Verset à verset Double colonne
1 Les méchants fuient sans que personne les poursuive ; Les justes ont de l’assurance, comme le lionceau.Sans que personne les poursuive. Comparez Lévitique 26.36-37.
Ont de l’assurance, sûrs du secours de Dieu.
Comme le lionceau. Pour cette image, comparez Genèse 49.9.
En révolte. Le terme employé ici désigne habituellement la rébellion de l’homme contre Dieu. Il s’agit donc d’un peuple qui, par ses aspirations coupables, par ses fautes, se serait éloigné de Dieu. Privé de l’appui d’en-haut, il tombe dans l’anarchie. C’est ce qui arriva souvent dans le royaume des dix tribus et, entre autres, après Jéroboam II et en France pendant la première Révolution.
Pour la pensée du deuxième membre, voyez Proverbes 21.22 et Ecclésiaste 9.15.
Un homme pauvre. Comme il est assez rare qu’un pauvre soit appelé au pouvoir, on a parfois, au moyen d’une légère modification (rosch au lieu de rasch), fait signifier chef au mot traduit par pauvre. Sans nécessité. Un homme dépourvu de ressources matérielles peut être appelé à de hautes fonctions. Mais il est à craindre qu’il ne cherche à s’enrichir pendant son passage au pouvoir. Comme des agriculteurs qui sont heureux de voir venir la pluie, on se promet monts et merveilles d’un pareil gouvernement ; et voilà que c’est un orage dévastateur.
Chacun aime et caresse son semblable.
Vantent le méchant, ils n’attachent de prix qu’au bonheur matériel.
S’irritent contre eux et ne craignent pas de leur prouver leur déplaisir. Il y a cela dans ce verbe, que nous avons déjà trouvé Proverbes 15.18 et que nous retrouverons verset 25 et Proverbes 29.22.
Eux : méchant est un collectif.
Les gens adonnés au mal, littéralement : les gens de mal, expression qui aurait aussi bien pu entrer dans l’usage que celle de gens de bien.
Comprennent tout, dans le domaine de la morale (Ecclésiaste 8.5 ; 1 Jean 2.20).
Deux chemins : non pas celui qui s’écarte à droite et celui qui s’écarte à gauche de la bonne voie, mais le chemin du mal et celui du bien. Il suit le premier en réalité et le second en apparence. Il y a donc de l’hypocrisie dans son fait. Il n’a pas encore absolument abandonné le bien ; il est double de cœur (Jacques 1.8), ce qui est la plus grande misère du monde.
La loi : non pas seulement la loi divine, mais, en remontant au sens premier du mot loi, l’instruction des parents ou des maîtres.
Fait honte à son père, à qui on reproche cette mauvaise conduite (Proverbes 27.14).
Les libertins : gourmands, débauchés, prodigues.
L’intérêt en argent, à payer sur une somme prêtée.
L’usure. Faute d’une expression plus exacte, nous rendons ainsi un mot qui n’a qu’à une époque plus récente pris le sens d’usure et qui désigne ici le surplus qu’on exigeait d’un voisin, quand il vous rendait le prêt en nature que vous lui aviez fait.
Comparez Proverbes 15.8 ; Proverbes 15.29. Il faut écouter pour avoir le droit de parler.
Comparez Proverbes 26.27.
Le riche voit dans la prospérité de ses affaires la preuve de sa sagesse et beaucoup de gens, par flatterie, le fortifient dans cette opinion. Mais le pauvre, que rien n’aveugle, le scrute (Proverbes 18.17) et le pénètre de part en part.
Premier membre, comparez Proverbes 29.2 ; Proverbes 11.10-11 ; deuxième comparez verset 28.
Les gens se cachent, littéralement : sont cherchés partout et, par conséquent, obligés de se cacher.
Ce verset pourrait servir d’épigraphe au Psaume 32.
Et les délaisse. La confession seule ne suffit pas.
Sans cesse dans la crainte. Comparez Proverbes 14.16. Il ne s’agit pas uniquement de la crainte de Dieu, mais aussi de celle du mal, du péché, de tout ce qui peut compromettre la santé de l’âme.
Mais qui endurcit son cœur : dans Proverbes 29.1, son cou.
Affamé, littéralement : errant de côté et d’autre, poussé par la faim.
Un peuple pauvre, épuisé par de longues guerres et dépourvu des richesses naturelles, exaspère la brutale avidité du tyran qui l’opprime (verset suivant).
Qui hait les gains coupables prolongera ses jours, et, par conséquent, le monarque qui ne les hait pas, s’expose follement à une mort violente.
L’assassinat prévu au verset 16 n’en est pas moins un crime.
Chargé, littéralement : oppressé par.
Fuit, errant et vagabond, comme Caïn.
Jusqu’à la fosse. Le tombeau seul le mettra à l’abri de la vengeance humaine.
Qu’on ne le retienne pas ! Le conseil Proverbes 24.11 ne le concerne pas. La grâce ici ne peut se substituer au droit. Il faut marcher dans l’intégrité pour être secouru (verset suivant).
Qui suit deux chemins. Même expression que verset 6.
Tombera dans l’un d’eux. Quand la bonne voie lui paraîtra compromettante, ou, vice versa, quand les conséquences du mal l’épouvanteront, il changera de chemin, mais n’échappera pas pour cela. D’autres traduisent : tombera tout d’un coup, en une fois.
Comparez Proverbes 12.11. L’opposition entre le premier et le deuxième membre est plus frappante ici.
L’homme fidèle, littéralement, comme Proverbes 20.6 : l’homme aux fidélités, sûr de caractère et consciencieux. Pour lui Dieu va avant tout.
Deuxième membre : Le gain avant tout. Comparez Proverbes 20.21.
Premier membre, comparez Proverbes 24.23.
On commet le forfait en question. Le moindre cadeau suffit parfois à faire condamner un innocent, ou absoudre un coupable (Ézéchiel 13.19).
L’homme envieux. Voir Proverbes 23.6. Il ne se borne pas à être jaloux de la prospérité d’autrui ; il se consacre avec une passion aveugle à la réalisation de ses ambitions ; tous les moyens lui seront bons (verset 20).
La misère lui surviendra, comme conséquence imprévue de ses agissements. Par intérêt même il devrait se calmer.
Comparez Proverbes 27.6 et Proverbes 29.5. On traduit quelquefois : Celui qui reprend l’homme qui recule, trouvera faveur… Le sens est le même : Celui qui oublie l’idéal moral qu’il avait d’abord poursuivi, ne peut être préservé d’une chute irrémédiable que par une réprimande énergique. Lui montrer de la complaisance serait le précipiter dans l’abîme.
Comparez Proverbes 20.21.
Du destructeur, ou du dissipateur. Celui qui, du vivant de ses parents, s’approprie une partie de leur bien et en use à son profit, peut être mis sur le même pied que celui qui les ruine par de folles dépenses (Proverbes 19.26).
Avide, littéralement : large d’âme, l’âme étant prise comme Proverbes 23.2 dans le sens d’appétit.
Excite les querelles. Comparez Proverbes 13.10.
Sur la confiance en l’Éternel, voir Proverbes 16.20 et Proverbes 29.25.
Rassasié, littéralement : engraissé. Comparez Proverbes 11.25.
Qui se confie. C’est par ce mot que notre verset se rattache au précédent.
En son propre cœur. Le cœur naturel n’a pas des pensées conformes à la sagesse divine ; lui obéir c’est marcher au-devant de tous les périls.
Est un sot. En hébreu ce mot signifie précisément un présomptueux qui a en lui-même une confiance aveugle.
Comparez Proverbes 11.25 ; Proverbes 19.17 ; Proverbes 22.9.
Qui ferme les yeux. Comparez Ésaïe 1.15.
Chargé de malédictions, humaines et divines. C’est l’opposé du verset 20 : chargé ou comblé de bénédictions.
Premier membre, comparez verset 12 ; deuxième, comparez Proverbes 11.10 et Proverbes 29.2.
Se multiplient, non pas : reparaissent en grand nombre dans le pays, mais : prospèrent, parce que les jours de la persécution ont pris fin.