Verset à verset Double colonne
1 Et tout le peuple se rassembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux, et ils dirent à Esdras, le scribe, d’apporter le livre de la loi de Moïse, que l’Éternel avait prescrite à Israël.Tout le peuple se rassembla : dans un sentiment de reconnaissance ; puis le septième mois était celui de deux grandes fêtes (Expiations et Tabernacles).
La porte des Eaux, à l’orient du Haram (Néhémie 3.26 ; Néhémie 12.37). La place qui est devant la porte des Eaux est probablement celle où avait eu lieu précédemment la réunion d’Esdras 10.9. Elle s’étendait entre le mur extérieur et la façade orientale du temple.
Et ils dirent à Esdras, le scribe. Esdras était depuis treize ans chargé par le roi d’une mission religieuse à Jérusalem (Esdras 7.26). Il n’avait point été infidèle à son mandat : il avait sauvé son peuple de l’idolâtrie qui s’y serait certainement réintroduite par les mariages mixtes. Voyez Esdras chapitres 9 et 10. Mais ce commencement de réformation, suivi, à ce ne l’on peut supposer, d’une tentative le fortifier Jérusalem, avait précisément amené contre les Juifs une levée de boucliers : les murs et les portes avaient été brûlés avant d’avoir pu être achevés et le malheur des temps avait condamné Esdras à une inaction qui ne put faire place à une nouvelle activité que lorsque les murs furent terminés et l’existence matérielle de la capitale assurée. Ceci paraît expliquer suffisamment le long silence qui s’est fait autour de la personne d’Esdras. Il semble qu’il ait attendu pour rentrer en scène l’appel que le peuple lui adresse ici. D’autres ont supposé qu’il fut absent de Jérusalem pendant une dizaine d’années et qu’il y revint au moment même où les murs s’achevèrent.
Sur le titre de scribe donné à Esdras, qui au verset 2 est appelé sacrificateur, voir Esdras 7.11.
D’apporter le livre de la loi de Moïse. Il se peut fort bien qu’Esdras ait apporté de Babylone un exemplaire de la loi de Moïse tel qu’il n’en existait aucun dans la colonie juive. Mais il ne s’ensuivrait pas que ce livre fût de sa composition et ne fût pas connu auparavant : il jouit d’une autorité incontestée et, auparavant déjà, le peuple et Néhémie se sentent liés ou condamnés par cette loi (Néhémie 1.8 ; Esdras 9.1).
Et tous ceux qui étaient capables de comprendre : les enfants en âge de raison.
Le premier jour du septième mois : la plus solennelle des nouvelles lunes ; jour de repos sabbatique et de sainte convocation, annoncée par de grandes fanfares (Lévitique 23.23-25, Nombres 29.4-6).
Nous voyons par les versets 4 à 8 que cette lecture de la loi faite par Esdras alternait avec des explications données par les Lévites.
Et à côté de lui. Le troisième livre d’Esdras mentionne à droite un Azarias qui ne figure pas ici. Si nous admettons dans notre texte une omission, Esdras aurait eu sept assistants de chaque côté. Mais le même livre apocryphe omet le dernier à gauche (Mésullam), qui n’est rattaché ici au précédent par aucune copule, en sorte qu’il n’y a peut-être eu que six hommes de chaque côté, ce qui correspondrait aux douze tribus. Ces hommes étaient bien probablement des sacrificateurs.
Le peuple se tint debout. Les Rabbins prétendent que depuis le temps de Moïse ce fut toujours la coutume en Israël d’écouter debout la lecture de la loi, mais c’est ici la première trace de la chose.
Esdras commence par une prière de bénédiction, à peu près comme David en 1 Chroniques 29.10 ; et le peuple répond comme 1 Chroniques 16.36.
De ces treize noms quelques-uns reparaîtront Néhémie 9.4-5 ; Néhémie 11.15-18 ; Néhémie 12.10-14.
Et les Lévites, c’est-à-dire : Et d’autres Lévites, car les hommes qui viennent d’être nommés sont déjà des Lévites. Plusieurs proposent de supprimer la conjonction et.
Expliquaient la loi. Esdras lut un premier morceau (verset 5), puis un des Lévites ajouta des explications. La lecture reprit, faite cette fois par un Lévite (verset 8) et un autre Lévite prit la parole.
Et ils lurent exactement. Le mot meporasch, que nous rendons ici et Esdras 4.18 par exactement, indiquerait une lecture conforme au texte. On sait que dans ce temps les voyelles n’accompagnaient pas encore les consonnes dans l’écriture hébraïque et formaient l’objet d’une tradition qu’il fallait connaître. D’autres traduisent distinctement, ou : et ils traduisirent, pensant, contrairement à Néhémie 13.24 que les Juifs ne comprenaient plus que l’araméen.
Le gouverneur (hébreu Hatthirschatha, voir Esdras 2.63). Néhémie lui-même se donne le titre de pécha (Néhémie 5.14 ; Néhémie 5.15 ; Néhémie 5.18), que nous avons rendu par le même terme. Ceci montre que nos trois chapitres ne sont pas de lui.
Ne pleurez point ! La lecture de la loi avait fait sur le peuple une impression si profonde, que ce jour d’actions de grâces se changeait en un jour de larmes et de jeûne. Néhémie arrête cette déviation.
Envoyez des portions. La loi (Deutéronome 16.11 ; Deutéronome 16.14) recommandait ce genre de bienfaisance, qui apparaît ici pour la première fois dans la pratique. Voir Esther 9.19.
Faites silence. Les Orientaux pleurent bruyamment.
Les paroles qu’on leur avait adressées : les exhortations à bannir la tristesse (versets 10 et 11). La loi de Dieu retrouvée était une grâce, donc un sujet de joie.
Pour étudier… Cette assemblée, moins générale que celle de la veille, est formée des hommes qui veulent continuer à étudier la loi.
Voir Lévitique 23.39-43 ; Deutéronome 16.13-15.
Et qu’ils devaient proclamer. Voir Lévitique 23.4.
Allez à la montagne : non pas, comme on pourrait le penser, à la montagne des Oliviers, mais en général sur les hauteurs, qui sont boisées, par opposition aux champs cultivés.
L’arbre à huile : l’olivier sauvage.
La place de la porte des Eaux. Voir verset 3.
D’Éphraïm : Néhémie 3.8. Sur ces deux places se réunirent probablement les Juifs de la campagne.
Cette fête s’était célébrée (Esdras 3.4 ; 1 Rois 8.65 ; 2 Chroniques 7.9), mais jamais, depuis Josué, aussi fidèlement et aussi généralement.
La lecture de la loi n’était prescrite que pour la fête des Tabernacles de l’année sabbatique (Deutéronome 31.10). Le peuple fait preuve d’un zèle extraordinaire.
Une fête de clôture. Voir Nombres 29.35 ; Lévitique 23.36. C’était le vingt-deuxième jour du septième mois.