Verset à verset Double colonne
Dans cette seconde section, c’est la menace qui domine, bien que les autres éléments de la prophétie d’Osée, l’accusation et la promesse, s’y retrouvent aussi. Elle se divise comme suit :
L’étendue du paragraphe B indique encore dans cette section la prépondérance de l’élément sévère.
Voici comment peut se résumer le contenu de ce chapitre :
C’est quand l’Éternel a travaillé à guérir Israël que la plaie de ce peuple, mise à nu, est apparue dans toute sa laideur.
Éphraïm…, nommé ici comme la principale tribu du royaume ; Samarie…, comme la capitale.
Les voleurs : soit à la ville, soit dans la campagne ; on n’est en sûreté nulle part.
Israël se flatte que ses péchés demeurent ignorés, mais ils sont là devant Dieu, comme des témoins à charge environnant le coupable.
Malgré l’obscurité de ce passage, on en discerne pourtant assez clairement la pensée principale : c’est la description d’une conjuration, où l’on voit apparaître, tour à tour et les conjurés qui cherchent à entretenir le roi avec tout son entourage dans une trompeuse sécurité et le chef du complot qui ne tarde de le mettre à exécution que le temps nécessaire pour le préparer et le laisser mûrir. Osée fait allusion à un fait qui nous est inconnu, mais qui a pu se répéter souvent dans les temps d’anarchie qui ont terminé l’existence du royaume des dix tribus.
Une scène de palais : les conjurés endorment la vigilance du roi et des princes de sa maison par des paroles trompeuses.
Adultères : infidèles et envers Dieu et envers leur roi.
Pareils à un four… Ce four allumé par le boulanger représente le complot formé par un prétendant ambitieux ; une fois ce complot préparé, il le laisse mûrir dans l’esprit de ses complices, jusqu’à ce que les circonstances en permettent, l’exécution.
Une seconde comparaison : celle de la pâte. Après que le boulanger y a mis le levain, la fermentation s’opère d’elle-même. Ainsi le complot une fois conçu mûrit inévitablement, jusqu’à son exécution.
Le jour de l’exécution est arrivé, c’est celui de la fête de notre roi, le jour anniversaire de sa naissance ou de son avènement au trône : il le célèbre par un banquet. Les conjurés, les grands du royaume, sont parmi les convives ; ils cherchent à l’enivrer ; lui se livre sans défiance à ces perfides ennemis, qui se moquent de son aveugle confiance, pendant qu’il gesticule (il a étendu la main) avec eux.
Tandis que la tête des conjurés et de leur victime s’échauffe, le chef de la conjuration se tient à l’écart, laissant le complot suivre son cours et attendant que l’orgie de la nuit lui livre ses victimes ; tout à coup, vers le matin, il paraît, pareil à une flamme qui brille et consume et il donne le signal de la révolte.
Tous se joignent à lui et le roi tombe avec les principaux juges et magistrats du pays.
Tous leurs rois… Ce tableau est celui de la fin de chacun des derniers rois d’Israël, qui tous ont péri par l’épée des conspirateurs : Sallum tue Zacharie ; Ménahem tue Sallum ; Pékach tue Pékachia et Osée Pékach, etc (2 Rois 15.10-30).
Sans qu’aucun ait crié à moi. Cette fin lamentable n’a pas rendu plus sages les après-venants.
Un gâteau qu’on n’a pas retourné : qu’on a laissé brûler et qui, par conséquent n’est plus bon qu’à être jeté.
Des étrangers… Ces étrangers, auxquels Israël s’adresse, lui font payer de gros tributs qui ruinent le pays ; ainsi de Ménahem (2 Rois 15.10-30).
Et lui ne l’a pas su. Israël s’imagine encore être libre, quand déjà il n’est plus qu’un tributaire de l’étranger.
Sa tête… de cheveux blancs : image d’une vieillesse prématurée comme celle d’un jeune débauché (Proverbes 31.3).
Lui ne l’a pas su. Refrain humiliant pour Israël. Tout le monde remarque les signes précoces de sa décrépitude ; lui seul ne s’en aperçoit pas.
Cet aveuglement orgueilleux d’Israël (comparez Osée 5.5) est ce qui l’empêche de retourner à Dieu, malgré tant de présages de sa ruine prochaine (avec tout cela !).
L’Éternel se prend de pitié à cette vue et son indignation se change en compassion : Israël est comme une pauvre colombe effarée ; il va d’un côté (en Égypte), il va de l’autre (en Assyrie), sans trouver un véritable abri.
Pendant qu’il erre ainsi tout éperdu, le pauvre oiseau tombe tout à coup sous le filet de l’oiseleur ; c’est ici l’image du châtiment divin.
À leur assemblée. Que de fois Dieu ne leur avait-il pas annoncé cette fin par ses prophètes ! Comparez verset 9
Voici l’explication des malheurs du peuple et de la colère de Dieu : Israël, en se livrant aux alliances païennes, est, par rapport à son Dieu, à la fois déserteur (fui loin de moi) et transfuge (infidèles).
Je les délivrerais (comparez le verset 1 et Osée 6.1). Je pourrais et voudrais les délivrer, mais ils m’en empêchent par leur conduite.
Des mensonges. Au lieu de se juger eux-mêmes, ils m’accusent faussement et s’enfoncent toujours plus dans le blasphème et l’impiété.
Leurs cris ne sont pas des cris de repentance, mais de regret sur leurs biens qu’ils ont perdus (Psaumes 32.3 ; Psaumes 32.4) ; c’est ce que l’apôtre appelle 2 Corinthiens 7.10 la tristesse selon le monde qui conduit à la mort.
C’est moi qui… Moi, qui avais été leur bienfaiteur, je suis l’objet de leur hostilité secrète.
Ils se tournent… de tous les côtés, sauf vers le ciel d’où leur viendrait le secours.
Arc trompeur…, qui a perdu son élasticité et dont les traits restent en deçà du but ; ainsi toutes les démarches d’Israël pour obtenir des hommes la délivrance échouent.
À cause de la colère de leurs langues. Ils bravent de leurs langues l’Assyrie, en comptant sur le secours de l’Égypte et l’Égypte les abandonne à leur malheur, en riant d’eux. Cela s’est répété bien des fois ; comparez 2 Rois 17.4 ; Ésaïe 30.3 ; Ésaïe 31.1-3.