Île de Crète, aujourd’hui Candie, dans la Méditerranée. Saint Paul établit Tite, son cher disciple, évêque des Crétois ; et dans l’Épître qu’il lui écrivit, il lui recommande de les reprendre durement, et avec force, afin qu’ils ne s’attachassent point aux fables judaïques, à des ordonnances humaines, et aux pratiques de la Loi ; mais de les exhorter à demeu rer fermes dans la foi : car, ajoute-t-il (Tite 1.12-13), les Crétois, selon le témoignage d’un de leurs prophètes, ou de leurs poêtes, sont toujours menteurs, de mauvaises bêles, des ventres paresseux. Ce prophète des Crétois, dont parle l’Apôtre, n’est autre que le poëte Epiménides, natif de Crète, qui a porté ce témoignage contre ses propres compatriotes. Saint Chrysostome, Théodoret et plusieurs autres ont attribué à Callimaque ce que dit saint Paul ; parce que Callimaque est auteur de deux vers qui portent : Les Crétois sont toujours menteurs ; car ils vous ont érigé un tombeau, Ô roi Jupiter, vous qui n’êtes pas mort, mais qui êtes immortel. Mais les vers que cite saint Paul, sont certainement d’Epiménides ; et Callimaque en a simplement cité les premiers mots.
Nous avons dit dans l’article Caphtor, ou Caphtorim, que c’était le nom ancien de l’île de Crète ; que les Philistins en étaient sortis, et que le nom des Ceretim ou Créant, dont il est parlé si souvent dans l’Écriture, était le même que celui de Crétois. On peut voir notre Dissertation sur l’origine des Philistins, à la tête du premier Livre des Rois. [On la trouve aussi au même endroit et, avec des notes importantes, dans la Bible de Vence. Voyez Caphthor].