Le livre de Ruth sert de lien entre celui des Juges et ceux de Samuel. Le premier verset de Ruth fait allusion au temps des Juges, le dernier se rapporte au roi David.
Le nom de l’auteur du livre de Ruth n’est pas mentionné. La table généalogique du chapitre 4 (v. 17, 22) remontant jusqu’à David, on peut affirmer que ce court livre de Ruth a été écrit au temps de David (c’est-à-dire vers 1000 av. J.C.). D’après le Talmud babylonien des Juifs, Samuel en aurait été le rédacteur. De nombreux exégètes de la Bible partagent cet avis.
Le livre de Ruth décrit la grâce de Dieu. Malgré la chute et la ruine du peuple d’Israël au temps des Juges, l’Éternel agit en vue de l’accomplissement de ses promesses concernant le Messie annoncé.
En tant que païenne, selon la loi (Deut. 23.3), Ruth la Moabite ne pouvait posséder aucun droit au peuple de Dieu. Elle cherche par la foi protection auprès du Dieu d’Israël, et est reçue, par sa grâce, au sein du peuple. Le mariage de Ruth avec Boaz, « celui qui a le droit de rachat » (en hébreu : go’el), confère une place à cette femme dans l’arbre généalogique du roi David et, par là même, du Messie, Jésus de Nazareth (Ruth 4.22 ; Matt. 1.5).
Considéré sous l’aspect des types, le livre de Ruth montre comment Dieu, au temps de la fin, recevra le résidu croyant du peuple d’Israël. Naomi représente le peuple d’Israël qui a quitté son pays et a tout perdu. Ruth est une image du résidu des derniers temps qui, semblable aux païens, ne possède aucun droit aux promesses de Dieu. Le proche parent (Ruth 3.12 ; une image de la loi du Sinaï) ne peut pas racheter Ruth. Mais Boaz, le précurseur et type de Jésus Christ, a pitié d’elle.
D’un autre côté, le livre de Ruth décrit les étapes de la foi et les progrès d’une âme sauvée par la grâce de Dieu, nourrie, conduite et introduite dans la pleine communion avec Christ.
En fait, le personnage central du livre de Ruth est Boaz, celui qui a le droit de rachat. Son nom se retrouve presque deux fois plus souvent (21 fois) que celui de Ruth (12 fois) ! En Israël, celui qui avait le droit de rachat jouait un rôle important ; il est un type de Christ, le Rédempteur.
Trois devoirs incombaient à celui qui avait le droit de rachat :
Toutefois nous trouvons ici, dans le livre de Ruth, une quatrième obligation concernant celui qui avait le droit de rachat. Le devoir pour un Israélite d’épouser la veuve de son frère mort sans enfant, afin que son nom ne soit pas effacé (voir Deut. 25.5), s’étendait, semble-t-il, aussi au go’el, qui pouvait être un parent éloigné. Par la suite, cette pratique du judaïsme tomba en désuétude.
Du point de vue spirituel, le vrai go’el, le Seigneur Jésus Christ, s’est acquitté de tous ces devoirs. Il est celui qui délivre de la servitude du diable (Héb. 2.15), qui donne la vie éternelle (Jean 1.4, 12, 13), qui rachète l’héritage (Eph. 1.11-14), mais un jour, il sera aussi le divin « vengeur du sang », le juste juge (Jean 5.27). En hébreu, la notion de « (r)achat » (ga’al, go’el) revient 21 fois dans le livre de Ruth.
La connaissance de la signification des noms hébreux constitue une aide particulièrement précieuse pour la compréhension du livre de Ruth :
Elimélec | « Mon Dieu est roi » | |
Makhlon | « Maladie » | |
Kilion | « Languissant » | |
Boaz | « En lui est la force » | |
Naomi | « Mes délices » | |
Mara | « Amère » | |
Orpa | « Sa nuque » | |
Ruth | « Beauté » ou « satisfaction » |
I. Ruth prend sa décision / Ruth l’étrangère | ||
Chapitre 1 | Le départ pour Moab et le retour à Bethléhem | |
II. Ruth est prête pour le service / Ruth la glaneuse | ||
Chapitre 2 | Ruth glane et rencontre Boaz | |
III. Ruth trouve le repos / Ruth l’épouse | ||
Chapitre 3 | Ruth s’adresse par la foi à Boaz, celui qui a le droit de rachat | |
IV. Ruth reçoit sa récompense / Ruth la bénie | ||
Chapitre 4 | Par son mariage avec Boaz, Ruth devient une ancêtre de David. |
Tiré de « Vue d’ensemble de l’Ancien Testament »,
Arend Remmers, EBLC Chailly-Montreux Suisse.
Cette Bible est dans le domaine public.