Verset à verset Double colonne
Phœbé
L’apôtre recommande aux Romains Phœbé, diaconesse de l’Église de Cenchrées, pour qu’ils lui fassent bon accueil et lui prêtent l’assistance dont elle pourra avoir besoin (1, 2).
Salutations
Paul fait saluer Prisca et Aquilas, qui ont exposé leur vie pour lui, ainsi que l’Église qui est dans leur maison. Il envoie encore des salutations à des frères et à des sœurs, qu’il désigne nommément et à des groupes de chrétiens. Il les invite à se saluer réciproquement par un saint baiser et leur annonce que toutes les Églises les saluent (3-16).
Phœbé est appelée diaconesse, ce qui signifie servante, comme diacre signifie serviteur.
Il semble ressortir de ce passage que l’Église sentit, dès l’origine, le besoin d’appeler des femmes à exercer un ministère spécial auprès des pauvres et des malades.
Beaucoup d’interprètes et d’historiens se refusent, il est vrai, à voir dans le titre de diaconesse donné à Phœbé la désignation d’une charge régulière ils se fondent sur le fait que les termes de diacre et de diaconie sont employés par Paul dans un sens très général (Romains 15.8 ; 1 Corinthiens 16.15) ; et ils traduisent : « Phœbé, qui rend des services à l’Église du Cenchrées », qui exerce dans son sein une activité bienfaisante.
La tournure de la phrase grecque et en particulier le mot aussi, devant diaconesse, qui est probablement authentique (B, A, etc.), ne sont pas favorables à cette explication. Aussi semble marquer que Phœbé, outre les services exceptionnels qu’elle a rendus à plusieurs (verset 2), remplit la fonction de diaconesse de l’Église de Cenchrées.
Cenchrées était le port de Corinthe, du côté de l’Asie (Actes 18.18).
On croit que ce fut Phœbé qui, allant de Corinthe à Rome, porta notre épître. Paul la recommande aux Romains avec une touchante sollicitude, qui montre quels rapports d’affection unissaient ces premiers ouvriers de l’Évangile.
Que vous la receviez d’une manière digne des saints, c’est-à-dire comme les saints reçoivent ou comme ils doivent être reçus.
On ignore dans quelles circonstances Phœbé a été l’aide de Paul, mais on voit quelle vive reconnaissance il lui en conservait.
Voir sur Prisca ou Priscille et Aquilas Actes 18.2 et suivants.
On est surpris de trouver Priscille et Aquilas à Rome, avec une Église dans leur maison (verset 5), quand, moins d’un an auparavant, ils étaient à Éphèse, où ils avaient également une Église dans leur maison (1 Corinthiens 16.19), et que, peu d’années après, ils sont de nouveau dans cette ville (2 Timothée 4.19).
C’est une des raisons pour lesquelles on a supposé que les salutations des versets 3 à 6 étaient adressées originairement à des chrétiens d’Éphèse (voir l’introduction).
Mais cette supposition n’est point nécessaire. Aquilas et Priscille, comme beaucoup de Juifs à cette époque (Jacques 4.13 et suivants), changeaient fréquemment de résidence, Paul les trouve successivement à Corinthe et à Éphèse. Ils quittèrent probablement cette dernière ville au commencement de l’été de 57, Pour retourner à Rome ; ils y étaient dans les premiers mois de 58, au moment où Paul écrivait notre épître.
Il se peut qu’ils se soient rendus d’Éphèse à Rome, comme ils étaient allés précédemment de Corinthe à Éphèse (Actes 18.18-19), pour préparer les voies à l’apôtre et le renseigner sur la situation de l’Église de Rome. Nous savons en effet que, dès le printemps de 57, Paul avait conçu le dessein de se rendre à Rome (Actes 19.21). Aquilas et Priscille revinrent plus tard à Éphèse (2 Timothée 4.19), peut-être avant l’arrivée de Paul à Rome, très probablement avant le massacre des chrétiens, ordonné par Néron, en 64.
Grec : « Exposé leur cou pour mon âme ».
Peut-être était-ce dans l’émeute qui eut lieu à Éphèse avant le départ de Paul (Actes 19.23-40), ou dans les circonstances auxquelles Paul fait allusion dans 1 Corinthiens 15.32 et 2 Corinthiens 1.8 et qui ne nous sont pas autrement connues.
Dans une grande ville telle que Rome, les chrétiens durent s’assembler de bonne heure, en différents quartiers et en diverses maisons particulières.
Chacune de ces assemblées était une Église : Paul ne craint pas de lui donner ce nom.
Ce qui n’empêchait point ces diverses Églises de former un seul corps en Christ.
Ce n’est pas seulement à Rome mais à Éphèse (1 Corinthiens 16.19) et à Colosses (Colossiens 4.15 ; Philémon 1.2), que nous trouvons de ces Églises dans des maisons particulières.
Epaïnète fut l’un des premiers gagné à Christ dans la province d’Asie (et non en Achaïe comme porte le texte reçu, contre la plupart des majuscules). Il fut peut-être un fruit du ministère de Priscille et Aquilas, avant l’arrivée de Paul à Éphèse. Il leur est étroitement associé et l’on peut supposer qu’il se rendit avec eux d’Éphèse à Rome.
Marie est inconnue. Son nom indique une origine juive.
Presque tous les majuscules portent : pour vous.
La leçon pour nous paraît plus naturelle, car Paul n’avait pas à apprendre aux Romains que Marie avait beaucoup travaillé pour eux. Mais il pouvait n’être pas inutile de le leur rappeler.
Le nom de Junias ne se rencontre pas ailleurs ; on le considère comme une abréviation de Junianus. Chrysostome et d’autres après lui ont lu : Junia, nom de femme fréquemment employé.
Junia serait l’épouse ou la sœur d’Andronicus. La plupart des interprètes donnent au mot que nous traduisons par parents le sens de compatriote, parce qu’ils ont peine à admettre que Paul eût plusieurs parents, tant à Rome que dans son entourage à Corinthe (versets 11 et 21). Mais l’épithète de compatriote aurait dû être appliquée également à Prisca et à Aquilas (verset 3), à Marie (verset 6), et probablement à d’autres des personnes mentionnées dans ces salutations. Et le mot grec a toujours le sens de parent, membre de la même famille.
On ignore quand et comment Andronicus et Junias ont été les compagnons de captivité de l’apôtre Paul. Paul ajoute qu’ils sont distingués parmi les apôtres, ce qui peut signifier que les apôtres de Jérusalem, les douze, les ont en haute estime ; ou bien qu’ils se distinguent dans la catégorie des apôtres, ce terme étant pris ici dans son sens général d’envoyés, de missionnaires.
Quoi qu’il en soit, leurs noms, alors distingués, sont aujourd’hui inconnus et ne seraient pas parvenus jusqu’à nous sans cette fraternelle salutation de l’apôtre.
Combien d’autres noms, ignorés des hommes, se trouveront écrits dans les cieux ! Tels sont la plupart de ceux qui suivent et dont, pour cette raison, nous n’aurons rien à dire dans ces notes.
Grec : Les chrétiens de ceux d’Aristobule, c’est-à-dire d’entre ses esclaves, qui formaient sa « maison » et n’étaient connus que par le nom de leur maître.
Ces pauvres esclaves, considérés à peine comme des hommes, trouvaient, dans les compassions de Dieu en Jésus-Christ, la liberté, la dignité, l’amour et la gloire éternelle. L’apôtre les fait saluer comme ses frères, avec une vive affection.
Aristobule pourrait être le petit-fils d’Hérode le Grand, le frère d’Hérode Agrippa 1er, qui habitait alors Rome.
Le nom d’Hérodion peut désigner un affranchi de la famille des Hérode.
Narcisse était-il le célèbre favori de l’empereur Claude ? Il avait été mis à mort à la fin de 54, mais les esclaves continuaient quelquefois à porter le nom de leur premier maître quand celui-ci avait été illustre, même après avoir passé en d’autres mains.
Tryphène et Tryphose sont des noms de femmes.
Grec : Rufus, l’élu dans le Seigneur.
Cette épithète ne saurait être entendue ici dans le sens où elle s’applique à tout vrai chrétien. Elle désigne Rufus comme distingué par sa sainteté et son activité, qui faisaient de lui un chrétien « de choix ». Marc (Marc 15.21), écrivant son Évangile à Rome, désigne Simon de Cyrène comme « le père d’Alexandre et de Rufus ».
On est amené naturellement à identifier le Rufus de notre passage avec le fils de Simon de Cyrène. Paul a dû avoir des relations bien intimes avec cette famille, puisqu’il considère la mère de Rufus comme la sienne. Il est impossible de dire à quel moment il jouit de ses soins maternels.
Les frères… les saints qui sont avec eux.
Ces mots, ajoutés aux noms des personnes que Paul fait saluer, les désignent, suivant les uns, comme des chefs de groupe, qui avaient chacun une assemblée dans sa maison. Suivant une autre explication, nous aurions ici deux groupes seulement, deux Églises qui s’assemblaient dans des maisons particulières l’une mentionnée au verset 14, l’autre au verset 15 ; Paul nommerait les principaux membres de chacune.
Les salutations de l’apôtre, effusions de son amour fraternel, avaient aussi pour but d’unir les chrétiens à qui il les adressait en une famille dont les membres ne devaient pas craindre entre eux les démonstrations d’une cordiale affection.
L’usage de se saluer par un saint baiser (1 Corinthiens 16.20 ; 2 Corinthiens 13.12 ; 1 Thessaloniciens 5.26 ; 1 Pierre 5.14) devint l’un des actes les plus touchants du culte chrétien. Avant la célébration de la cène, les fidèles se saluaient par ce que Tertullien appelle « le baiser de paix » et scellaient ainsi leur union en Christ.
Au moment où il écrit, Paul venait de visiter les Églises d’Asie-Mineure et de Grèce (Actes 20.1-3). Il leur avait sans doute fait part de son projet d’aller à Rome et probablement de son dessein d’écrire aux chrétiens de cette ville. Aussi peut-il les saluer au nom de toutes les Églises du Christ. Il sait l’intérêt et l’affection qu’elles leur portent.
Les séducteurs
Paul exhorte ses frères à être sur leur garde, car des faux docteurs vont venir qui, en s’opposant à l’enseignement évangélique, causent des scandales et sèment la division dans les Églises. Ils ne servent pas Christ, mais leur ventre ; par de belles paroles, ils séduisent les simples (17, 18)
Les chrétiens de Rome
Leur renom d’obéissance attirera les faux docteurs. Paul se réjouit de leur bonne réputation, mais il désire qu’ils soient prudents à l’égard du bien et purs à l’égard du mal. Le Dieu de la paix écrasera Satan sous leurs pieds. Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec eux ! (19, 20)
L’apôtre ajoute aux salutations qu’il vient de faire un avertissement pressant. Les frères qu’il a nommés et qu’il porte sur son cœur, il les voit exposés à un danger contre lequel il veut les prémunir.
Prendre garde (grec), avoir l’œil sur, regarder pour voir venir de loin, expression qui semble impliquer que les séducteurs sont encore loin de Rome, mais se préparent à attaquer cette Église.
Ils causent (grec) les divisions et les scandales bien connus contre la doctrine, en s’opposant à l’enseignement que les Romains avaient reçu de leurs premiers conducteurs et que Paul confirme dans cette lettre (Romains 6.17).
Les cœurs des simples (grec), des innocents, de ceux qui sont sans malice.
Sur ce trait : ils servent leur propre ventre, comparez Philippiens 3.19. Leurs bonnes paroles ou leur parler bénin, leur beau langage (grec), leurs bénédictions. Ce dernier mot manque dans D et quelques majuscules
Les séducteurs, dont l’apôtre parle ici, ne sont pas les « faibles » des versets 14 et 15, mais probablement ces chrétiens judaïsants, opposés au salut gratuit et adversaires personnels de Paul qui cherchaient partout à combattre son influence. L’apôtre prévoit qu’ils ne tarderont pas à paraître à Rome et à troubler cette Église comme ils avaient troublé les Églises de la Galatie et celle de Corinthe. L’événement confirma ses prévisions (Philippiens 1.15 et suivants).
Ce verset donne le motif (car) de l’avertissement qui précède.
Si je vous mets en garde contre ces faux docteurs, c’est qu’ils viendront sûrement vous troubler, car la renommée de votre obéissance est parvenue à tous (comparez Romains 1.8).
Les chrétiens de Rome se distinguaient, en effet, par leur obéissance à l’Évangile. L’apôtre se réjouit de cette disposition mais il leur souhaite une plus grande maturité, afin que, d’une part, ils soient sages, prudents à l’égard du bien, qu’ils aient l’intelligence pour le discerner et que d’autre part, ils soient purs (grec sans mélange) à l’égard du mal, doués de cette droiture morale qui leur permettra de le repousser sous toutes ses formes (comparez Matthieu 10.16 ; 1 Corinthiens 14.20).
Allusion à la promesse divine (Genèse 3.15), dont Paul annonce l’accomplissement prochain pour encourager les chrétiens à résister aux séductions.
Remarquez le contraste dans les termes : le Dieu de la paix écrasera…
Le vœu : la grâce, etc., manque dans D, majuscules, étala.
Tous les majuscules, sauf Codex Sinaiticus, B portent : Jésus-Christ.
Salutations
Paul salue les Romains de la part de plusieurs frères qui sont auprès de lui à Corinthe. Son secrétaire, Tertius, les salue lui-même (21-23).
Doxologie
À celui qui est puissant pour vous affermir dans le salut, selon le mystère caché durant des siècles, mais aujourd’hui dévoilé et publié dans des écrits prophétiques, pour amener tous les gentils à la foi, à ce Dieu seul sage, soit gloire, par Jésus-Christ, à jamais (25-27).
Timothée est le plus connu des collaborateurs de Paul (comparez Actes 16.1, etc.). Il était alors auprès de Paul à Corinthe (Actes 20.4).
Lucius pourrait être le Lucius de Cyrène mentionné en Actes 13.1 ; il ne saurait en tout cas être identifié avec l’auteur du troisième Évangile et des Actes.
Jason pourrait être le même que l’hôte de Paul à Thessalonique (Actes 17.5-9).
Sosipatros doit être probablement identifié avec le chrétien de Bérée nommé Actes 20.4.
Mes parents, comparez verset 7, note.
Paul dictait ses lettres et se contentait d’écrire de sa main le vœu final et la signature (1 Corinthiens 16.21 ; Colossiens 4.18 ; 2 Thessaloniciens 3.17. Voir au contraire Galates 6.11).
Arrivé au terme de cette longue épître, il interrompt sa dictée pour laisser à son secrétaire le plaisir de saluer lui-même les destinataires et de leur apprendre que c’est lui qui a tenu la plume. Le nom latin de Tertius fait supposer qu’il était Romain.
Paul reprend la parole pour exprimer encore quelques messages dont il est chargé.
D’abord de la part de Gaïus, son hôte et celui de toute l’Église ; cela pourrait signifier que Gaïus recevait dans sa maison les assemblées plénières de l’Église ; mais le terme d’hôte fait plutôt penser à la large hospitalité que Gaïus exerçait envers les chrétiens de toutes les Églises, quand ils venaient à Corinthe.
Gaïus est probablement mentionné 1 Corinthiens 1.14. Paul l’avait lui-même baptisé.
Eraste était (grec) économe de la ville, c’est-à-dire maître des comptes, intendant des finances. Ce poste élevé, qu’il occupait dans l’administration de Corinthe, ne permet pas de l’identifier avec l’aide de Paul mentionné Actes 19.22. Est ce lui qui est nommé dans 2 Timothée 4.20 ?
Quartus est tout à fait inconnu.
Dans le texte reçu se lit verset 24 : La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen ! Ces paroles manquent dans Codex Sinaiticus, B. A, C. Les majuscules (D, etc.) qui ont ce vœu apostolique à cette place l’omettent à la fin du verset 20.
Cette doxologie se trouvait placée, très anciennement déjà, à la fin de Romains 14. On la lit encore à cette place dans un manuscrit du huitième siècle et dans la grande majorité des minuscules. La plupart des majuscules l’ont à la fin de l’épître. À et un autre l’ont aux deux endroits. Marcion, au témoignage d’Origène, l’avait tout à fait retranches.
Plusieurs critiques modernes se sont fondés sur ces variations du texte pour contester l’authenticité de la doxologie. Nous renvoyons à l’introduction pour toutes les questions relatives à l’intégrité des derniers chapitres de l’épître.
Les éditeurs et les exégètes les plus nombreux et les plus compétents admettent l’authenticité de la doxologie et estiment que sa vraie place est à la fin de Romains 16. Si elle a été transportée à la fin de Romains 14, c’est que l’on s’arrêtait là quand on lisait l’épître en public.
Elle termine admirablement la grande lettre apostolique, en la résumant tout entière dans un élan d’adoration.
L’apôtre, dans le besoin pressant d’attribuer toute gloire à Dieu, donne une dernière fois essor à la pensée qui remplit son cœur. Pour fortifier les chrétiens de Rome, il attend tout de Dieu, qui peut le faire par sa grâce, selon l’Évangile que Paul a annoncé et que, pour cela, il appelle mon Évangile (Romains 2.16, note).
Cet Évangile consistait dans la prédication de Jésus-Christ, parce que le Sauveur en était l’objet, le centre et la vie.
Cet Évangile est la révélation du mystère (grec) durant des temps infinis (ou éternels).
Dans son conseil, Dieu avait arrêté de toute éternité le plan du salut (1 Corinthiens 2.7), mais il a gardé le silence à son sujet dans les temps infiniment longs qui se sont écoulés depuis la création du monde jusqu’à la venue du Sauveur. Pendant cette longue période d’attente les hommes ignorèrent ce que serait le salut que Dieu leur avait « promis par ses prophètes » (Romains 1.2), mais qui restait un « mystère » tant qu’il n’avait pas été « manifesté par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ » (2 Timothée 1.10 ; comparez Colossiens 1.25-26 ; Colossiens 1.2-3).
Mais maintenant (verset 26), ce mystère a été manifesté par la venue de Jésus-Christ d’abord, puis par la révélation intérieure que le Saint-Esprit donnait aux apôtres (Éphésiens 3.5) ; et il a été (grec) publié pour toutes les nations, pour l’obéissance de la foi (Romains 1.5, note), par le moyen d’écrits prophétiques.
La plupart entendent, par ces derniers mots, les écrits des prophètes de l’Ancienne Alliance, dont le sens profond se découvrait aux chrétiens. Mais le contraste entre aujourd’hui et autrefois est trop marqué pour que l’apôtre ait pensé à des écrits parus durant ces temps infinis où Dieu se taisait. Il s’agit d’écrits inspirés de la Nouvelle Alliance, dans lesquels les témoins du Christ exposent la révélation qu’ils ont reçue en leur Maître. Ces écrits sont, en tout cas, compris dans l’expression : écrits prophétiques. Paul comptait dans leur nombre, probablement, l’épître qu’il termine par ces mots. Il parle en termes semblables de son épître aux Éphésiens (Éphésiens 3.3-5).
La publication du mystère a lieu selon l’ordre du Dieu éternel : l’apôtre l’appelle éternel en regard de ces temps infinis pendant lesquels le mystère avait été tenu secret et parce que, de toute éternité, Dieu avait conçu le dessein de sauver les hommes.
Il montre combien ce secret est haut quand il ajoute que, dès le commencement du monde, il a été caché par tant de siècles. Vrai est qu’il ne contient pas une sagesse qui soit enflée et brave, telle que les enfants de ce monde désirent, lesquels aussi l’ont pourtant en mépris : mais il nous déploie ces trésors inestimables de la sapience céleste, qui surmontent tout entendement ; lesquelles si les anges mêmes adorent en grande admiration, il n’y a certes celui d’entre les hommes qui les puisse considérer en assez grande révérence. Et ne faut point que cette sapience soit par nous moins estimée pour ce qu’elle est cachée sous une simplicité de paroles commune et contemptible ; car il a plu au Seigneur d’abattre ainsi l’orgueil de la chair.
Enfin, reprenant (verset 27) la phrase commencée au verset 25, Paul proclame la louange et la gloire qui reviennent à ce Dieu seul sage. Sa sagesse éclate dans l’œuvre de salut qu’il a accomplie par Jésus-Christ.