Se met pour l’extrémité d’une terre, d’un pays, d’un habit, de la barbe, des cheveux, d’un peuple, d’un bâtiment, d’une table, d’un autel, etc. Tu n’extermineras pas l’angle de ta barbe, dit Moïse (Lévitique 19.27) ; tu ne la couperas pas entièrement vers les oreilles, à l’extrémité du menton. Tout Israël, toutes les extremilés du peuple et toutes les tribus s’assemblèrent à Maspha (Juges 20.2). Selon les uns, l’extrémité du peuple marque tout le peuple d’un bout à l’autre sans exception ; selon d’autres, cette expression désigne les premiers, les principaux. Voyez aussi (1 Samuel 14.38) : Applicate huc universos angulos populi. Et Isai (Isaïe 19.13) : Deceperunt AÉgyptum, angulum populorum ejus. Et Sophonie (Sophonie 3.6) : Disperdidi gentes et dissipati sunt anguli earum. Dans tous ces passages, l’angle du peuple semble marquer la totalité, depuis un angle jusqu’à l’autre.
L’angle marque quelquefois le lieu le plus élevé et le plus apparent de l’édifice. Zacharie parlant de la tribu de Juda, après le retour de la captivité (Zacharie 10.4) : Exode ipso angulus, ex ipso paxillus, etc cette tribu donnera des angles, des chefs ; elle produira la pierre angulaire, le Messie réprouvé et rejeté par les Juifs (Isaïe 28.16 Psaumes 117.22 Matthieu 21.42), mais élevé en gloire par le Père céleste. L’angle se met aussi pour l’endroit le plus obscur de la maison ; (Proverbes 21.9 ; 15.24). Il vaut mieux demeurer dans un coin de la maison, que d’habiter avec une femme querelleuse ; et (Actes 26.26), saint Paul parlant devant le roi Agrippa de ce qui regardait Jésus-Christ et sa résurrection, le prend à témoin et lui dit que ces choses sont assez connues, et que rien de tout cela ne s’est passé dans un coin : Neque enim in angulo quidquam horum gestum est.