(Proverbes 31.4)
Selon les uns c’est un nom symbolique, mais il ne présenterait comme tel aucun sens convenable ; d’autres y voient, au moyen de quelques changements de lettres, le nom de Salomon ; d’autres, en recourant à l’arabe, y trouvent le nom d’Ézéchias ; et la mère de ce roi serait, ou bien Bath-Sébah, ou bien Abi ; d’autres pensent enfin à quelqu’un de ces petits rois inconnus, voisins de la Judée, mais c’est encore moins vraisemblable. L’opinion la plus générale, qui prend Lemuel pour Salomon, a quelque chose de naturel quand on considère l’ensemble du recueil des Proverbes ; elle se justifie aussi par le contenu de ce chapitre 31, qui renferme de si beaux conseils à un jeune roi (v. 2-9), et de si sages avertissements d’une mère pieuse à son jeune fils, une description si pleine de grâce et de vérité du caractère d’une épouse vertueuse (10-31) ; et l’on comprend parfaitement ces paroles dans la bouche de Bath-Sébah, qui, enlevée à son premier époux, aurait dû partager le repentir du séducteur si elle avait été complice, et dans tous les cas se rattacher toujours plus fortement à la vertu conjugale, qui seule peut assurer le bonheur de l’époux et de l’épouse. Mais on se demande pourquoi et à quel propos Salomon aurait pris ici le pseudonyme de Lzmuel ; on ignore pourquoi Salomon se serait caché sous un faux nom, et il suffit de cette improbabilité pour faire rejeter cette supposition. On doit admettre que Lemuel était peut-être, comme Agur, un des sages dont il est parlé (24.23) ; ou bien que c’est un nom fictif, et que Salomon, ou un autre auteur inspiré, aura mis dans la bouche d’une mère, également fictive, les conseils qu’il fait adresser au jeune roi. Les deux fragments de ce chapitre sont complètement indépendants l’un de l’autre, pour la forme comme pour le fond.