pour faire sentir à ses lecteurs que le Dieu auquel ils rendent maintenant leur culte est le Dieu de la nouvelle Alliance, celui qui est devenu leur Père par leur adoption en Jésus-Christ, celui qui réclame d’eux une adoration en esprit et en vérité (Jean 4.23), une consécration de tout leur être (Romains 12.1).