Verset à verset Double colonne
Ce psaume étonne le lecteur, non seulement par sa longueur, mais par son uniformité. D’un bout à l’autre de ses 176 versets, il fait l’éloge de la loi divine. Il n’est qu’un seul verset, le 122, qui ne mentionne en aucune façon les préceptes, statuts ou commandements de cette loi. Cet éloge est entremêlé de prières, de supplications, d’actions de grâces, mais sans que l’on puisse reconnaître une marche bien accentuée de la pensée dans une direction déterminée.
Cette monotonie, cependant, n’est pas sans offrir un caractère de grandeur, qui devient évident à qui se rend compte de l’intention qui a présidé à la composition de ce cantique. L’insistance extraordinaire, avec laquelle l’auteur célèbre la loi de l’Éternel, donne lieu de penser qu’il écrivait au moment où Esdras travaillait à recueillir les écrits sacrés d’Israël et à mettre en particulier la loi en pleine lumière. On sait combien était critique, à cette époque, la situation du peuple de Dieu, de quel œil jaloux et méchant le regardaient les peuplades voisines (Néhémie 4.7), avec quelle facilité certains rois de Perse avaient prêté l’oreille aux accusations portées contre les Juifs par les gouverneurs samaritains ou ammonites (Esdras chapitre 4). Israël lui-même était loin d’être un seul cœur et une seule âme dans son attachement à l’Éternel. Sans l’intervention énergique d’Esdras et de Néhémie, il aurait bientôt renouvelé les errements de ses pères, en adoptant les mœurs et les pratiques religieuses de ses voisins (Esdras chapitre 9 ; Néhémie chapitres 5 et 13). En de telles circonstances, la partie fidèle de la nation comprit avec Esdras que sa seule sauvegarde était son attachement à la loi de l’Éternel. Ce psaume nous révèle l’effort de foi que dut faire, à cette époque-là, cette poignée de croyants, pour conserver, en face de tant d’ennemis extérieurs et de difficultés intérieures, son caractère de peuple de Dieu. Fais-moi vivre !, tel est le cri que fait entendre dans ce psaume l’élite de la nation (versets 37, 40, 88, etc.) et pour elle la vie ne se trouve que dans l’attachement à la parole divine. En face du mépris, des complots, des persécutions, cette parole est la consolation d’Israël, sa joie et sa force.
Cet attachement à la parole divine ne doit pas être le fait d’une génération seulement ; il doit distinguer l’Israël de tous les temps. Aussi le psaume 119, tout en étant une touchante profession de foi, a-t-il un but éducatif. On l’a appelé avec raison l’abécédaire où les jeunes Israélites apprenaient à connaître, avec les éléments mêmes de leur langue et de leur écriture, les grands principes de leur foi et s’imprégnaient des sentiments de respect et d’amour pour la loi de Dieu, qui devaient les diriger dans toute leur carrière. Les vingt-deux strophes du psaume correspondent aux vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu ; chacune d’elles comprend huit versets, commençant tous par la lettre à laquelle correspond la strophe ; ainsi tous les versets de la première strophe commencent par A (Aleph), tous ceux de la deuxième strophe par B (Beth) et ainsi de suite. Nous avons ici le plus complet des psaumes alphabétiques (voir Introduction). Bien que cet ordre alphabétique, destiné à faciliter la mémorisation, n’ait pas pu être reproduit dans les traductions françaises, nos Églises réformées ont longtemps conservé à ce psaume une place dans l’éducation religieuse de la jeunesse ; dans certaines Églises suisses, le Psaume 119 était, il y a à peine un demi-siècle, le seul que l’on fit chanter aux enfants dans les catéchismes du dimanche.
Malgré l’absence de divisions bien arrêtées dans le psaume, nous pouvons envisager les quatre premières strophes comme formant une introduction, où sont indiquées déjà les diverses pensées qui seront développées dans la suite (versets 1 à 32). Le corps du psaume est formé de quatorze strophes, dont les sept premières expriment surtout le besoin qu’éprouve Israël du secours divin, les sept suivantes la joie que le fidèle trouve en Dieu et en sa parole (versets 33 à 144). Les quatre dernières strophes sont la conclusion de tout le psaume (versets 145 à 176).
Heureux celui qui dès sa jeunesse, fait de la loi de l’Éternel son guide et son trésor, de manière à être non seulement préservé de toute chute et de toute défection, mais mis au large, même à travers les plus profondes détresses.
Première strophe : Heureux ceux qui vivent selon la loi de l’Éternel !
Selon la loi, littéralement : dans la loi. Cette loi est l’élément dans lequel ils vivent et se meuvent. Le terme de loi, déterminé au verset suivant par celui de témoignages, est pris ici dans son sens le plus général et doit s’entendre de tout l’ensemble des révélations divines. Comparez Psaumes 1.1 ; Psaumes 19.8.
Et le cherchent. L’amour pour la loi divine n’a de valeur que si c’est l’Éternel lui-même que le fidèle cherche dans ses témoignages et si, de plus (versets 3 et 4), il met en pratique ce qu’il connaît de la vérité.
Dans la seconde partie de la strophe, le psalmiste s’applique à lui-même ce qu’il a dit dans la première moitié.
Les décrets. Nous rendons ainsi le mot mischpathim, qui signifie proprement : sentences judiciaires. Il s’agit ici des décisions divines dont la loi est l’expression.
Ne m’abandonne pas entièrement.
Le prophète ne refuse pas en tout et partout que sa vie ne soit éprouvée ; mais il craint de défaillir, si la tentation dure trop longtemps
Deuxième strophe : Dès sa jeunesse, le fidèle se dirige d’après la parole de Dieu ; il continuera à le faire.
Sa conduite, littéralement : son sentier.
Selon ta parole et non selon sa propre sagesse ou celle des hommes.
Ne permets pas que je m’égare. C’est ici le langage de l’humilité, à la vue des innombrables voies mauvaises qui s’ouvrent à l’entrée de la vie.
J’ai serré, proprement : J’ai caché, comme un trésor que l’on craint de perdre (Luc 8.15).
Béni sois-tu ! Cri de louange inspiré au psalmiste par la pensée du grand prix de cette parole divine qu’il possède en son cœur et qu’il désire connaître toujours mieux (enseigne-moi… ).
Comme si j’avais tous les trésors. Comparez Psaumes 4.8.
Troisième strophe : Dans l’isolement et le mépris auxquels est exposé le fidèle, sa seule joie est de connaître les témoignages de Dieu.
Que je vive et que je garde, ou : Que je vive pour garder ta parole.
Dessille mes yeux. Comparez Éphésiens 1.17-18.
Les merveilles de ta loi : les pensées d’amour et de sainteté que révèle cette loi, mais que l’homme, remis à lui-même, ne sait pas voir.
Je suis étranger, en passage et méprisé (verset 22), sur cette terre, où je n’ai rien qui m’appartienne en propre. Revenus de Babylone, les Israélites fidèles se sentaient étrangers dans leur propre pays, dont on leur disputait la possession et où on leur contestait le droit de servir fidèlement l’Éternel (Esdras chapitre 4).
Mon âme se consume, littéralement : Mon âme est brisée. Le fidèle, auquel rien n’est plus précieux que la parole divine, attend dans une véritable souffrance morale que les arrêts de Dieu, ses décrets éternels (voir verset 7, note), aient force de loi. Ainsi compris, ce verset fraie la voie au verset 21.
Tu as tancé. Ce passé fait allusion aux jugements exercés jadis sur les ennemis de Dieu. Ce que l’Éternel a fait, il le fera encore.
Gens maudits, qui s’égarent : allusion à Deutéronome 27.26.
Ôte l’opprobre. Le véritable opprobre repose sur ceux qui méprisent la loi de Dieu (verset 24) ; il ne saurait demeurer sur le fidèle.
Des princes ont beau s’asseoir. Il y a ici opposition entre ce conseil des princes et celui que le fidèle tient avec les témoignages de l’Éternel, qu’il appelle les gens de mon conseil (verset 24). Le verset 23 semble avoir trait à ce que le peuple, revenu de l’exil, eut à souffrir de la part des chefs des peuplades voisines.
Mon âme est attachée à la poudre : elle touche à la mort (Psaumes 44.26).
Selon ta parole : conformément aux promesses de vie que tu as faites à ceux qui observent ta loi (Lévitique 18.5).
Nous ne devons jamais prier, sans avoir à la main la clé des promesses
La voie du mensonge : celle de l’infidélité, par opposition à celle qui est indiquée au verset 30.
Corps du psaume, composé de quatorze strophes, dont les sept premières ont plutôt le caractère de la supplication et les sept dernières celui de l’action de grâces.
Enseigne-moi… Cette demande, comme celle des versets suivants : Donne-moi l’intelligence…, incline mon cœur…, détourne mes yeux…, est inspirée par un esprit bien différent du légalisme pharisaïque ; le fidèle sent que ses bons désirs eux-mêmes sont l’œuvre de Dieu.
Et-non vers le gain. Comparez Matthieu 6.33 ; 1 Timothée 6.10.
La vanité : ce qui n’a aucune valeur réelle et trompe ceux qui s’y confient.
Confirme ta parole… : en accordant le secours et la protection qu’elle promet.
Pour que l’on te craigne. L’accomplissement des promesses divines augmente la crainte de Dieu dans le cœur de ses serviteurs (Psaumes 40.4 ; Psaumes 130.4).
L’opprobre que je redoute. D’après l’ensemble de la strophe, il semble que l’opprobre redouté du fidèle est celui qui résulterait du péché lui-même, s’il s’y livrait. Il craint par-dessus tout d’y tomber, parce qu’il trouve bons les jugements que Dieu prononce contre le mal.
Fais-moi vivre. Vivre, pour le psalmiste, c’est observer les commandements de Dieu. Il est conforme à la justice de Dieu qu’un tel désir soit exaucé.
Sixième strophe : Le fidèle implore la grâce de pouvoir confesser sa foi sans crainte et avec joie.
N’ôte pas de ma bouche… Si aucun signe de la faveur divine n’apparaissait envers lui (verset 41), le fidèle aurait la bouche fermée, en face des impies (verset 42).
Je marcherai au large. Il s’agit ici de la liberté et de l’assurance intérieures qui accompagnent l’obéissance.
Je parlerai de tes témoignages devant les rois. La Confession d’Augsbourg a fait de cette parole sa devise.
J’élèverai mes mains : témoignant ainsi que tous mes désirs se rapportent à tes commandements.
Septième strophe : En face du mépris des hommes, la parole de Dieu est la consolation du fidèle.
Mes cantiques. Il y a opposition entre ce mot, qui, dans le texte hébreu, est en tête du verset et le premier mot du verset 53. Quand une ardente colère me saisit, ta parole est pour moi comme un cantique qui me réjouit.
Où je séjourne comme un passant, ou comme un étranger. David déjà disait, en parlant de la vie terrestre : Nous sommes des étrangers devant ta face et des voyageurs, comme nos pères (1 Chroniques 29.15). Les Hébreux, molestés et persécutés dans leur propre pays, après le retour de l’exil, pouvaient, à plus forte raison, tenir un langage semblable. Comparez verset 19.
La nuit. Comparez verset 62 ; Psaumes 42.9 ; Psaumes 63.7.
Et je garde ta loi. Le résultat des méditations du psalmiste est de graver plus profondément dans son cœur la loi de Dieu.
C’est là ma part, hébreu : C’est là ce qui est à moi, ce qui m’appartient en propre (Psaumes 4.7 ; Luc 10.42). Cette pensée, indiquée déjà, quoique moins expressément, au verset 19, est développée dans la huitième strophe.
Huitième strophe : La bonne part du fidèle.
Tu es ma part. Comparez Psaumes 16.5 ; Psaumes 73.26.
J’ai fait le compte de mes voies : C’est après une sérieuse délibération avec lui-même qu’il s’est tourné résolument vers Dieu et sa parole. Mais plus cette décision a été réfléchie, plus l’obéissance qui l’a suivie a été prompte (Je me suis hâté, verset 60) et persévérante (verset 61).
Je m’associe… Le vrai croyant ne peut rester isolé dans sa piété.
Ta bonté remplit la terre (Psaumes 33.5). L’homme qui sait reconnaître cela n’en éprouve qu’un désir plus vif de pénétrer dans les enseignements de la parole de Dieu (fin du verset).
Neuvième strophe : C’est sur la voie de l’humilité et parfois de l’affliction que l’on arrive à la vraie connaissance de la parole de l’Éternel.
Tu as agi avec bonté, même quand tu m’as humilié (verset 67).
Avant d’avoir été humilié, ou affligé ; le verbe hébreu offre ces deux sens. Comparez Hébreux 12.5-11.
Moi, de tout mon cœur… Les calomnies n’ont pour effet que de porter le fidèle à une piété toujours plus sincère et obéissante.
Leur cœur est figé : insensible et incapable de discerner ce qu’il y a de divin dans la loi. Comparez Psaumes 17.10 ; Ésaïe 6.10.
Dixième strophe : Dieu humilie, mais il témoigne aussi à son peuple sa compassion, de manière à confondre les impies.
Tes mains m’ont fait. C’est là, pour le fidèle, un motif de confiance. Le Dieu qui l’a formé lui donnera aussi l’intelligence nécessaire pour comprendre sa volonté.
Ceux qui te craignent… se réjouiront : en voyant la bénédiction qui repose sur un homme que Dieu protège. C’est là une pensée qui revient souvent dans les Psaumes (Psaumes 34.3 ; Psaumes 35.27 ; Psaumes 107.42, etc.).
Que ta bonté soit ma consolation. Une telle requête peut être présentée avec confiance par l’homme qui comprend que cette bonté ne s’est en réalité jamais éloignée de lui, que même c’est elle qui l’a frappé et humilié (versets 65, 68, 75). Cette même grâce divine ne tardera pas à vivifier le fidèle, après l’avoir fait souffrir (verset 77).
Que les orgueilleux soient confus. Ils le seront, en constatant la bénédiction accordée au fidèle ; ainsi une même cause remplira de joie les uns (verset 74) et de confusion les autres (verset 78).
Que… reviennent à moi : Qu’ils reprennent confiance en moi. Les épreuves dont est frappé le fidèle peuvent, comme celles de Job, éloigner momentanément de lui bien des hommes craignant Dieu, mais encore vacillants dans leur foi.
Onzième strophe : Angoisse redoublée et nouvel effort de foi.
Mes yeux languissent, fatigués de regarder vers la délivrance promise, sans qu’elle vienne.
Une outre enfumée. L’usage existait dans l’antiquité de suspendre au-dessus des foyers des outres pleines de vin, pour hâter la maturation de ce dernier. Il faut se représenter ici une outre tellement calcinée et racornie qu’elle ne sert plus à rien.
Que sont les jours… : de quelle courte durée ! (Psaumes 39.5). C’est pourquoi, hâte la délivrance !
Du pays : de la Terre Sainte, dont les peuples voisins voyaient d’un œil jaloux Israël reprendre possession.
Je n’ai pas abandonné. La détresse aurait pu pousser Israël à faire de coupables concessions ; il a tenu bon.
Dans les cieux. Détournant ses regards de sa triste position, le psalmiste, comme autrefois Abraham (Genèse 15.5), les élève vers les cieux ; là règne sans conteste cette même volonté divine qui se fait entendre dans la loi donnée à Israël. Comparez Psaumes 89.3.
Tu as fondé la terre. La stabilité de la terre, de même que l’ordre qui règne dans les cieux, témoigne de la fidélité de l’Éternel.
Si la loi n’eut fait mes délices… Une chose a préservé le fidèle d’un complet découragement, c’est la foi à la sagesse, à la justice et à la bonté de Dieu, qui se révèlent dans la loi. Ce même attachement à la loi est la sauvegarde d’Israël pour l’avenir (versets 93 à 95).
J’ai vu une fin. Les choses les plus excellentes sont passagères et l’esprit humain se heurte partout à des limites infranchissables ; mais il trouve dans la parole divine des horizons toujours plus vastes de lumière, de vie et de consolation.
Treizième strophe : Combien est douce à l’âme fidèle la loi divine, qui donne la vraie sagesse !
Plus sage que mes ennemis. Quelle que soit leur intelligence, le premier principe de la sagesse, qui est la crainte de Dieu, leur fait défaut.
Plus éclairé que ceux qui m’enseignent…, que les anciens. Ni l’âge ni le savoir ne donnent, à eux seuls, la vraie sagesse ; elle ne se trouve que dans la loi de l’Éternel, le docteur suprême.
Plus que le miel. Voir Psaumes 19.11.
Quatorzième strophe : En possession d’une telle lumière, le fidèle est résolu à observer la loi de Dieu, quoi qu’il puisse lui en coûter.
Une lampe à mes pieds : une lumière qui, dans l’obscurité régnante, me met en état de poser le pied en lieu sûr. Comparez Psaumes 19.9.
J’ai juré Le peuple, dans son ensemble, l’a fait en Sinaï, lorsqu’il a conclu alliance avec Dieu ; pour le fidèle, chaque sacrifice est comme un renouvellement de cette alliance.
Selon ta parole. Voir verset 25, note.
Les offrandes volontaires de ma bouche. Comparez Psaumes 50.14 ; Psaumes 19.15 ; Hébreux 13.15.
Ma vie est en danger, littéralement dans ma main, expression qui se trouve Juges 12.3 ; 1 Samuel 19.5, dans le sens de : risquer sa vie. Ce verset pourrait donc signifier : Je suis prêt à tout risquer, pour observer ta loi ; et c’est dans ce sens que le Talmud dit : La prière de l’homme n’est pas exaucée, s’il ne prend pas sa vie dans sa main. Le verset suivant indique plutôt qu’il s’agit ici des dangers que court constamment le fidèle, il est vrai, à cause de son attachement à la parole de Dieu.
Quinzième strophe : Une seule chose est à redouter, c’est le jugement qui atteindra ceux qui auront négligé la loi de l’Éternel.
Ceux qui sont doubles de cœur : ceux qui clochent des deux côtés, entre le culte de l’Éternel et celui des faux dieux. Après le retour de l’exil, les compromis avec l’idolâtrie étaient le plus grand danger que redoutassent pour le peuple de Dieu des hommes tels qu’Esdras et Néhémie. L’horreur pour de tels compromis n’est qu’une des faces de l’amour pour la loi de Dieu (fin du verset).
Retirez-vous. Comparez Psaumes 6.9, note.
Soutiens-moi. Le secours continuel de Dieu est nécessaire à celui qui veut rester inébranlablement attaché à la parole divine.
Tu rejettes… avec mépris.
Leurs séductions, littéralement : leur tromperie, par laquelle ils se trompent eux-mêmes les premiers, les raisonnements spécieux par lesquels ils justifient leur conduite et séduisent ceux qui les écoutent.
L’amour pour la loi de Dieu n’inspire pas au fidèle une orgueilleuse sécurité. Plus il admire la sainteté de cette loi, plus il tremble à la pensée du jugement qui frappera les violateurs.
Seizième strophe : Que l’Éternel vienne au secours de celui que l’on persécute pour son attachement à sa loi !
Mes yeux languissent. Même expression que verset 82.
Et m’enseigne… La délivrance que demande le psalmiste doit le faire pénétrer mieux dans la connaissance de la volonté sainte de Dieu.
C’est pourquoi. Plus les commandements de Dieu sont oubliés, plus le fidèle en sent le prix.
Plus que l’or. Comparez Psaumes 19.11.
Dix-septième strophe : Le fidèle est avide des enseignements divins et il s’afflige de les voir méprisés.
La révélation, littéralement : l’ouverture de ta parole. Pour trouver la lumière, il faut que l’esprit de l’homme pénètre dans le sens de l’Écriture.
J’ai ouvert la bouche : dans le désir ardent de goûter et de savourer la parole de Dieu. Comparez Job 29.23.
Comme cela est juste, littéralement : selon le droit. Dieu veut bien accorder à ceux qui l’aiment le droit de recourir à sa grâce.
Fais luire ta face. Comparez Psaumes 80.4, Psaumes 80.8.
Ruisseaux d’eau : image empruntée sans doute à Lamentations 3.48.
Dix-huitième strophe : Les témoignages de l’Éternel sont justes, et, si les méchants les oublient, ils n’en font pas moins la consolation du fidèle, en toutes ses détresses.
Tu es juste. Le psalmiste célèbre ici la justice et la fidélité de l’Éternel, comme il a célébré sa bonté (versets 65 à 72) et son éternité (versets 89 à 96).
Mon zèle m’a consumé. Comparez Psaumes 69.10.
Pure de tout alliage. Comparez Psaumes 12.7 ; Psaumes 18.31.
Ils approchent…, ils se tiennent loin… Plus ils s’approchent de leur but inique, plus ils s’éloignent de Dieu.
Tu es proche, plus proche encore des tiens que le méchant.
Tes commandements, qui sont l’élément dans lequel je vis, sont la vérité même, contre laquelle tous les artifices du mensonge ne peuvent rien et qui subsiste à toujours (verset 152).
Vingtième strophe : Fais-moi vivre !
Défends ma cause, proprement : combats mon combat (Psaumes 43.1 ; Psaumes 74.22).
Nombreux : répétition voulue du terme qui vient d’être appliqué aux compassions divines ; le psalmiste voit d’une part une armée de méchants, d’autre part l’armée des miséricordes célestes.
Les infidèles, ou perfides, qui violent la foi jurée. Peut-être le psalmiste a-t-il en vue les Juifs qui faisaient des concessions au paganisme (Esdras 9.13 ; Néhémie 13.4, Néhémie 13.15, Néhémie 13.23).
Vingt-et-unième strophe : Au milieu des persécutions, la parole de Dieu est la joie du fidèle.
Les grands, ou des princes, des hommes puissants, tels que ceux contre lesquels eut à lutter Néhémie, soit au sein même du peuple, soit au dehors (Néhémie 2.19 ; Néhémie 5.7).
Mon cœur n’a craint… Qui craint Dieu n’a pas peur de l’homme.
Sept fois le jour : nombre sacré et symbolique. Le fidèle ne s’en tient pas aux heures fixées pour la prière, le matin, à midi et le soir (Psaumes 55.18 ; Daniel 6.10), mais à toute heure il éprouve le besoin de louer Dieu.
Vingt-deuxième strophe : Strophe finale, qui résume le psaume entier. Que mon cri parvienne jusqu’à toi !
Ma langue célébrera ta parole, littéralement : répondra à ta parole. Il y a entre l’Éternel et l’homme pieux comme un dialogue recommençant chaque fois que le fidèle entend ou lit les Écritures.
Je suis errant. Au terme de ce psaume, qui n’est qu’une longue affirmation d’attachement à la loi de Dieu, cette parole ne peut être entendue dans le sens d’un égarement spirituel. Il doit y avoir plutôt allusion à la position du peuple, qui se sent étranger et comme perdu dans son propre pays, où le poursuit le mauvais vouloir de ses ennemis.