Animal assez commun en un grand nombre de pays. On en distingue trois genres ou espèces, suivant que la fourrure est noire, brune ou blanche. Les ours noirs sont doux de caractère, et ne mangent pas de chair ; les bruns et les blancs sont sauvages, carnivores, et souvent dangereux. Les bruns habitent seuls les contrées méridionales (sauf peut-être quelques ours blancs qu’on dit avoir été vus en Perse, mais qui ne seraient alors que des individus maladifs et exceptionnels, des albinos) ; dans tous les temps ils ont été communs en Arabie et en Palestine. Lorsqu’ils sont irrités ou affamés, ils attaquent des taureaux, des troupeaux entiers, et même des hommes (1 Samuel 17.34 ; 2 Rois 2.24) : ils deviennent furieux, les femelles surtout, quand on leur enlève leurs petits (2 Samuel 17.8 ; Proverbes 17.12 ; Osée 13.8) : un ours à jeun, quêtant sa proie, est pris pour emblème de ce qu’il y a de plus terrible (Proverbes 28.15). La voix de l’ours, dit Buffon, est un grondement, un gros murmure, souvent mêlé d’un frémissement de dents qu’il fait surtout entendre lorsqu’on l’irrite. Il faut qu’il y ait quelque chose de plus que ce gros murmure, pour expliquer le rugissement plaintif dont il est parlé en Ésaïe 59.11.
On peut remarquer sur 1 Samuel 17.35, que la tête de l’ours étant sa partie la plus faible, il est aisé, pourvu qu’on ait force et courage, comme l’avait David, de tuer cet animal d’un fort coup de bâton appliqué sur cette partie. Ésaïe 11.7, décrivant le paisible bonheur du règne du Messie, dit qu’alors on verra le bœuf et l’ours paître ensemble dans les champs, et leurs petits vivre en paix dans la même étable ; Calmet ajoute que l’ours désigne les païens, et le bœuf les Juifs ! L’ours figure dans la description des quatre grandes monarchies (Daniel 7.5), comme représentant l’empire des Perses, et Cyrus en particulier ; et il est dit de la bête de l’Apocalypse (13.2), qu’elle avait les pieds d’un ours.