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Psaumes 25
Bible Annotée (interlinéaire)

Verset à verset  Double colonne 

Plan du commentaire biblique de Psaumes 25

Prière d’un affligé qui cherche les directions de l’Éternel

Nous avons déjà remarqué dans les psaumes 9 et 10 quelques indices de l’ordre alphabétique qui préside à un certain nombre de psaumes (voir l’introduction). Le Psaume 25 est le premier où cet ordre soit suivi d’un bout à l’autre. Nous avons inscrit en tête de chaque verset les noms des lettres hébraïques qui commencent le premier mot du verset. On remarque dans cet arrangement quelques irrégularités qui nous montrent que, pour le psalmiste, le soin de la forme n’est pas allé jusqu’à l’asservissement. Les mêmes particularités se retrouvent au Psaume 34. On remarquera entre autres que le Psaume 25, comme le 34, après avoir épuisé les lettres de l’alphabet, commence le verset final par le mot racheter, qui a pour initiale une lettre déjà employée plus haut. D’autres ressemblances voulues (comparez Psaumes 25.12 et Psaumes 34.13) nous montrent qu’un lien étroit rattache l’un à l’autre ces deux psaumes ; le second, où règne l’action de grâces, est comme la réponse à l’humble requête du premier.

Le Psaume 25 a été composé pour être appris par cœur, l’ordre alphabétique devant faciliter la mémorisation. L’auteur, sachant que ses expériences et sa situation étaient celles d’un grand nombre d’hommes pieux, a fait de sa prière celle du peuple de Dieu. L’humilité est le trait dominant de cette prière. Le croyant, entouré d’ennemis et pris dans des difficultés inextricables, à vues humaines (versets 15, 17, 19), demande à Dieu de lui faire connaître le chemin qu’il doit suivre. Suivant l’expression de Calvin, le psaume contient des méditations entrelacées de prières.La prière domine dans une première partie (versets 4 à 7). Puis le psalmiste s’affermit dans sa foi, en rappelant que les grâces qu’il demande sont précisément celles que Dieu accorde à ceux qui le craignent (versets 8 à 15). La prière reprend ensuite avec plus d’instance (versets 16 à 22).

1 De David.
Aleph.
À toi, ô Éternel ! J’élève mon âme,

La prière (1-7)

À toi et à nul autre.

Il n’y a rien plus contraire à la vraye et pure invocation de Dieu, que de chanceler et regarder çà et là s’il n’y aura point quelques aides du monde qui viennent au secours et cependant laisser Dieu, ou ne se mettre pas droit sous sa garde et protection
— Calvin
2 Beth.
Mon Dieu, je me confie en toi. Que je ne sois point confus,
Que mes ennemis ne triomphent pas à mon sujet ! 3 Guimel.
Quiconque s’attend à toi ne sera pas confus.
Ceux-là seront confus, qui agissent perfidement, sans cause.

Ceux qui agissent perfidement, hébreu : les infidèles, ceux qui trahissent. Le contraste avec quiconque s’attend à toi, montre qu’il s’agit ici d’infidélité envers Dieu, aussi bien que de perfidie envers les hommes.

Sans cause, de ma part du moins.

4 Daleth.
Éternel ! Fais-moi connaître tes voies,
Enseigne-moi tes sentiers !

Tes voies. L’infidèle (verset 3) suit ses propres voies ; le désir du fidèle est de connaître la voie de Dieu. Il a besoin pour cela d’un enseignement divin ; le chemin existe tout frayé, seulement il faut le voir (Psaumes 32.8).

5 Hé, Vav
Fais-moi marcher dans ta vérité, et m’enseigne,
Car tu es le Dieu de mon salut, Je m’attends à toi tout le jour.

Fais-moi marcher. À l’enseignement doit s’ajouter une impulsion divine.

6 Zaïn.
Souviens-toi de tes compassions, ô Éternel, et de tes gratuités,
Car elles sont dès l’éternité. 7 Heth.
Ne te souviens pas des fautes de ma jeunesse,
Ni de mes transgressions. Souviens-toi de moi selon ta miséricorde,
À cause de ta bonté, ô Éternel !

Des obstacles s’opposent à ces communications de lumière et de force divines, ce sont les fautes de jeunesse et les transgressions ; les premières sont les péchés commis étourdiment et dont la gravité n’apparaît que plus tard ; les secondes sont les péchés dans lesquels la volonté réfléchie a joué un plus grand rôle (comparez Psaumes 19.13-14).

8 Teth.
L’Éternel est bon et juste ; C’est pourquoi il montre aux pécheurs le chemin ;

Interrompant sa prière, le psalmiste médite sur la bonté de l’Éternel, à laquelle il vient de faire appel.

L’Éternel est juste, ou droit. Il n’y a en lui ni caprice, ni passion ; il ne s’écarte jamais de la loi de sainteté et d’amour, qui est l’expression de sa volonté (1 Jean 1.9).

9 Iod.
Il fait marcher les humbles dans la justice,
Et il enseigne aux humbles sa voie. 10 Kaph.
Tous les sentiers de l’Éternel sont miséricorde et fidélité,
Pour ceux qui gardent son alliance et ses témoignages.

Les sentiers de l’Éternel : ses dispensations envers les siens, mais aussi conformément à l’idée dominante du psaume, la voie qu’il leur enseigne à suivre. Le fidèle qui marche dans cette voie n’y trouve que miséricorde et fidélité, ou grâce et vérité (Jean 1.14). Ce sont deux rayons inséparables de la lumière divine. En faisant grâce, Dieu reste fidèle à lui-même, mais il ne fait pas grâce en dehors des conditions de foi et de soumission qu’il a posées de tout temps.

Ses témoignages : expression qui revient fréquemment dans les Psaumes, surtout dans le Psaume 119, pour désigner la loi divine. Comparez Ésaïe 8.20.

11 Lamed.
À cause de ton nom, ô Éternel, tu pardonneras mon iniquité,
Car elle est grande.

À cause de ton nom : voir Psaumes 23.3. Pour que le pardon ait lieu, il ne faut rien moins que le déploiement de tout ce qui se révèle dans le nom de l’Éternel, car l’iniquité est grande.

12 Mem.
Qui est l’homme qui craint l’Éternel ? Il lui montrera la voie qu’il doit choisir. 13 Nun.
Son âme reposera dans le bonheur,
Et sa postérité héritera la terre.

Son âme reposera dans le bonheur : à la fois dans le bien, au sens moral du mot et dans le bonheur proprement dit.

Héritera la terre. Dans un sens restreint, la terre désigne le pays de Canaan, que Dieu a en effet donné à la postérité d’un homme qui marchait dans ses voies. Mais la promesse a aussi un sens plus vaste, qui est celui de la béatitude : Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre (Matthieu 5.5 Comparez Apocalypse 5.10 ; Psaumes 37.18, Psaumes 37.29).

14 Samech.
Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent,
Et son alliance pour les instruire.

Le secret de l’Éternel. L’hébreu sod désigne un entretien familier et confidentiel. C’est dans de tels entretiens que l’Éternel donne ses instructions.

15 Aïn.
Mes yeux sont continuellement fixés sur l’Éternel,
Car c’est lui qui tirera mes pieds du filet.

Tirera mes pieds du filet. Ces enseignements divins deviennent plus complets et plus admirables dans la mesure où l’attention du disciple se soutient et leur résultat est de tirer du filet celui qui est tombé, pour le mettre sur une voie sûre (Jean 8.31-32).

16 .
Tourne-toi vers moi, et aie pitié de moi,
Car je suis seul et misérable.

Le filet est encore là et la triste réalité, si contraire aux espérances de la foi, pousse le psalmiste à prier de nouveau plus instamment.

17 Tsadé.
Les angoisses de mon cœur ont augmenté,
Fais-moi sortir de mes détresses ! 18 Resch.
Regarde mon triste état et mon tourment,
Et enlève tous mes péchés. 19 Resch.
Regarde combien mes ennemis sont nombreux
Et de quelle haine violente ils me haïssent. 20 Schin.
Garde mon âme et délivre-moi. Que je ne sois pas confus, car je me suis réfugié auprès de toi.

Que je ne sois pas confus, car… La gloire de Dieu serait diminuée, s’il était démontré qu’il est inutile de se réfugier auprès de lui.

21 Thav.
Que l’intégrité et la droiture me protègent,
Car je me suis attendu à toi.

Intégrité, droiture : l’attitude d’un cœur qui se donne à Dieu tout entier, sans réticence et sans arrière-pensée.

22 .
Ô Dieu ! Rachète Israël de toutes ses détresses !

Le psaume proprement dit se termine au verset 21, avec la lettre Thau, la dernière de l’alphabet hébreu. Le verset 22, où la prière perd son caractère individuel, pour devenir celle de tout Israël, peut avoir été ajouté comme conclusion au psaume, en vue de la lecture publique ou du chant de l’assemblée.