Ou Moseroth (Nombres 20.33 ; 33.30), est apparemment le même que Hazera ou Hazeroth (Nombres 11.34 ; 13.1 33.17-18), un des campements des Israélites dans le désert. Il était au voisinage de Cadès et du mont Hor, où mourut Aaron.
(Dom Calmet confond Mosera et Moseroth, en quoi il a été suivi par plusieurs commentateurs allemands, M. Léon de Laborde les réfute tous dans son Commentaire sur l’Exode et les Nombres, pages 122, 123. Mosera n’est pas non plus le même que Haseroth. Ailleurs dom Calmet distingue Mosera ou Moseroth de Rasera ou Haseroth. Il fait de Haseroth tantôt le seizième campement, et tantôt le vingtième (Voyez tome 1, pages 15 col. 2, et le mot campements), et cependant il fait de Mosera ou Moseroth plusieurs campements, le 29°, le 35°, puis un autre la 39e année de la sortie d’Égypte, ou bien il suppose plusieurs localités de ce nom (Voyez tome 1, pages 15 col. 2). Au mot campements, c’est encore autre chose : Moseroth, qu’il suppose être le même que Haseroth, est le 33° campement, quoique Haseroth soit déjà marqué pour le 20° ; de plus, pour le 40° il marque encore Moseroth, que cette fois il suppose le même que le mont Hor. Haseroth, suivant Barbié du Bocage, est la douzième station, la première avant Cadès Barné ; il fait en ce peu de mots deux ou même trois erreurs. Quant à Moseroth ; il en fait la 24° station. Il ne parle pas de Mosera. Le géographe de la Bible de Vence et M. Léon de Laborde s’accordent sur ce point, que Haseroth est la 14° station et Moseroth la 27° ; mais ils diffèrent en ce que le premier admet aussi, comme dom Calmet, que Mosera est le même que Moseroth, tandis que le second rejette cette opinion.
Il faut lire dans l’ouvrage de ce savant la réfutation qu’il fait de « l’hypothèse qui consiste à considérer Moseroth (Nombres 33.30) comme le lieu où mourut Aaron, et comme étant le même nom au pluriel que Mosera, près du mont Hor (Nombres 33.30). » Page 122, col. 1. Je crois qu’il y a erreur dans cette dernière indication et qu’il faut Deutéronome 10.6.
Je vais citer quelque chose de cette discussion. À l’occasion de Nombres 33.30 : Partis d’Hesmona, ils vinrent à Moseroth, M. de Laborde cite Deutéronome 10.6-7 : Les fils d’Israël, décampés de Beroth-des-Fils-de-Jacan, vinrent à Mosera, où Aaron est mort et a été enseveli… De là ils vinrent à Gadgad… et il dit : « Moseroth peut être considéré comme le pluriel de Mosera, et indiquer un même lieu, puisque les noms qui suivent sont les mêmes, bien qu’intervertis dans leur ordre, que ceux des stations du Journal de voyage (Nombres 33). Il s’ensuivrait qu’Aaron serait mort à Moseroth, qui occuperait une même position avec le mont Hor et serait une vallée ou une source, un lieu de campement au pied de la montagne. De ce moment, tonte l’économie du voyage est troublée, la liste des stations n’a plus de sens ni d’autorité, et la topographie se refuse aux combinaisons plus ou moins ingénieuses qu’on s’efforce de créer pour sortir de cet embarras. ».
M. de Laborde expose ensuite le système des savants qu’il combat, et qui disent : « Ce qui nous tire d’embarras, c’est que, d’après le Deutéronome, Moseroth, pluriel de Moser, est la même station que le mont Hor. » M. de La borde le nie : « Moseroth, dit-il, n’est point la même station que le mont Hor, et je me refuse même à croire que Mosera fût le nom d’une fontaine qui, placée près du mont Hor, aurait pu occasionner l’interprétation déj à ancienne des deux versets du Deutéronome (Deutéronome 10.6-7). Il n’y a aucun rapport entre ces noms, il n’y aucune raison de supposer les deux voyages à Cadès imaginés par quelques commentateurs, » etc. Il donne ensuite ses raisons, et, « après avoir démontré, dit-il, que le système d’un double voyage à Cadès et d’une similitude de position entre Musera, Moseroth et le mont Hor ne lève aucune difficulté et en crée de nouvelles, il examine (Page 123, col. 1) le passage du Deutéronome (Deutéronome 10.6-7). Il conclut que ce passage a été interpolé.
En repoussant ce système, dit-il (Page 123, col. 2)…, il ne nous reste plus de refuge que dans une cruelle nécessité, celle d’admettre une interpolation, ou dans un aveu qui est toujours fâcheux, celui d’une impossibilité complète de trouver un sens ou une explication pour ces deux versets.
L’interpolation peut avoir lieu de deux manières : avec intention, et alors il faut l’attribuer aux passions du temps ; sans intention, et elle est, dans ce cas, le fait de simples copistes dont l’ignorance est toute la faute.
Ici on chercherait vainement dans quel but on aurait intercalé ces deux versets qui ne servent aucune des passions, complices ordinaires des altérations de ce genre qui se rencontrent dans les ouvrages profanes ; c’est donc une addition de tous points inutile, faite sans intention et avec la maladresse dont étaient capables ceux qu’on en pourrait accuser. Voici comment je m’explique.
La mort d’Aaron fut mentionnée dans le huitième verset ou à la fin du cinquième, avec la remarque qu’il mourut à Mosera ; peut-être ce nom appartenait-il à une source ou à un lieu de campement au pied du mont Hor ; une main maladroite, supposant qu’il s’agit de Moseroth, aura voulu rendre plus clair et plus explicite le texte qu’elle copiait, en introduisant la partie de l’itinéraire qui s’y rapporte.
Je soumets avec une grande hésitation cette explication qui est loin de me satisfaire ; mais je ne terminerai pas sans répéter qu’il faut admettre une interpolation, ou reconnaître que ces deux versets sont inexplicables, aussi bien en eux-mêmes que dans la place qu’ils occupent.
Il faut donc admettre que le Mosera de Deutéronome 10.6, n’est pas le Moseroth de Nombres 33.30, et que c’est le nom de la source ou du lieu où les Israélites campèrent au pied du mont Hor, lieu qui, à raison de sa proximité de ce mont, a été identifié avec lui. Voyez Hor.
Vingt-septième station des Israélites dans le désert (Nombres 33.30). Voyez l’article précédent.