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Juif né dans le Pont et fabricant de tentes. Sa femme (Prisca ou Priscilla) et lui furent de très bonne heure convertis au christianisme ; peut-être le furent-ils par le discours de Pierre à la Pentecôte. Après avoir résidé quelque temps à Rome, occupés sans doute à faire des tentes pour l’armée d’Italie, ils durent quitter la capitale, comme tous les Juifs, bannis par l’édit de Claude, et vinrent se fixer à Corinthe (Actes 18.2). Ils continuèrent d’y exercer leur industrie, et plus d’un Juif, plus d’un Grec, plus d’un soldat romain, logèrent sous des tentes qu’un des ouvriers d’Aquilas, un nommé Saul, apôtre des gentils, avait fabriquées de ses mains. Paul cependant quitta bientôt la maison d’Aquilas, et alla, peut-être pour complaire aux chrétiens d’entre les gentils, peut-être pour être plus près du lieu des réunions et parce que ses devoirs pastoraux se multipliaient, habiter auprès de Juste, païen converti, dont la maison était voisine de la synagogue. Au bout de quelque temps, lorsque Paul s’embarqua pour la Syrie, Aquilas et Priscille partirent avec lui et l’accompagnèrent à Éphèse : c’est probablement là, dans l’émeute de Démétrius (19.24), qu’ils exposèrent leur vie pour lui (Romains 16.4) ; c’est encore là qu’ils instruisirent Apollos dans la voie du Sauveur et dans le baptême de Jésus, lui qui ne connaissait encore que le baptême de Jean. Plus tard, ils retournèrent à Rome, où il paraît que l’édit de Claude était tombé en désuétude, et nous voyons leur maison servir d’église à quelques fidèles de la ville. Ils sont en tète de ceux auxquels Paul adresse des salutations dans sa lettre aux Romains. Enfin ils revinrent en Asie et se fixèrent de nouveau à Éphèse ou dans les environs : c’est là que nous les trouvons pour la dernière fois. L’amitié qui les unit au grand apôtre ne se démentit jamais, et Paul pressentant son prochain supplice, les mentionne encore les premiers dans sa lettre testamentaire, lorsqu’il charge Timothée de saluer les frères qui l’entourent (2 Timothée 4.19).
Quelques auteurs, poussés par des principes ou scrupules dogmatiques, attribuent à Aquilas, et non à Paul, le vœu dont il est question (Actes 18.18) ; mais le contexte de la phrase ne permet pas cette interprétation. C’est de Paul, et non point d’Aquilas, qu’il s’agit ; c’est Paul qui fait le voyage, et ses amis ne sont nommés qu’en passant. D’ailleurs l’ensemble des principes et de la conduite de Paul nous prouve que cet apôtre, si large avec les païens, ne laissait pas d’être encore Juif pour les Juifs, et qu’il avait conservé de l’ancien culte quelques rites, quelques cérémonies pieuses auxquelles il était toujours attaché.
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