Verset à verset Double colonne
Ce recensement ne fait point double emploi avec celui qui est rapporté au commencement du livre. La génération sortie d’Égypte était entièrement éteinte, peut-être par suite du fléau qui vient d’être raconté. Un peuple nouveau avait surgi, celui qui devait entrer dans la Terre promise et y demeurer. Pour cela un nouveau recensement, propre à servir de base à la répartition du pays entre les tribus, était nécessaire. C’est pourquoi le recensement actuel tient compte non seulement des tribus, mais aussi des familles principales en lesquelles elles se subdivisent ; comparez versets 52 à 56, d’où ressort clairement la relation entre ce second recensement et le prochain partage du pays de Canaan. Pour les différences que présentent les résultats de ce second recensement avec ceux du premier, voir Nombres 1.46, note. On remarque certaines différences entre les données généalogiques de ce chapitre et celles de Genèse, chapitre 46 et du livre des Chroniques. Nous les indiquerons au fur et à mesure.
Notre chapitre est attribué au document élohiste, sauf les versets 9 à 11 qui sont envisagés par plusieurs comme une annotation d’origine postérieure.
Chose singulière, la coupure du chapitre tombe en hébreu au milieu de ce verset. Et comme il n’y a aucune relation entre la plaie que rappelle le commencement du verset et les ordonnances qui suivent (chapitres 26 à 30), on a supposé non sans raison que dans le récit primitif la seconde partie de notre verset était le verset Nombres 31.1, où l’ordre de châtier les Madianites se rattache naturellement à la mention de la plaie racontée chapitre 35. Les chapitres 26 à 30 auraient d’après cela été intercalés postérieurement.
La phrase est incomplète ; il faut sous-entendre d’après le verset 2 : Nous devons faire le recensement.
Comme l’Éternel l’a ordonné… La mention de Moïse à la troisième personne fait penser que c’est Eléazar qui a transmis au peuple l’ordre de Dieu. Le sens est que ce second recensement doit s’effectuer de la même manière que le premier (Nombres 1.1-18).
Les mêmes quatre familles que Genèse 46.9 ; Exode 6.14 ; 1 Chroniques 5.3.
Toute cette adjonction sort du type parfaitement régulier que nous trouvons dans la généalogie des autres tribus. C’est là ce qui fait penser que ce peut être une de ces annotations étrangères au document primitif, telles qu’il s’en rencontre en plusieurs endroits, particulièrement, comme nous le verrons, dans le Deutéronome.
Némuel. Ce premier fils d’Eliab n’est mentionné nulle part ailleurs.
Dathan et Abiram : voir au chapitre 16.
Avec Koré. Il semble d’après ces mots que Koré ait été englouti avec Dathan et Abiram. Le chapitre 16 ne dit pas expressément le contraire, mais nous avons vu cependant qu’il est plus vraisemblable qu’il ait péri avec les deux cent cinquante au Tabernacle. Ou bien l’auteur de l’annotation a entendu la chose différemment, ou bien il s’est exprimé ici d’une manière légèrement inexacte ; le sens littéral est : Et Koré aussi ; ce qui peut s’entendre ainsi : Et Koré aussi périt alors quand furent engloutis Dathan et Abiram et que furent dévorés par le feu les deux cent cinquante.
Mais les fils de Koré… Ils devinrent les chefs de la pieuse famille des Korachites (verset 58 ; Nombres 16.32, note).
Jakin : le Jarib de 1 Chroniques 4.24 ; dans la Genèse 46.10, est mentionnée une sixième famille, celle d’Ohab, qui a disparu.
Némuel : d’après Genèse 46.10 et Exode 6.15, Jémuel (échange fréquent de n et de j).
Zérach : d’après les mêmes, Tsohar ; les deux noms ont à peu près le même sens (lever du soleil et éclat).
Sur la place de cette tribu, voir Nombres 1.9, note.
Ozni : dans Genèse 46.16, Etsbon.
Accord sur le nom de ces cinq fils avec Genèse 46.12 et 1 Chroniques 2.3. Sur 1 Chroniques 4.1, voir à ce passage. On est frappé de voir indiquées à côté de la famille des Partsites (verset 20) deux branches de cette même famille, les Hetsronites et les Hamulites (verset 21). Ou bien la famille tout entière s’est peu à peu fondue dans ces deux branches, ou bien celles-ci ont pris à la longue un si grand accroissement qu’elles ont été comptées comme familles proprement dites à côté de la branche principale. Ce cas se répète plusieurs fois dans d’autres tribus. Remarquons encore que le même individu peut être appelé fils d’Israël ou fils de Juda ou fils de Pérets ou fils de Hetsron selon la division du peuple à laquelle on trouve bon de s’arrêter.
Comme Genèse 46.14.
Jaschoub : dans Genèse, Job ; Job en arabe a le même sens que Jaschub : il revient.
Manassé se trouve placé ici avant Éphraïm, selon l’ordre de naissance ; comparez Genèse 48.17. La généalogie descend jusqu’aux arrière-petits-fils, qui sont traités comme chefs de famille. De Manassé, un fils : Makir ; de Makir, un fils : Galaad ; de Galaad, six fils, dont quelques-uns s’établirent au-delà du Jourdain, tandis que plusieurs autres (Josué 17.2), représentant l’ancienne souche de la tribu s’établirent en Canaan. Sur les fragments généalogiques 1 Chroniques 2.21-24 et Nombres 7.14-19, voir à ces passages.
Trois familles descendant directement de ses fils ; la quatrième, d’un petit-fils ; voir verset 22, note. De Suthélach, père de ce dernier, sont indiquées, 1 Chroniques 7.20 et suivants, toute une série de générations.
Sur le rapport avec Genèse 46.21 voir la note à Genèse 46.27.
Une seule famille, qui se confond avec la tribu et qui cependant présente le chiffre le plus élevé.
Jischva, mentionné Genèse 46.17, est omis ici ; il n’a probablement pas laissé de famille. Sur la mention de la fille d’Asser, Sérach, voir Genèse 46.17, note.
Accord avec Genèse 46 et 1 Chroniques 7.1-40.
À ceux-ci : à ces douze tribus, à l’exclusion des Lévites.
La répartition paraît ici devoir s’effectuer d’après un principe purement rationnel.
Il semble au contraire d’après ce verset que c’est le sort, comme expression directe de la volonté de Celui qui donne cette terre, qui décide de tout. La solution est celle-ci : Du sort doit dépendre l’emplacement général des tribus au nord, au milieu ou au midi, tandis que l’étendue du territoire et les frontières précises seront fixées d’après la population. Puis, le sort pouvait encore déterminer la répartition entre les familles du territoire de la tribu. Il y eut sans doute par suite de circonstances particulières des déviations de ce mode de partage (ainsi pour les tribus qui s’établirent à l’est du Jourdain et pour lesquelles il n’est pas parlé du sort). Michée 2.4-5 montre combien ce mode de partage était profondément entré dans l’esprit du peuple ; voir aussi Psaumes 16.5-6. Sur l’emploi du sort, comparez Proverbes 16.33 ; Proverbes 18.18.
Trois branches, mentionnées déjà Exode 6.16 ; Nombres 3.17.
Des huit subdivisions ou familles mentionnées dans ces passages, nous n’en trouvons ici que quatre (Libnites, de Guerson ; Hébronites, de Kéhath ; Machlites et Muschites, de Mérari). Les Korachites, descendants de Koré, sont ajoutés, quoique provenant d’un petit-fils de Kéhath. Peut-être cette nomenclature incomplète, dont la forme diffère de celle employée dans tout le reste du chapitre, est-elle tirée d’un document spécial, provenant d’un temps où certaines branches des Lévites avaient pris une prépondérance marquée sur les autres ou acquis une importance spéciale, comme les Korachites.
À ces renseignements sur les Lévites le document ajoute quelques détails relatifs à Moïse et à Aaron, descendants de Kéhath et à la famille sacerdotale.
Jokébed, fille de… : dans le sens de descendante ; voir Exode 6.14-15, note.
Laquelle naquit, littéralement : qu’elle enfanta ; ce elle doit désigner la mère inconnue de Jokébed. Comparez Nombres 3.2-4.
Accroissement de mille hommes sur le premier recensement (Nombres 3.39).
Si les Lévites ont été, placés à part c’est parce que ce recensement était fait en vue du partage de Canaan, dont les Lévites étaient exclus.
Voir Nombres 14.33-35. La menace divine dont l’exécution est ici constatée, ne concernait pas la tribu de Lévi, qui n’avait point été comprise dans le premier recensement.