Il ne paraît pas que ce métal ait été en usage avant le déluge ; du moins les seuls métaux mentionnés dans la Bible jusqu’à cette époque sont le cuivre et le fer (Genèse 4.22). Mais dès le temps d’Abraham nous le voyons employé pour le commerce et les arts : Joseph avait une coupe d’argent, (44.2-8), et les Égyptiens avaient des vases et autres ustensiles du même métal (Exode 12.35 ; Nombres 7.13 ; 10.2). Comme monnaie, les patriarches s’en servaient déjà (Genèse 20.16 ; 23.16) ; il n’était pas frappé au coin, mais on l’estimait au poids en morceaux ou lingots, selon qu’il était plus ou moins pur. À l’époque même de la destruction de Jérusalem par les Babyloniens, nous voyons le prophète Jérémie acheter le champ de son cousin Hanameël, et lui peser 17 sicles d’argent (198 grammes) en échange (Jérémie 32.9). Plusieurs passages nous autorisent à penser que l’exploitation de ce métal, et l’art de le raffiner et de le travailler, étaient connus des Israélites (cf. Job 28.1 ; Psaumes 12.7 ; 66.10 ; Proverbes 10.20 ; 17.3 ; 27.21 ; Ézéchiel 22.22 ; Zacharie 13.9 ; 1 Chroniques 29.4 ; et ailleurs). Les Phéniciens, ces rois du commerce d’alors, tiraient surtout l’argent de l’Espagne, et l’apportaient en lingots (Ézéchiel 27.12), ou en plaques (Jérémie 10.9).
Le nom hébreu de ce métal (kèseph) signifie pâle, et dérive d’un verbe qui signifie être pâle, languir après quelque chose d’aimé. C’est pour cela sans doute que chez eux l’argent a été regardé comme le symbole de la charité.