Verset à verset Double colonne
1 Nul n’est assez téméraire pour l’exciter ; Qui donc me résisterait en face !Si l’on a un tel respect pour une créature, qui donc mépriserait impunément le Créateur ?
Tout est à Dieu, rien à l’homme, point de droits à faire valoir contre lui !
Après cette courte pause, le poète revient à son sujet, mais en parle d’une manière plus objective.
Le dessus de son vêtement : sa carapace, considérée comme une cuirasse reposant sur son corps. Personne n’oserait tenter de soulever cette cuirasse pour pouvoir le transpercer.
Les portes de sa face sont les mâchoires, mentionnées verset 4.
Les rangées de ses boucliers. Les boucliers sont les écailles, toutes quadrangulaires, mais de grandeur différente, qui recouvrent, au nombre de dix-sept par série, le dos du monstre.
Le mot hébreu que nous avons rendu par rangées signifie canaux, rigoles et désigne probablement les intervalles qui séparent les rangées.
Ces intervalles, voilà ce qu’admire le poète, ne laissent cependant pas de vides. C’est une cuirasse à laquelle on ne peut trouver de défauts.
Le crocodile aime à se tourner vers le soleil, la gueule grande ouverte ; cette posture et l’action de la lumière et de la chaleur provoquent l’éternuement ; les matières liquides qui se dégagent sont éclairées par les rayons du soleil.
Et ses yeux… Dans l’écriture hiéroglyphique, l’aurore est représentée par des yeux de crocodile ; cela tient, dit un auteur ancien, à ce que l’on aperçoit une lueur rougeâtre provenant des yeux du crocodile, avant même que sa tête ait émergé de l’eau.
Plusieurs voyageurs ont observé que le crocodile, sortant de l’eau, respire bruyamment ; il sort de ses narines une colonne de vapeur.
Après la tête (versets 9 à 12), le cou, presque aussi gros que le corps (versets 14 et 15). La force a dans ce cou une demeure assurée, tandis que le malheureux qui se trouve devant le monstre fuit par bonds précipités.
Les fanons de sa chair. Chez d’autres animaux, les parties charnues du corps n’ont pas de consistance ; chez le crocodile, elles sont fermes comme de la fonte.
Dur comme la meule de dessous. Pour moudre le blé, on se servait de deux pierres superposées, dont la supérieure était mobile. La pierre inférieure, exposée au frottement produit par le mouvement de celle de dessus, devait naturellement être fort résistante.
Et la cuirasse. Cette arme défensive étonne ici. Le sens est (verset 18) qu’en face d’un pareil adversaire, nulle arme d’aucune sorte n’est efficace.
La fille de l’arc : la flèche. Comparez Lamentations 3.13.
Et il se rit du frémissement du javelot, qui rebondit en vibrant sans l’avoir blessé.
Il laisse sur le limon… : quand il s’étend au bord de la rivière.
Quand il se lance de nouveau dans l’eau et qu’il y prend ses ébats, il l’agite de façon à donner lieu aux images employées dans ces versets.
Un vase de parfumeur : qu’on secoue, comme nous le faisons de certaines fioles médicinales.
Tout ce qui est élevé : tout ce qui commande le respect aux autres créatures.
Fauves orgueilleux : Job 28.8.