Ce nom du cinquième livre de Moïse signifie en grec seconde loi, ou répétition, récapitulation de la loi. Le Deutéronome est ce qu’indique son titre, mais il est une récapitulation générale et non minutieuse, d’idées et non de paroles, d’histoire et non de détails : il est grand, noble, sérieux, tendre, plein d’onction, plein d’une sublime poésie ; c’est presque un chant épique. Moïse avait cent vingt ans lorsqu’il le composa ; c’était la dernière année de sa vie ; il était dans les plaines de Moab (4.5 ; cf. 34.1) : vieillard deux fois aussi âgé que tous ceux qui l’entourent (sauf Caleb et Josué), il a bien des conseils de sage expérience à donner ; législateur envoyé de Dieu, il doit à sa mission de lui rendre témoignage encore avant de mourir, il maintiendra jusqu’à la fin les lois qu’il a données, les vérités qu’il a prêchées, et il les maintiendra comme justes et saintes, comme imposées de Dieu, comme étant par là même la seule source de bonheur pour les Israélites qui voudront y obéir ; il les sanctionnera de son dernier souffle.
La période comprise dans le livre du Deutéronome est de deux mois environ ; elle s’étend depuis le premier jour du onzième mois de la 40e année (Deutéronome 1.3), plusieurs éditions portent par erreur 4e année de la sortie d’Égypte jusqu’au onzième jour du douzième mois de la même année.
On peut diviser ce livre en quatre parties principales :
1° Récapitulation de l’histoire des Hébreux contenue dans les livres précédents (chap. 1-4) ;
2° répétition des lois morales, cérémonielles et judiciaires (chap. 5-26) ;
3° confirmation de la loi (chap. 27-30) ;
4° derniers jours de Moïse (chap. 31-34) ; il annonce au peuple que Josué lui succédera dans le gouvernement général et dans l’autorité ; puis il écrit les choses qu’il vient de dire, confie aux lévites et aux anciens le livre qui contient ses paroles, et ordonne que lecture en soit faite tous les sept ans dans l’assemblée générale, à la fête des Tabernacles : il termine par un cantique de bénédictions, mais il annonce en même temps aux Hébreux leurs infidélités futures, et veut que ses dernières paroles soient copiées et méditées de tous ; il monte enfin sur le mont Nébo, où Dieu recueille son esprit et rend à son corps les derniers devoirs.
Quelques auteurs ont pensé que le Deutéronome n’était pas de Moïse, puisqu’il allait jusqu’à la mort de ce législateur ; mais rien ne justifie une pareille supposition ; et l’on peut en détacher le dernier chapitre seulement, que l’on croit avoir été, dans l’origine, le commencement du livre de Josué. – voir Pentateuque.