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Ce fut, pendant la période patriarcale et jusqu’à Jéthro, le père de famille qui fut prêtre et sacrificateur dans sa maison ; Caïn et Abel les premiers, puis Noé, Abraham, Melchisédec, Abimélec, Laban, Isaac, Jacob, Job, Jéthro, Moïse même, nous apparaissent les uns après les autres dans l’histoire, tour à tour princes et pontifes. Mais après que les descendants d’Abraham eurent pris la consistance d’un peuple, une tribu d’entre les douze fut choisie de Dieu et mise à part pour le service du sanctuaire, et dans cette tribu, qui se composait de trois familles principales, une caste sacerdotale fut choisie d’entre les Kéhathites ; tous les autres enfants de la tribu furent destinés d’une manière générale au service du tabernacle comme aides, serviteurs, frères laïques (voir Lévi) ; les Kéhathites, et parmi eux la famille d’Aaron seulement (Nombres 4.2 ; Exode 28.1), furent appelés à fournir des pontifes à la nation, et la peine de mort fut prononcée contre tous ceux qui, appartenant à une autre famille, tenteraient de remplir les fonctions sacerdotales (Nombres 3.6-38 ; Nombres 16.40). Ozias, roi de Juda, qui voulut offrir l’encens à l’Éternel, fut frappé de la lèpre, mis hors de son palais et exclu des affaires publiques jusqu’à sa mort (2 Chroniques 26.19). On voit cependant que dans certaines occasions, mais seulement en rase campagne et toujours hors du temple, des hommes non-prêtres, des juges et des rois d’Israël, surtout avant que le tabernacle eût été fixé dans Jérusalem, ont offert des sacrifices à l’Éternel (1 Samuel 7.9 ; 9.13 ; 16.5 ; 2 Samuel 6.13 ; 24.24 ; 1 Rois 18.33 ; 2 Chroniques 1.5), ou porté l’éphod, consulté le Seigneur et béni le peuple (2 Samuel 6.14-18 ; 1 Samuel 23.9 ; 30.7 ; 1 Rois 8.55-56). Les interprétations données pour expliquer ces faits autrement que d’une part active, mais partielle et momentanée, prise par ces personnages au sacerdoce public, sont forcées et presque toutes inadmissibles, tandis qu’il est assez naturel de croire qu’en faveur de quelques élus, tels qu’Élie et David, Dieu ait autorisé des cérémonies qui étaient peut-être calculées pour préparer les Juifs à l’idée du sacerdoce universel.
L’Écriture ne fixe pas l’année en laquelle les prêtres pouvaient entrer en fonction ; d’après les Guémaristes, ce n’était qu’après l’âge de vingt ans, mais comme plus tard on voit l’exemple d’un jeune homme déjà souverain sacrificateur, il est évident qu’avec les simples prêtres on avait fini par devenir moins sévère encore. Ils étaient tenus de prouver leur filiation directe de la famille sacerdotale, et ils attachaient à cause de cela une grande importance à leurs registres généalogiques (Esdras 2.62 ; Néhémie 7.64). La première consécration des prêtres fut faite par Moïse en la personne d’Aaron et de ses fils (Exode 29 ; Lévitique 8) ; on ignore si une cérémonie semblable se renouvelait à l’entrée en fonction de chaque prêtre, ou si elle fut faite une fois pour toutes, les prêtres n’ayant plus qu’à faire constater leurs droits et leur aptitude, ou si enfin ils étaient tenus à l’offrande du gâteau (Lévitique 6.12-14), mais à cela seulement. Quant au souverain sacrificateur dont la consécration était plus solennelle que celle des simples prêtres, on doute qu’elle se renouvelât à chaque élection nouvelle, telle qu’elle avait eu lieu en la personne d’Aaron, et l’on croit que l’on se contentait de revêtir le nouveau pontife des habits de son prédécesseur, comme cela se fit à la mort d’Aaron (Nombres 20.25-26).
Les prêtres portaient pendant qu’ils officiaient, et peut-être toutes les fois qu’ils étaient dans le temple, des vêtements de fin lin, décrits d’une manière générale (Exode 28 ; cf. Lévitique 6.10). Josèphe donne quelques détails sur les diverses pièces de cet habillement ; sur les caleçons, espèce de large pantalon comme en portent généralement les Orientaux ; sur la tunique, qui était sans couture ; sur la ceinture, de diverses couleurs, tissu fort lâche, large de trois doigts, creuse comme la peau d’un serpent ; sur le bonnet ou turban, composé de plusieurs tours d’une bande de lin repliée et cousue, avec une toile qui enveloppe le tout et descend jusque sur le front pour cacher la difformité des coutures. Les rabbins et saint Jérôme varient sur quelques détails peu importants.
Le souverain sacrificateur se distinguait des autres prêtres par plus de richesse dans ses vêtements, et par quelques pièces accessoires. Le rocket était une robe qui tenait depuis le cou jusqu’aux genoux tout autour du corps ; elle était composée de filets très déliés, de couleur hyacinthe ; au bas étaient des figures de grenades, de lin retors et de pourpre, entre lesquelles pendaient de petites clochettes d’or afin qu’on en entendît le son lorsque le sacrificateur entrait dans le sanctuaire ou en sortait ; ce qui signifie que le chrétien, en marchant dans ce monde, doit porter des fruits et faire entendre le bruit de l’Évangile, joindre la pratique à l’enseignement. Les fruits marquaient aussi tout ce qu’il y a de doux et de rafraîchissant dans les paroles de la vie éternelle ; les clochettes d’or, le son de la prédication de l’Évangile qui doit se faire entendre en temps et hors de temps.
Nous avons parlé de l’éphod en sa place. Le pectoral de jugement était un drap doublé, de même matière et de même travail que l’éphod. Il était carré, de la grandeur d’une palme (9 centimètres) de chaque côté, ayant à ses coins quatre anneaux d’or, attachés en haut par deux chaînes d’or et en bas par deux bandes de pourpre qui tenaient le pectoral lié de tous les côtés. Sur ce pectoral étaient quatre rangs de pierres précieuses, et a chaque rang trois sortes de pierres sur chacune desquelles était gravé le nom d’une des tribus d’Israël ; il renfermait l’Urim et le. Thummim. La tiare ou mitre du souverain sacrificateur était non seulement plus riche et plus façonnée que le bonnet des simples prêtres, mais elle portait encore une forme de couronne à l’entour, et sur une bande d’hyacinthe une bande d’or qui ceignait le front, avec ces mots gravés : La sainteté à l’Éternel ! symbole de la sainteté que nous devons toujours poursuivre, et que nous ne pouvons trouver que dans la justice de Jésus-Christ. Il ne paraît pas que les prêtres portassent de souliers ; il n’en est fait mention nulle part, et l’on croyait en général qu’on ne pouvait fouler que pieds nus une terre sacrée (cf. Exode 3.5 ; Josué 5.15) ; les rabbins, d’ailleurs, affirment positivement que les prêtres officiaient sans chaussures et ils trouvent dans ce fait une des causes principales des maladies d’entrailles auxquelles les prêtres étaient sujets. On sait que chez les Égyptiens, les prêtres ne pouvaient non plus célébrer leurs mystères que nu-pieds.
Quant à leurs fonctions, les prêtres étaient appelés à instruire le peuple dans la loi de Dieu (Lévitique 10.11 ; Deutéronome 33.10 ; Ézéchiel 3.17) ; à le bénir selon l’ordre du Seigneur (Nombres 6.23 ; Deutéronome 21.5) ; à distinguer suivant l’ordonnance lévitique ce qui est pur et ce qui est impur (Lévitique 10.10 ; Deutéronome 17.18), les différentes sortes de lèpres, les causes de divorce, les souillures légales et cérémonielles ; ils administraient les eaux de jalousie à la demande d’un mari soupçonneux (Lévitique 13 et 14 ; Nombres 5.11ss). Dans les parvis du temple ils égorgeaient et préparaient les victimes pour les offrir en sacrifice selon l’ordre et les cérémonies que Dieu lui-même avait prescrites, et c’est de cette fonction, qui était la plus commune et la plus apparente de leur charge, qu’ils avaient reçu le nom de sacrificateurs. Dans le lieu saint ils devaient allumer tous les jours les lampes, y conserver l’huile, et les faire luire depuis le soir jusqu’au matin (Lévitique 24.2) ; faire tous les jours le parfum devant l’Éternel (Exode 30.7 ; cf. Luc 1.10) ; poser les pains de proposition sur la table qui y était dressée, et les changer à chaque sabbat (Lévitique 24.5 ; 2.9). Le souverain sacrificateur qui était appelé à faire toutes ces choses dans le lieu saint lorsqu’il le pouvait, avait en outre des fonctions particulières ; il devait, une fois l’an, faire une solennelle expiation pour le sanctuaire, pour lui-même, et pour toute l’assemblée ; il entrait dans le lieu très saint ; il priait, il intercédait pour le peuple, enfin il bénissait solennellement l’assemblée. Il est parlé encore de quelques autres occupations moins spécialement en rapport avec la charge des prêtres ; ils devaient en certains moments déterminés sonner de leurs trompettes d’argent (Nombres 10.8 ; 2 Chroniques 3.12 ; 7.6 29.26 ; Néhémie 12.41) ; faire l’estimation des vœux (Lévitique 27) ; rendre la justice dans les causes difficiles (Deutéronome 17.8 ; 19.17 ; 21.5 ; 2 Chroniques 17.8) ; le roi Josaphat établit lui-même à Jérusalem un tribunal supérieur de prêtres et de lévites (2 Chroniques 19.8). Quant à leur rôle dans les armées, voir Guerre. Ils avaient aussi quelques occupations particulières à remplir pour lesquelles ils alternaient, se distribuant par le sort leurs jours de fonction, la garde du temple pendant la nuit (on en trouve probablement une trace Actes 4.1 ; 5.24 ; Luc 22.52 ?, peut-être aussi Jérémie 20.1), la surveillance des trésors du temple, des vases sacrés, du vestiaire, etc.
Pour l’accomplissement de leurs fonctions, les prêtres devaient être dans les conditions de la pureté légale et cérémonielle, et il leur était interdit de prendre du vin, ou tout autre breuvage enivrant, quand ils entraient dans le tabernacle, et pendant qu’ils y officiaient (Lévitique 10.9 ; Ézéchiel 44.21). Ils devaient s’abstenir de mener deuil pour un mort s’il n’était leur proche parent, et même le souverain sacrificateur ne pouvait le faire pour qui que ce fût (Lévitique 21.11 ; 10.6). Il ne devait y avoir en eux aucun défaut corporel, ni mutilation de membres, comme aussi leur réputation devait être sans tache (Lévitique 21.17). Leurs femmes mêmes devaient répondre à cette idée de sainteté dont toutes les prescriptions précédentes étaient des conditions ; ils ne pouvaient épouser aucune personne de mauvaise vie, ou répudiée, ou de réputation équivoque (Lévitique 21.7). Les veuves n’étaient point exclues de leur choix, sinon pour le souverain sacrificateur, qui devait épouser une vierge (Lévitique 21.13) ; du reste, ils avaient le droit de choisir dans toute la nation, sans être limités par des considérations de famille ou de tribu ; les étrangères seules leur étaient défendues (Esdras 10.18) ; mais, en général, ils se mariaient plus volontiers entre eux, et ils épousaient des filles de race sacerdotale (cf. Luc 1.5). Les préceptes d’une pureté parfaite s’étendaient jusqu’aux filles des prêtres, qui étaient punies de mort lorsqu’elles manquaient aux lois de la chasteté (Lévitique 21.9). L’institution du sacerdoce était ainsi recommandée au respect et à la vénération publique, non seulement par la grandeur même de ses fonctions, mais encore par l’auréole de sainteté et de pureté qui en entourait l’exercice et les ministres (cf. Jérémie 18.18) ; ces derniers, malheureusement, voulurent allier le sanctuaire et l’esprit du monde ; on les vit souvent manquer à tous leurs devoirs, et opprimer le peuple qu’ils devaient paître ; ils recherchèrent les biens terrestres et la satisfaction de la chair, et compromirent, avec leur ministère, leur religion (Jérémie 3.31 ; 6.13 ; 23.11 ; Lamentations 4.13 ; Ézéchiel 22.26 ; Osée 6.9 ; Michée 3.11 ; Sophonie 3.4 ; Malachie 2).
Treize villes, d’entre les quarante-huit qui avaient été données aux Lévites, étaient spécialement destinées à être la résidence des prêtres ; elles étaient réunies dans le voisinage de Jérusalem, dans les tribus de Juda, de Benjamin et de Siméon (Josué 21.4-10) ; c’étaient Hébron, Libna, Jatthir, Eshtemoa, Holon, Debir, Aïn, Jutta, Beth-Shémesh, Gabaon, Guéba, Anathoth, et Almon ; plusieurs d’entre elles furent encore après l’exil la demeure de quelques prêtres (Néhémie 7.28), et le sacrificateur de Luc 10.31, faisait sans doute pour affaires d’office le voyage de sa ville à Jérusalem, ou le retour ; cependant le plus grand nombre des prêtres paraissent (Néhémie 11.10), s’être fixés définitivement à Jérusalem, le centre de leur travaux.
Il était pourvu de diverses manières à l’entretien des prêtres ; les restes des sacrifices, et c’étaient souvent des restes fort considérables, étaient pour eux (Lévitique 2.3-10 ; 5.13 ; 6.16 ; 7.6 ; etc., 10.12 ; Nombres 6.20 ; Deutéronome 18.3) ; les prémices, les offrandes tournoyées, une portion des dîmes, les pains de proposition, leur appartenaient encore (Nombres 31.29 ; Lévitique 24.9 ; Matthieu 12.4), ainsi que l’argent provenant d’amendes pour cause de souillure, du prix de rachat des vœux ou des premiers-nés (Lévitique 27 ; Nombres 18.14-15). En outre, ils étaient exempts des impôts et du service militaire, immunités dont ils continuèrent de jouir après l’exil et sous la domination étrangère (Esdras 7.24).
Ils étaient partagés déjà du temps de David en vingt-quatre classes, qui avaient chacune leur chef, et vaquaient alternativement au service public pendant sept jours, d’un sabbat à l’autre (1 Chroniques 9.25 ; 24.3 ; 2 Chroniques 8.14 ; 23.4 ; 33.4 ; Néhémie 12.7 ; Esdras 10.5 ; 2 Rois 11.9 ; Luc 1.5). Après le schisme des dix tribus, ils ne continuèrent à fonctionner que dans le royaume de Juda (1 Rois 13.33 ; 2 Chroniques 11.13).
C’est ainsi que jusqu’à la destruction de Jérusalem et de son temple par les Romains, cette caste subsista comme un corps respecté et généralement respectable, exerçant sur le peuple une influence utile, et dirigeant ses pensées vers la vérité par des rites symboliques, lui rappelant toujours l’unité de Dieu, la condamnation du péché, et la réconciliation avec Dieu par l’expiation. S’ils exercèrent parfois une espèce d’influence politique, si même ils prirent quelque part au gouvernement général du pays, ce fut comme une conséquence de leur caractère et de leur position, et non un oubli de leurs fonctions (Nombres 27 ; 31.12 ; 32.2 ; Deutéronome 27.9 ; Josué 17.4). Sous les rois ils apparaissent comme médiateurs entre le peuple et son chef (2 Samuel 19.11) ; mais plus tard, et lorsque la corruption fut devenue toujours plus manifeste et plus générale, ils se joignirent aux rois et aux princes pour essayer de mettre un frein à la liberté de langage du ministère prophétique (Jérémie 20.1 ; 26.7), ce qu’ils étaient d’autant plus portés à faire que leur amour pour la forme et les cérémonies du culte ne pouvait que leur faire redouter tout ce qui tendait à donner de l’esprit et de la vie à la foi.
La construction du temple avait puissamment contribué à rendre solide et ferme la constitution et l’organisation sacerdotale. Jusqu’alors, et malgré les prescriptions positives de la loi, il semble qu’il y ait eu plus d’arbitraire et d’indécision dans les rapports du peuple avec le sanctuaire ; sous les juges, des maisons particulières louaient des prêtres pour leur service ; après eux, des rois et des prophètes paraissent remplir quelques fonctions exclusivement réservées aux prêtres ; des hommes sans caractère public offrent des sacrifices ; à côté du tabernacle de Silo on se rend sur les hauteurs et dans les bois pour adorer ; David, et même Salomon, empiètent sur les fonctions des prêtres, sans en être repris ni punis (cf. Juges 6.18 ; 17.5 ; 18.27 ; 1 Samuel 30.7 ; 2 Samuel 6.18 ; 1 Rois 9.25).
Comme les familles lévitiques formaient environ la treizième partie de la population totale, leur entretien par le peuple pourrait être considéré comme ayant dû être pour celui-ci une charge extrêmement lourde, en admettant même que le sort des Lévites n’ait jamais rien eu que de bien modeste. Cependant il faut remarquer :
a) d’abord, que dans une contrée agricole et fertile, la remise des prémices et des dîmes ne pouvait être onéreuse, là surtout où la propriété du sol était garantie aux familles propriétaires ;
b) que la plupart des offrandes, vœux, sacrifices de prospérité, etc., n’étaient point imposées, mais laissées à la libre volonté, à la piété des donateurs ;
c) qu’à l’exception des prêtres et des rois, tous les Israélites étaient producteurs, et qu’ainsi le nombre des consommateurs non producteurs était extrêmement restreint ; il n’y avait ni milices régulières, ni corporations savantes à entretenir ;
d) que les redevances en nature ne dépendaient point de l’augmentation de la famille lévitique, mais qu’elles étaient fixées pour toujours au dixième de la moisson ;
e) que la tribu de Lévi avait les mêmes droits que les autres au partage du sol, et que si elle en avait été dépouillée, il n’était que juste de l’en dédommager en lui assurant une partie des produits recueillis ; les dîmes étaient donc plus qu’un salaire, elles étaient un intérêt, une rente.
Il n’est pas facile de donner une suite claire et complète des souverains sacrificateurs qui se sont succédé en Juda dans l’exercice de ces hautes fonctions. La facilité avec laquelle on néglige des noms peu connus, le fréquent usage de deux noms pour un seul personnage, peut-être des idées différentes sur la nature du sacerdoce, la distinction entre le droit et le fait, ont pu influer sur les divergences qu’on remarque entre les différentes listes de ces pontifes.
Nous donnons ci-dessous la succession pontificale, telle qu’elle ressort de différents endroits des livres sacrés, comparée à celle qui se trouve en 1 Chroniques 6.3ss.
1. Aaron Aaron 2. Éléazar Éléazar 3. Phinées Phinées 4. Abishua Abishua 5. Bukki Bukki 6. Huzi Huzi 7. Éli Zerakhia 8. Akhitub Méraïoth 9. Akhija Amaria 10. Abiathar (ou Akhimélec) Akhitub 11. Abiathar (ou Akhimélec) Tsadok 12. Tsadok Akhimaats 13. Akhimaats Azaria I 14. Azaria Jokhanan 15. Jokhanan Azaria II 16. Hazaria Amaria 17. Amaria Akhitub 18. Akhitub Tsadoc 19. Tsadoc Shallum 20. Urie Hilkija 21. Shallum Azaria IV 22. Azaria Séraïa 23. Hilkija Jotsada 24. Éliakim, ou Jéhoïakim Jésuah 25. Azaria IV 26. Séraïa 27. Jotsadak 28. Jésuah (Esdras 2.2)
Dans ces deux listes, on remarque les analogies et les dissemblances suivantes :
a) Les six premiers noms sont les mêmes et ne font pas difficulté.
b) Les noms 7 à 11 de la première sont les noms des pontifes qui ont exercé, quoiqu’ils appartinssent à la branche cadette d’Ithamar, tandis que les noms 7 à 10 de la seconde disent la suite de la postérité d’Éléazar, quoique ces hommes n’aient pas fonctionné ; les deux listes se rejoignent à Tsadok, qui réunit la qualité de pontife à celle de membre de la branche aînée.
c) Les noms 12 à 19 de la première liste correspondent exactement aux noms 11 à 18 de la seconde.
d) L’omission du nom d’Urie dans la seconde liste entre 18 et 19, tient peut-être au rôle honteux qu’il a joué sous Achaz (2 Rois 16) ; c’est, une disgrâce ; le petit-fils de Tsadok est nommé au lieu de son fils ; la génération idolâtre n’est pas comptée comme sacerdotale.
e) L’omission de Azaria III, entre Shallum et Hilkija, dans la seconde liste, ne peut guère s’expliquer que par le peu d’importance que les généalogies donnent souvent aux détails, pourvu que l’ensemble et la filiation soient exacts ; cependant Azaria s’est distingué comme réformateur sous Ézéchias.
f) Éliakim, le n° 24 de la première liste, mais inconnu, est également omis dans la seconde.
g) Depuis Azaria IV, les deux listes sont les mêmes.
On voit, d’après ce qui précède, que la première est une liste pontificale, la seconde un tableau généalogique de la famille d’Aaron par Éléazar ; la première était incomplète s’il y manquait un nom ; la seconde reste exacte malgré quelques omissions ; celle-là nous dit la suite des grands prêtres telle qu’elle a eu lieu, celle-ci nous dit ce qu’elle aurait dû être, ce qu’elle aurait été sans la circonstance qui fit sortir le sacerdoce de la branche d’Éléazar pendant un temps.
Josèphe et la Seder Olam des Juifs nous ont conservé deux autres listes des grands prêtres hébreux depuis Aaron jusqu’à la captivité ; elles diffèrent entre elles et s’éloignent l’une et l’autre des deux que nous avons rapportées ; du reste elles sont sans intérêt.
Quant aux souverains sacrificateurs qui succédèrent à Jésuah après le retour de la captivité, nous trouvons dans les livres d’Esdras, de Néhémie et de Josèphe, les noms suivants, que nous rattachons à la première de nos listes.
- Joïakim (483 av. J.-C.), Néhémie 12.10
- Éliashib (453), Néhémie 12.10ss
- Joïada (413), ibid.
- Jonathan (373), ibid.
- Jaddua (341), ibid.
- Onias I (321)
- Simon I, dit le Juste (300)
- Éléazar (292)
- Manassé (276)
- Onias II (250)
- Simon II (217), père des quatre suivants.
- Onias III (195)
- Jason, ou Jésus (175)
- Ménélas, ou Onias IV (172)
- Lysimaque, lapidé comme sacrilège.
Tous ceux-ci appartenaient à la famille d’Aaron et d’Éléazar ; ce dernier ne fut pas même pontife ; nous le conservons sur la liste, ainsi que quelques-uns des pontifes illégitimes qui suivirent, pour ne pas compliquer une succession déjà difficile à débrouiller ; nous suivrons en cela les chiffres donnés par Calmet, quoique la véritable série doive passer de Ménélas à Judas Macchabée, du n° 42 au 46, qui serait le 43e.
- Alcime, ou Éliakim : il n’est pas de la branche sacerdotale
- Onias V, n’exerce pas le pontificat ; il se retire en Égypte
- Judas, ou Jaddua Macchabée (166 av. J.-C.)
- Jonathan son frère (161)
- Simon (143)
- Jean Hyrcan (135)
- Aristobule (107)
- Alexandre Jannée (106) – Sa veuve, Alexandra, règne après lui et donne le pontificat à son fils.
- Hyrcan (78), qui est dépossédé par son frère
- Aristobule (69) ; mais après plusieurs combats, Hyrcan (63) rentre dans l’exercice de ses fonctions.
- Antigone (40), fils d’Aristobule ; usurpateur.
- Hananéel de Babylone, descendant des anciens pontifes (36).
- Aristobule, le dernier des Macchabées ; mort subite, arrangée par Hérode. Hananéel rétabli.
- Jésus fils de Phabis.
- Simon fils de Boèthus, élevé à cette haute dignité par Hérode, qui s’est fait son gendre.
- Matthias, fils de Théophile, remplacé pour un jour par Ellem.
- Joatsar, fils de Simon le pontife.
- Éléazar son frère.
- Jésus fils de Siah. Joatsar rétabli, puis de nouveau destitué.
- Ananus fils de Seth.
- Ismaël fils de Phabi.
- Éléazar fils d’Ananus.
- Simon fils de Camithe.
- Caïphe, ou Joseph, témoin et complice de la mort du Christ.
- Jonathas fils d’Ananus.
- Théophile son fils.
- Simon, dit Canthare, fils de Simon Boéthus.
- Matthias fils d’Ananus.
- Élioneus. Simon Canthare, rétabli puis déposé.
- Joseph fils de Canée.
- Ananias fils de Nébédée.
- Ismaël fils de Phabée.
- Joseph, surnommé Cabéï.
- Ananus fils d’Ananus.
- Jésus fils d’Ananus.
- Jésus fils de Gamaliel.
- Matthias fils de Théophile.
- Phannias fils de Samuel, établi en 70, l’année de la ruine du temple de Jérusalem.
L’ancien sacerdoce prend fin quand le nouveau commence, universel et plus spirituel, celui de la sacrificature royale ; Jésus en est le souverain pontife.
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