La première fois que cet art est mentionné dans l’Écriture sainte, c’est en Genèse 50.2, en parlant du corps de Jacob que Joseph fit embaumer par les médecins ; l’Égypte, alors la terre classique de toute les sciences, était célèbre dans le monde païen par ses secrets merveilleux, et par l’habileté de ses jongleurs, de ses prêtres et de ses médecins, à guérir les malades ou à les embaumer s’ils venaient à mourir. Les Hébreux, et Moïse en particulier, pendant le séjour d’Égypte, avaient pu s’initier aux connaissances égyptiennes, et ils en avaient profité ; l’on voit par Exode 21.19, qu’ils étaient plus ou moins en état de soigner toutes sortes de maladies, naturelles ou accidentelles, et quelques auteurs ont voulu même attribuer à la science de Moïse ses préceptes sur le flux, la lèpre, les animaux purs ou impurs, etc.
Dans le principe la médecine était surtout chirurgicale, se renfermant presque exclusivement dans le traitement des plaies, blessures ou affections extérieures ; il y avait déjà depuis longtemps des sages-femmes pour aider de laborieux enfantements (Exode 1.15), et l’on peut croire que l’étude de cette inévitable souffrance avait commencé par les douleurs elles-mêmes. Plus tard, les médecins hébreux, parmi lesquels on comptait plusieurs prophètes, continuèrent de pratiquer, en le perfectionnant, l’art de soigner les blessures (2 Rois 4.21 ; 5.10 ; 8.7-9, 29 ; 9.15 ; 20.7 ; Ésaïe 1.6 ; 38.1ss ; Ézéchiel 30.21) ; ils y joignirent la médecine proprement dite, le traitement des maladies internes, même des maladies de l’esprit (2 Chroniques 16.12 ; 1 Samuel 16.16), mais sans donner à cette difficile science un bien grand développement.
L’emploi des médecins, assez rare avant l’exil (2 Chroniques 16.12 ; Jérémie 8.22), fut plus fréquent dans la suite (Marc 5.26 ; Luc 4.23 ; 5.31 ; 8.43) ; les esséniens en particulier, consacrèrent leurs loisirs soit à l’étude, soit au traitement des maladies. Les remèdes le plus ordinairement employés étaient l’huile, le baume, des bains, des eaux thermales et des emplâtres (Jérémie 8.22 ; 46.11 ; 51.8 ; 2 Rois 20.7 ; 5.10 ; Luc 10.34 ; Jean 5.8). Parfois aussi, dans la méfiance qu’inspirait encore un art si jeune et si inexpérimenté, l’on avait recours à des devins ou magiciens, qui par leur rites superstitieux, leurs amulettes, leurs prières et leurs chants, devaient guérir les malades et notamment les possédés ; c’est probablement l’emploi de remèdes de ce genre qui attira sur Asa le blâme et la peine qu’il encourut, et qui l’empêcha de se relever de son lit de maladie (2 Chroniques 16.12 ; cf. 2 Rois 5.11 ; Jérémie 8.17). Une espèce de police de santé est instituée (Lévitique 13 et 14), contre la lèpre, et l’exercice en était confié aux prêtres ; ils n’étaient pas chargés de guérir ou de nettoyer, mais d’inspecter et de constater la présence ou la guérison de cette hideuse maladie (Luc 17.14). D’autres prescriptions sanitaires étaient également établies par Moïse, relatives soit à la nourriture, soit aux purifications. D’après Lightfoot, un médecin particulier (medicus viscerum) aurait été attaché au service du temple, à cause des fréquentes indispositions et des refroidissements auxquels étaient exposés les prêtres, qui devaient remplir leurs fonctions nu-pieds.