L’ébène n’est nommé que en Ézéchiel 27.15, où il est mis, avec l’ivoire, au nombre des principaux objets de commerce de la ville de Tyr. C’était un des bois les plus recherchés, à cause de sa beauté, de sa rareté, et de sa dureté qui le rend susceptible du plus beau poli. C’est de l’Inde, en effet, qu’on l’a fait venir pendant longtemps ; il se trouve aussi à l’Île de France, de même qu’en Éthiopie. L’ébénier a environ 5 m de hauteur, l’écorce blanche, les feuilles grandes, longues et fortes, blanchâtres du côté inférieur, les fleurs petites, réunies en bouquet et d’une agréable odeur, le fruit ressemblant à la nèfle ; l’aubier est blanc ; le bois proprement dit, qui seul est noir et forme l’ébène, n’occupe que le tiers intérieur de l’arbre, de telle sorte que, sur un diamètre de six pouces, un tronc n’offre que deux pouces d’ébène. Les anciens estimaient extrêmement ce bois ; ils en faisaient des incrustations dans l’ivoire, et quelquefois de petites déesses, des espèces de vierges éthiopiennes. Le nom hébreu hob’nim est au pluriel (comme ceux de sittim, almuggim, etc.), non point parce qu’il y a deux espèces d’ébène, l’ebenus cretica de Linnée, et le Diospyros ebenus, mais parce que ces bois précieux se vendaient par pièces qui chacune portaient, comme marchandises, le nom même de l’arbre d’où elles étaient tirées ; on disait un, deux, trois Ébènes, de la même manière qu’on dit un Gobelin, un Sedan, un Rubens, pour dire un ouvrage de ces manufactures, ou un chef-d’œuvre de ce grand maître.