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Crète
Dictionnaire Biblique Bost Westphal Calmet

Cette île mentionnée dans l’Ancien Testament sous le nom de Caphtorim, est désignée plusieurs fois dans le Nouveau sous le nom de Crète. Homère l’appelle l’île aux cent villes, ce qui peut nous donner une idée de sa prodigieuse population dans cette époque reculée : Horace et Virgile en parlent dans le même sens. Elle est au sud de l’Archipel, dans la mer Méditerranée ; sa longueur est d’environ 265 km, sa plus grande largeur de 37.C’est, après la Sicile, la plus belle des îles de la Méditerranée ; elle est traversée par une chaîne de montagnes, dont la cime la plus élevée, le Psiloriti, l’Ida des anciens, a plus de 2000 m de hauteur. Quoique montueuse, elle est fertile, surtout en vins excellents, en miel, en huile et en blé (v. Actes 27.12-13, 21). Le promontoire de Salmone (Actes 27.7), était à l’orient, vis à vis de Gnide. Les villes principales étaient Gnossus (aujourd’hui Enadieh), où se trouvait le fameux labyrinthe : elle avait 30 stades de tour ; puis Lasée (Actes 27.8), qui n’est nulle part citée par les anciens géographes ; Phénix, port au sud-ouest (Actes 27.12) ; Beaux-Ports, qui porte maintenant encore le nom de Limenes-Kali.

Les Crétois, bons archers du reste, avaient une réputation incontestée de mensonge, de perfidie, d’égoïsme, d’avarice et de sensualité, de telle sorte que le verbe crétiser s’appliquait presque également à tous ces vices différents. Polybe, Tite-Live, Pausanias, Ovide, Xénophon, tous les auteurs de toutes les époques sont d’accord là-dessus, et Paul cite ce vers d’un de leurs propres poètes (prophètes, Tite 1.12) : « Les Cretois sont toujours menteurs, de mauvaises bêtes, des ventres paresseux ». Ce poète, au dire de saint Jérôme, est Epiménide, qui vivait 600 ans avant l’ère chrétienne. Selon Chrysostôme et d’autres, ce serait Callimaque, qui dit, en effet : « Les Crétois sont toujours menteurs ». ; mais la citation d’Epiménide est plus complète et plus ancienne.

Paul qui avait eu l’occasion de visiter la Crète et d’y annoncer l’Évangile, y laissa Tite son compagnon de voyage (Tite 1.5), afin qu’il achevât de régler les affaires de l’Église, et qu’il établît des anciens de ville en ville. L’épître de Paul à cet apôtre est un document intéressant pour l’histoire de ce pays.