Le pistacia terebinthus de Linnée, probablement désigné par les mots hébreux allah et élah, bel arbre au tronc vigoureux, aux branches nombreuses et fortes, originaire du Levant, et que l’on trouve dans presque toute l’Asie Mineure, mais particulièrement dans les îles de Chypre et de Chios ; il paraît être devenu rare en Palestine, quoiqu’on l’y rencontre encore, de même qu’en Syrie. Son écorce est grisâtre, gercée ; ses feuilles, roides, d’un vert lustré, longues de 37,5 mm à 50 mm, ressemblent à celles de l’olivier, et persistent en hiver. Ses fleurs se montrent à la fin d’avril, au bout des branches, et ressemblent à celles de l’olivier ; les fruits, groupés en forme de grappes ou de bouquets, sont durs, résineux, gros comme les grains du genièvre, et renferment une petite amande blanche et charnue, mangeable, mais d’une digestion difficile. Le bois de l’arbre est blanc et dur. Le tronc donne une espèce de résine que l’on rend plus abondante au moyen d’incisions artificielles ; mais l’on n’en retire jamais une bien grande quantité ; quatre térébinthes de soixante ans donnent environ 1,5 kg à 2 kg, et l’île de Chios tout entière n’en rapporte guère annuellement que 600. La vraie térébenthine était en conséquence comptée au nombre des essences les plus précieuses de l’Orient ; la médecine en tirait un grand parti. On dit que le térébinthe atteint un âge fort avancé, environ mille ans (cf. Ésaïe 6.13).
Les voyageurs s’arrêtaient volontiers sous l’ombrage touffu et bienveillant de cet arbre (Juges 6.11-19 ; 1 Rois 13.14) ; on y adorait des idoles (Ézéchiel 6.13 ; Osée 4.13) ; on y élevait des monuments (Josué 24.26), on y enterrait ses morts (1 Chroniques 10.12). Nos versions, à l’imitation des anciennes, et sans doute à cause de la ressemblance des noms hébreux, ont presque toujours confondu le térébinthe avec le chêne.