Verset à verset Double colonne
Ce psaume est composé presque entièrement de réminiscences ou de citations de cantiques plus anciens, ce qui ne l’empêche pas de former un tout où les pensées se suivent très logiquement. S’il porte en suscription le nom de David c’est sans doute à cause des nombreuses paroles de David qu’il contient. Le fait qu’il reproduit aussi une parole des Lamentations (verset 3) montre qu’il appartient en réalité à une époque plus récente que celle du roi-prophète.
Le sentiment qui domine dans ce psaume est moins l’indignation de l’innocent persécuté que la tristesse de l’homme qui souffre de ses péchés. Aussi ce cantique a-t-il été rangé parmi les Psaumes pénitentiaux, dont il clôt la série (voir Introduction).
Après une humble invocation, le psalmiste expose à Dieu sa situation (versets 1 à 6). Cette première partie du psaume se termine par un jeu d’instruments. La seconde partie contient la prière proprement dite, par laquelle le fidèle demande à l’Éternel, en même temps que la délivrance, sa direction pour être conduit dans le bon chemin (versets 7 à 12).
Ta fidélité, à tes promesses et ta justice : ce sont là les seuls motifs que fasse valoir le psalmiste, à l’appui de sa requête. Il ne s’agit évidemment pas ici de justice rétributive (voir verset 2), mais de la justice en vertu de laquelle Dieu se conforme à cette loi miséricordieuse, établie par lui-même, qui assure le pardon au pécheur repentant et fait prévaloir la grâce sur le droit strict (Psaumes 25.8 ; Psaumes 31.2 ; 1 Jean 1.9).
Nul vivant ne sera trouvé juste… Pensée souvent exprimée dans Job (Job 4.17 ; Job 9.2 ; Job 14.4, etc.) et que développe Romains 3.20.
La première partie de ce verset est empruntée à Psaumes 7.6 ; la seconde à Lamentations 3.6.
Je me souviens… Comme un homme dont la carrière est terminée et qui est presque déjà dans le Schéol, le psalmiste se reporte au temps passé, où l’Éternel agissait en sa faveur. Ce verset, comme déjà le précédent, est une réminiscence de Psaumes 77.4-6.
Terre altérée. Comparez Psaumes 63.2.
Ici encore nous voyons reparaître des paroles d’autres psaumes. Comparez Psaumes 69.18 ; Psaumes 28.1, etc.
Dès le matin : le plus promptement possible ; de plus, à l’idée du matin s’associe souvent celle d’un commencement nouveau et d’une lumière libératrice (Psaumes 30.6), idée à laquelle se rattache très naturellement la demande de la fin du verset. Le psalmiste, défiant de lui-même, a besoin d’être conduit et guidé dans la voie, de l’obéissance.
Cette parole rappelle celle de Psaumes 90.14 : Rassasie-nous dès le matin de ta bonté.
Je me mets à couvert… Au milieu de tant de paroles empruntées à d’autres cantiques, celle-ci est propre à notre psaume ; on ne la trouve nulle part ailleurs. Comme le verbe manque de complément, quelques-uns traduisent : J’ai mis à couvert auprès de toi… mes pensées, mon secret ; je te l’ai confié.
Ton bon Esprit, littéralement : ton Esprit, qui est bon, qui est le bien même et qui veut le bien de ceux qui t’aiment.
Sur une voie unie, littéralement : dans une terre unie ; mais il est possible que dans le texte hébreu une erreur de copiste ait substitué le mot de terre à celui de sentier.
À cause de ton nom : voir Psaumes 25.11
Dans ta justice, retire mon âme…, dans ta miséricorde, retranche… On s’attendrait à un ordre inverse : Sauve, dans ta bonté et détruis dans ta justice. Mais ici, comme au verset 1, le psalmiste ne donne pas au mot de justice un sens juridique. Parce que l’Éternel est juste envers lui-même, il sauve celui qui est son serviteur et parce qu’il aime ce dernier, il détruit ses ennemis. Quant à ce dernier vœu, voir la note d’introduction au Psaume 109.