On sait que les rois d’Israël recevaient la consécration de leur royauté par la cérémonie de l’onction (1Sa 10.1 ; 16.3,13 ; 2Sa 2.4 ; 1Ro 1.45, etc.). Ce sacre était fait au nom du Dieu d’Israël (1Sa 10.1). Aussi prit-on l’habitude d’appeler le roi l’oint de Yahvé (1Sa 2.19 ; 16.6 ; 2Sa 1.14 ; Ps 2.2, etc.). Ce même nom servit tout naturellement plus tard, par une extension qui ne se rencontre pas encore dans l’Ancien Testament, à désigner le roi futur qui ferait toutes choses nouvelles. Ce fils de David qu’attendait la nation juive était, par excellence, l’oint ; en hébreu, ha-Maschiach, le Messie ; en grec, ho-Christos, le Christ. Ces trois mots : le Christ, le Messie, l’oint, sont donc un seul et même mot, en trois langues : grec, hébreu et français. A l’origine, ce mot était donc un nom commun. Quand il fut appliqué à Jésus il ne tarda pas à devenir un nom propre : Christ. Cependant, dans le langage apostolique, — et, par suite, dans notre langage moderne, — il est tantôt nom commun, tantôt nom propre. Nous disons, comme l’apôtre Paul : le Christ ou Christ.
Numérisation : Yves Petrakian