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[ou, plutôt chaos]. On appelle de ce nom la confusion où se trouva la matière nouvellement sortie du néant, au commencement du monde, avant que Dieu, par sa parole toute-puissante, l’eût mise dans l’ordre et en l’état où elle fut après les sept jours de la création. Moïse, pour exprimer le chaos, se sert des termes Tohu et Bohu (Genèse 1.2) que les Septante ont rendu par invisible et en désordre, Symmaque, par une masse sans mouvement et en désordre ; Aquila et Théodation, par un vide et un rien. Ovide a fort bien exprimé le chaos par ces vers
Rudis iodigestaque moles,
Nec quidquam nisi pondus iners, congestaque eodem,
Non bene junctarum discordia semina rerum.
Chaos se prend aussi pour un abîme, un espace impénétrable qui fait que l’on ne peut aller d’un endroit dans un autre. Ainsi, Abraham disait au mauvais riche qu’il y avait (Luc 15.26) entre eux un grand chaos (le Grec, un grand creux) qui les séparait : Inter vos et nos chaos magnum firmatum est.
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