Verset à verset Double colonne
1 Et Noomi avait un parent de son mari, homme puissant et riche, de la famille d’Élimélec, appelé Boaz.Derrière celui… D’après la loi (Lévitique 19.9 ; Lévitique 23.22 ; Deutéronome 24.19), tout Israélite devait permettre aux pauvres et aux étrangers de glaner dans son champ. Mais plusieurs cherchaient sans doute à se soustraire à cette prescription, du moins jusqu’à ce que les gerbes eussent été enlevées. Ruth projette d’aller là seulement où elle trouvera un propriétaire bien disposé.
Boaz souhaite à ses serviteurs que Dieu soit avec eux dans leur travail et ceux-ci lui souhaitent à leur tour la bénédiction sur le produit de sa moisson. Cette salutation mutuelle montre le profond sentiment de piété que le culte del’Éternel avait développé au sein du peuple et qui persistait même dans cette époque de déchéance.
Ces versets montrent premièrement que Boaz ne défendait à personne de glaner dans ses champs ; deuxièmement que l’origine de Ruth était connue de Boaz et de son régisseur, quoique Boaz la vît alors pour la première fois.
Boaz aperçoit Ruth qui, fatiguée, s’était retirée un moment à l’abri d’un hangard qui se trouvait dans le champ (verset 7).
Ces versets nous montrent le développement des sentiments de Boaz à l’égard de Ruth. Déjà favorablement disposé envers elle avant de la connaître, car il avait entendu raconter sa belle conduite à l’égard de Noomi, il est fortifié dans ses bonnes dispositions par la vue de son activité au travail et les louanges des moissonneurs, puis tout à fait gagné par l’humilité avec laquelle elle répond à ses paroles bienveillantes et à ses recommandations. Aussi ne la traite-t-il bientôt plus comme une simple glaneuse, mais comme un membre de sa maison, en l’invitant (verset 14) à partager le repas commun. Il en vient même (versets 15 et 16) à lui accorder des privilèges qui paraissent trahir plus que de la bienveillance.
Va boire… Cette faveur était plus grande en Orient, où les eaux sont rares, qu’elle ne le serait chez nous.
Sous les ailes… Comparez Psaumes 91.4 ; Psaumes 36.8 ; Psaumes 57.2.
On traduit aussi les premiers mots : J’ai trouvé grâce à tes yeux. Mais le mot hébreu exprime plutôt un vœu. Ruth demande la continuation de la bienveillance dont elle se voit déjà l’objet.
Bien que je ne sois pas même… On peut traduire aussi : Que je sois comme l’une…, en donnant à ces mots le sens d’un vœu.
Vinaigre : boisson acide, composée de vin aigri et d’un peu d’huile, très rafraîchissante et encore en usage en orient. On y retrouve également la coutume de manger des grains rôtis (Lévitique 2.14). Robinson, qui a assisté lui-même à une scène de moisson et mangé avec les moissonneurs, dit dans son ouvrage sur la Palestine : Au temps de la moisson, les grains de froment qui ne sont pas encore entièrement secs et durs sont rôtis dans une poële ou sur une pierre plate et fournissent un aliment très agréable.
Entre les gerbes. Ce verset suppose une faveur particulière dépassant celle qui lui avait été accordée au verset 7 ; comparez le mot : aussi. Nous sommes donc forcés de donner ici à l’expression entre les gerbes un autre sens qu’au verset 7. Il est probable que la différence repose sur l’expression derrière les moissonneurs au verset 7 (ceux qui forment les gerbes avec les épis coupés). Ici Ruth reçoit l’autorisation de marcher avec eux au moment où ils forment les gerbes. Et même, ordre est donné aux moissonneurs de laisser comme par mégarde des épis qu’ils auront tirés des javelles (Deutéronome 24.19).
Un épha : vingt litres (Exode 29.40).
Avant même d’avoir entendu son nom, Noomi bénit le bienfaiteur inconnu que Ruth a trouvé.
Envers les vivants et envers les morts : envers Ruth et Noomi aussi bien qu’il l’avait été précédemment envers Élimélec.
Et Noomi lui dit. Après la bénédiction souhaitée à Boaz, nous devons nous représenter un moment de silence et de réflexion après lequel Noomi reprend et communique à Ruth une nouvelle pensée qui lui est venue en ce moment même.
Droit de rachat. Voir chapitre 3.
Ajouta : en confirmation de ce que venait de dire Noomi.
Afin qu’on ne te maltraite pas. En parlant ainsi à Ruth, elle ne lui dit pas toute sa pensée.
Pour glaner. Ces mots s’appliquent à Ruth seule et non pas aux servantes (Lévitique 19.9-10).
Elle demeurait… Elle retournait chaque soir chez Noomi.