Le corps se dit d’une assemblée, d’une compagnie ; par exemple (1 Corinthiens 10.17) : tous les fidèles ne font qu’un corps. Saint Jacques (Jacques 3.6) dit que la langue souille tout le corps : Maculat totum corpus, tout le corps de nos actions ; ou même qu’elle influe dans tous les péchés que nous commettons par les autres membres de notre corps. Ainsi le Sauveur dans l’Évangile (Matthieu 6.22) : Si votre œil est simple, tout votre corps sera dans la lumière ; si vos intentions sont droites, toute votre conduite sera agréable à Dieu. Ou bien, si votre œil est simple, si vous êtes libéral et bienfaisant, tout le reste de vos actions sera bon ; du moins vous éviterez bien des péchés qui sont la suite de l’avarice et de l’attachement aux choses de la terre.
Saint Paul (1 Corinthiens 15.44) parle d’un corps spirituel, opposé à un corps animal. Le corps que nous animons, et qui va dans la terre, est un corps animal ; mais celui qui ressuscitera sera un corps spirituel, n’étant plus ni grossier, ni pesant, ni caduc, etc., ni soumis aux besoins que nous sentons.
Le corps est opposé à l’ombre, à la figure (Colossiens 2.17). Les cérémonies de la loi, les fêtes des Juifs ne sont que des figures et des ombres qui se réalisent dans Jésus-Christ et dans la religion chrétienne. La pâque judaïque, par exemple, n’est que la figure de la pâque des chrétiens ; le sacrifice de l’agneau pascal n’est que l’ombre du sacrifice de Jésus-Christ ; la plénitude de la divinité réside dans Jésus-Christ corporellement (Colossiens 2.19) ; réellement, essentiellement. Dieu habite dans les saints comme dans son temple : il y habite par son Saint-Esprit, par sa lumière, par sa grâce mais dans Jésus-Christ, toute la plénitude de la divinité y habite, non allégoriquement, figurément et en passant, mais réellement et essentiellement. Le corps d’une chose, dans le style des Hébreux, est la réalité même de la chose (Genèse 7.13 ; 17.23 ; 12.17 Lévitique 23.4)
Le corps du jour, le corps de la pureté, le corps de la mort, le corps du péché, signifient le plein jour, l’innocence même ; la substance, la réalité, la force du péché, ou notre corps engendré dans le péché. Le corps de la mort marque ou le corps mortel, ou le corps qui nous entraîne au péché par la concupiscence, qui excite son empire dans nos membres.
(Matthieu 24.28). C’est une manière de proverbe dont Jésus-Christ s’est servi dans l’Évangile, et qui est tiré du livre de Job (Job 39.30), où il est dit que l’aigle a sa demeure sur les plus hauts rochers, considérant sa proie De fort loin ; et que, aussitôt qu’il y a un corps mort en quelque endroit, il s’y trouve aussitôt un aigle pour le dévorer. Jésus-Christ compare la nation des Juifs à un corps que Dieu, dans sa colère, a livre aux oiseaux et aux bêtes carnassières : partout où il se trouvera des Juifs, il y aura aussi des ennemis pour les poursuivre et les saccager. Corpus, dans les bons auteurs latins, se met quelquefois pour un cadavre, un corps mort.
Entrer avec son corps et sortir avec son corps (Exode 21.2) veut dire entrer seul chez un maître et en sortir de même ; y entrer sans femme ni enfants, et en sortir de la même sorte. Si l’esclave y entre avec sa femme, il en sortira avec elle en l’année sabbatique. Saint Jérôme traduit : Cum quali veste intraverit, cum tali exeat ; mais les meilleurs interprètes l’entendent comme nous l’avons marqué d’abord. Gaph, en hébreu, signifie le corps et le pan d’un habit.
Le corps est souvent mis par opposition à l’esprit (Romains 8.10) : Le corps est mort par le péché, mais l’esprit vit par la justice. Nous naissons pécheurs et mortels ; mais Jésus-Christ nous rend la vie et nous mérite le bonheur éternel par sa mort et par sa grâce, quand nous persévérons dans la pratique du bien.