Verset à verset Double colonne
Après avoir réfuté diverses assertions de Job, Élihu, sans se rattacher cette fois-ci à rien de ce que Job avait pu dire, développe la pensée qui lui tient le plus à cœur, à savoir que la souffrance est envoyée au juste pour le purifier de toute racine de péché et pour le préserver de toute chute.
Élihu continua et non pas reprit la parole, comme au commencement des deux chapitres précédents. Ici Élihu n’a pas invité Job à répondre. Aussi lui dit-il au verset 2 : Ne t’impatiente pas, si je continue à te parler ; je n’ai pas épuisé les arguments qui plaident en faveur de Dieu.
Je tirerai mon savoir de loin : Je veux examiner la question dans toute son étendue, la traiter à fond.
Un homme de parfait savoir. Élihu va bientôt (Job 37.16) dire de Dieu ce qu’il dit ici de lui-même. Cela même montre qu’il n’attribue sa sagesse qu’à sa communion avec Dieu.
Mais il ne méprise personne, littéralement : mais il ne méprise pas. Nul malheureux n’est trop petit à ses yeux pour qu’il s’occupe de lui. Dans les chapitres 9 et 10 Job a accusé Dieu d’abuser vis-à-vis des petits de sa force écrasante.
Deuxième partie du verset : Non seulement Dieu est compatissant et veut rendre une parfaite justice, mais il le peut.
Ce n’est que contre les méchants que Dieu sévit. À l’égard des justes, ses intentions sont miséricordieuses, ainsi que le prouve le verset 7.
Comparez 1 Samuel 2.8 ; Psaumes 113.7-8.
S’ils sont enserrés : si, en attendant l’élévation finale (verset 7), ils sont pour un temps enserrés…
Leur conduite, leurs fautes, car ils se sont enorgueillis. Car signifie ici : à savoir que. Au fond de leur conduite il y avait de l’orgueil, la plus grande des fautes et la plus dangereuse des dispositions. La souffrance est donc un avertissement destiné à faire connaître au juste le fond de son propre cœur.
Il leur dit de renoncer à l’iniquité : au péché suprême (Luc 16.15).
S’ils écoutent… Tout dépend de la manière dont ils profitent des dispensations de Dieu. Voir verset 12.
S’ils n’écoutent pas. Comparez Ésaïe 1.19-20.
Ils meurent transpercés. Comparez Job 33.18.
Dans leur inintelligence et par elle.
Ces deux classes de personnes sont opposées encore une fois l’une à l’autre, mais dans un ordre inverse.
Ne prient pas, littéralement : ne crient pas.
Leur vie s’en va comme celle des débauchés, qui se prostituent dans les fêtes religieuses des idolâtres.
Reprise des versets 8 à 10.
Qu’il accepte ainsi ses souffrances et tout finira bien pour lui.
Il t’aurait retiré de la détresse, littéralement : Retiré de la gueule de la détresse.
Job a parlé de telle sorte qu’Élihu ne peut guère espérer de le voir profiter de ses exhortations.
Que la colère… Voir verset 13.
Au blasphème : à la moquerie, qui consiste à railler le gouvernement divin.
Que la grandeur de la rançon… Job ne doit pas se laisser entraîner au découragement par la grandeur de ses souffrances, envisagées ici comme une rançon et qui lui procureront la délivrance dès qu’il les aura humblement acceptées.
Ne te détourne pas du vrai chemin : qui est le retour plein de confiance à Dieu.
Ce verset est très obscur et a été rendu très diversennent. D’après la traduction à laquelle nous nous sommes arrêtés, Élihu dirait à Job qu’il ne doit pas se flatter de trouver la délivrance sur la voie des plaintes (Job 35.13) et des hautaines récriminations.
Aprés la nuit (du jugement). Job a plusieurs fois appelé de ses vœux (Job 13.18 et, suivants ; Job 23.3 ; Job 24.12) une intervention divine, qui aurait des conséquences terribles (Job 34.20-25).
Que ton malheur ne te conduise pas à pécher encore davantage (verset 18) ! D’autres traduisent : Car tu es plus disposé à pécher qu’à souffrir, ce qui renfermerait une bien cruelle ironie.
Sa puissance souveraine fait de Dieu un précepteur incomparable. Élihu aime à relever ce côté de l’activité divine (Job 23.14 et suivants ; Job 35.11 ; Job 36.9 et suivants).
Au lieu de blâmer Dieu, Job devrait se joindre à tous ceux qui le louent.
Ne les contemple que de loin, comme Job lui-même l’a dit déjà (Job 26.14).
Élihu exalte la gloire de Dieu, telle qu’elle se montre dans la nature et particulièrement (Job 36.29 ; Job 37.5) dans les orages
Le fracas de son pavillon : le bruit dont retentissent à chaque éclat de la foudre les nuages eux-mêmes dont Dieu s’enveloppe (Psaumes 18.11-12).
Dieu étend sur lui-même sa lumière, la lumière où il habite, dont les éclairs ne sont que des manifestations partielles.
Il se couvre des profondeurs de la mer, littéralement : Il a pris pour couverture les racines de la mer, les nuées épaisses formées par l’évaporation des océans. Notre verset fait allusion aux alternatives de lumière et de ténèbres qui se produisent dans les orages.
C’est par là qu’il juge les peuples et qu’il leur donne… : les orages peuvent être terribles et bienfaisants.
Voir verset 31.
Son grondement l’annonce. Le grondement de Dieu, c’est-à-dire les coups de tonnerre qui partent des nuages au sein desquels Dieu s’approche.