Verset à verset Double colonne
L’Israélite a souffert de son isolement (Psaume 120). Maintenant il se met en route pour Jérusalem. La première strophe de ce psaume est un dialogue entre ceux qui partent et ceux qui restent au logis ; les uns et les autres pensent aux dangers du voyage et recherchent pour les pèlerins le secours de l’Éternel (versets 1 à 4). La seconde strophe, où s’exprime toute l’assurance de la foi, est une bénédiction, un adieu solennel, adressé à ceux qui se mettent en route (versets 5 à 8).
Pour les pèlerinages. Ce titre, légèrement différent de celui des autres cantiques des pèlerinages, semble désigner ce psaume-ci comme le psaume spécial du départ ; on le chantait en vue du voyage.
Je lève les yeux, proprement : Je lèverai. Dès ce moment, le pèlerin regarde vers Sion et il ne cessera pas de le faire ; il cherche dans le lointain les montagnes sur lesquelles s’élève la ville sainte (Psaumes 87.1).
D’où me viendra le secours ? contre les dangers de toute espèce d’un voyage à travers des contrées arides ou infestées de pillards.
Le croyant répond lui-même à sa question.
L’Éternel, qui a fait les cieux et la terre. Cette même désignation est donnée à l’Éternel dans le Psaume 134, qui est aussi un psaume d’adieux, mais adressé aux pèlerins quittant Jérusalem pour regagner leurs demeures. Un tel Dieu saura protéger les siens contre tous les dangers provenant soit du ciel (versets 5 et 6), soit de la terre (versets 3 et 4).
Qu’il ne laisse pas. C’est ici, d’après l’hébreu, un vœu et non une promesse. Il se place tout naturellement dans la bouche des parents et amis obligés de rester au logis. Il est possible que ceux qui parlent ainsi désignent par celui qui te garde l’escorte qui doit accompagner les pèlerins. On ne comprendrait guère en effet la parole : Qu’il ne sommeille pas, si elle devait d’emblée s’appliquer à l’Éternel. Mais la vague inquiétude qui se fait ainsi jour donne, occasion à ceux qui vont partir d’exprimer au verset suivant leur entière confiance en Celui qui est leur vrai gardien. Pour lui, disent-ils, il ne peut être question de sommeil !
L’adieu de la foi. Maintenant plus d’inquiétude, puisque l’Éternel est celui qui te garde !
Ton ombre : ta protection. Les deux mots sont synonymes, à tel point que, dans le passage Nombres 14.9, les traductions ont remplacé le mot d’ombre par celui de protection. On comprend qu’il en soit ainsi dans un pays où le premier et le plus permanent des dangers d’un voyage est celui qui provient de la chaleur (voir verset 6). L’expression parallèle : il est à ta main droite, éveille aussi l’idée de protection, quoique avec la nuance d’une intervention plus active, la droite étant la main de l’action. Comparez Psaumes 16.8 ; Psaumes 105.5.
Le soleil ne te frappera point : même image que celle que nous employons, quand nous parlons d’un coup de soleil.
La lune. On a cru longtemps que la lune n’était mentionnée ici que par besoin de parallélisme ; mais on sait maintenant par des témoignages dignes de foi que, dans les pays du midi, le clair de lune peut produire des maladies analogues à celles qui résultent des coups de soleil.
Il gardera ton âme : ta vie, ta personne.
Ta sortie et ton entrée : tes allées et venues, tout ce que tu fais (Deutéronome 28.6 ; 1 Samuel 29.6). La sortie désigne naturellement ici le départ pour Jérusalem et l’entrée l’arrivée au but du voyage ; mais ce vœu, pris tout d’abord dans son sens spécial et littéral, s’élargit ensuite pour s’étendre à l’existence entière, par les derniers mots : dès maintenant et à jamais.