Être spirituel, appartenant au monde supraterrestre (En hébreu maleak = envoyé, parce que Dieu fait des anges ses messagers ; se dit exceptionnellement d’un prophète : Aggée 1.13. En grec aggelos). Les anges sont appelés fils de Dieu (bené Élohim, Job 1.6 ; Psaumes 89.7) parce que créés de Dieu pour être à lui dans les cieux (cf. Éphésiens 2.19), et saints (qedôchim, Psaumes 89.8) parce que consacrés et purs.
L’origine de la croyance aux anges n’est pas dans l’animisme. Certes, dans son lointain passé, Israël a été baigné de cette religion des esprits qui, au début, est partout. Le polydémonisme, la croyance aux esprits individuels des pierres, des arbres, des sources, des astres, auxquels on offre des dons, a laissé des traces. Ainsi l’oracle de Sichem (Genèse 12.7), la pierre de Béthel (Genèse 28.18). Mais l’élite d’Israël a toujours été plus ou moins préservée par son sens religieux du foisonnement des superstitions. Israël s’attache à son Dieu, et la foi en Jéhovah a fini par absorber tout le besoin d’adoration. Les survivances de l’animisme sont réduites dès qu’on peut parler de l’histoire d’Israël, sauf les croyances populaires et les retours offensifs du paganisme contre lesquels les prophètes ne cessent de lutter. Les anges viennent à Israël sur le terrain de la révélation, en rapport avec l’expérience religieuse. Dans une race prédestinée, l’homme enfermé dans le terrestre, mais entouré de l’infini, s’est ouvert par l’intuition religieuse aux messages de l’au-delà. Dieu s’est manifesté à ceux qui pouvaient l’entendre et qu’il avait préparés à le recevoir. Voici comment Israël s’est représenté les choses.
Si loin qu’on remonte, il s’agit de messages, de manifestations de Dieu. La plus simple, la plus grande d’abord : l’ange de l’Éternel (voir ce mot), ange par excellence, délégué de Dieu, porteur unique de sa volonté, qui tantôt apparaît comme un envoyé, tantôt parle comme Dieu lui-même (Genèse 22.11 ; Genèse 22.18). Avec lui ou sans lui les vieux récits de la Genèse représentent, sous forme humaine, ces messagers qui annoncent aux hommes ce qui leur est promis (Genèse 18.10), ou les jugements de Dieu (Genèse 19.13). Les anges acceptent l’hospitalité et les repas (Genèse 18.3-8). Mais leur puissance est grande (Genèse 19.11). Ils forment un monde habituellement invisible. Jacob voit en songe les degrés par lesquels les anges montent vers Dieu et descendent (Genèse 28.12). En tel endroit ils sont nombreux et forment un « camp de Dieu » (Mahanaïm, Genèse 32.1 s). On connaît le beau récit de la lutte de Jacob avec l’ange (Genèse 32.24-32). Tout cela est essentiellement religieux d’esprit et non naturiste. La Genèse place auparavant un vieux mythe d’un genre tout différent, l’union des fils de Dieu et des filles des hommes (Genèse 6.1-4), qui prépare la notion de la chute des anges.
On suit le développement de la croyance : le rôle éminent de l’ange de l’Éternel, au buisson ardent (Exode 3.2 ; Exode 3.8), à travers le désert (Exode 23.20 ; Exode 23.23), et constamment ensuite on voit poindre l’idée d’une hiérarchie : l’armée des anges a un chef qui apparaît à Josué et garantit la prise de Jérico (Josué 5.13-6.2). On se les représente comme des esprits (1 Rois 22.21) qui sont pleins de sagesse et de patience (2 Samuel 14.17). Il est inévitable qu’on les voie à travers les formes de la vie sociale des temps qui se déroulent. Sous les rois un prophète décrit le ciel comme une cour, l’Éternel sur son trône, l’armée des cieux autour de lui (1 Rois 22.19). L’armée des cieux, ce sont bien les esprits célestes. Ailleurs le même nom sera donné aux astres (Néhémie 9.6), mais par personnification (cf. Job 38.7) et dans la pensée que tout doit se prosterner, devant Dieu. Ces points de lumière qui faisaient la splendeur des nuits de l’Orient et que les peuples croyaient vivants et divins, étaient une invite dangereuse au paganisme (Deutéronome 4.19), et plus tard une louange magnifique du Créateur. Les (Psaume 19) anges sont mêlés à l’histoire d’Israël. L’un d’eux nourrit Élie (1 Rois 19.5). Une armée invisible est près d’Élisée (2 Rois 6.17). L’un d’eux est chargé de punir le peuple par la peste (2 Samuel 24.16) ; un autre de frapper les Assyriens (2 Rois 19.35). Le théisme strict, le besoin de tout faire remonter à une volonté particulière de Dieu, fait que des missions redoutables et troublantes leur sont confiées (1 Rois 22.21).
À côté de l’ange qui a la forme humaine, Israël se représentait, sous l’influence de l’art oriental, d’autres êtres, subordonnés, combinant des formes animales, ailés et de figure humaine, les keroubim qui gardent et veillent pour Dieu (Genèse 3.24), et les serafim (Ésaïe 6.2) qui donnent gloire (cf. Apocalypse 4.6-8). Voir Chérubin, Séraphin.
L’angélologie se modifie. D’une part les religions de l’Orient et leurs croyances sur l’au-delà frappent l’imagination d’Israël, qui leur fait des emprunts qui mèneront aux apocalypses. De l’autre, la piété ne cesse pas de s’épurer et de grandir. Avec les Psaumes, la figure de l’ange pur et puissant qui sert Dieu se précise. On pressent l’Évangile.
L’angélologie de Jésus est une vue limpide et directe de l’au-delà, Jésus, réalisant la pleine communion avec le Père, vivait en contact avec l’invisible, de plain-pied avec les êtres spirituels au service de Dieu. Après la Tentation ils le servent (Marc 1.13 ; Matthieu 4.11). En Gethsémané, l’un d’eux vient le fortifier (Luc 22.43). Il parle d’eux avec simplicité et grandeur, sans rien des imaginations du temps. Il dit leur nature spirituelle (Luc 20.36) telle que celle des fidèles après la résurrection, membres comme eux de la famille du Père. Innombrables et capables d’action (Matthieu 26.53), mobiles comme il appartient aux esprits (Jean 1.51), unis par un lien de sympathie et de secours aux vivants sur la terre (Matthieu 18.10), ayant une vue directe de Dieu, une communion constante avec lui. Le salut est leur premier intérêt : le repentir d’une âme est connu d’eux et fait leur joie (Luc 15.7 ; Luc 15.10). Ils aident les morts aimés de Dieu à trouver leur route (Luc 16.22). À sa parousie (Luc 21.26), dont ils ignorent la date (Marc 13.32), quand les puissances des cieux seront ébranlées, quand le Fils de l’homme paraîtra dans sa gloire (Matthieu 25.31), ils viendront (Matthieu 16.27) pour faire le grand triage, mettre fin aux scandales, rassembler les élus (Matthieu 23.31). Réels aussi sont les esprits mauvais (voir Possession démoniaque) que Jésus chasse ; les anges de Satan (voir ce mot), dont le chef est atteint de façon décisive (Luc 10.18), et qui sont réservés comme lui pour la condamnation (Matthieu 25.41). Et tout ceci rentre bien dans les grandes lignes du Royaume de Dieu, sans rien des fantaisies humaines.
Matthieu et Luc, qui rapportent les premières traditions chrétiennes sur la venue du Sauveur, montrent comment, dans ce tournant décisif du Royaume de Dieu, une communication s’est établie entre le ciel et la terre, où les anges ont paru. Il fallait un message : il y a eu des messagers. Matthieu, restant dans la ligne prophétique, ne parle que d’avertissements donnés en songe à Joseph, l’époux de Marie, au moment de la prendre pour femme (Matthieu 1.18-21), au moment de la fuite en Égypte (Matthieu 2.13) et du retour au pays d’Israël (Matthieu 2.19 et suivant). Luc, avec beaucoup plus de détails, tout plein du sentiment de l’intervention divine et de la nécessité d’une solennelle annonciation, la précise en trois endroits. À Zacharie, qui sera père de Jean-Baptiste (Luc 1.10-20), l’ange se nomme (« Je suis Gabriel, l’ange qui se tient devant Dieu », Luc 1.19) ; il annonce la naissance du précurseur et donne un, signe qui est un avertissement (Luc 1.20 : « Tu seras muet jusqu’au jour… »). Le même esprit céleste est envoyé à celle qui doit être la mère du Sauveur (Luc 1.26-38) ; l’accent est mis sur la grâce qui lui est faite (Luc 1.28 ; Luc 1.30), sur la puissance de l’Esprit saint (Luc 1.36), sur l’être saint qui naîtra et qui sera appelé Fils de Dieu, et plus loin sur l’humilité de Marie (Luc 1.48). Enfin à Bethléhem, après la naissance de l’enfant divin, Luc retrace la scène qui est vivante dans tous les cœurs chrétiens : (Luc 2.8-20) l’ange qui s’adresse aux bergers en termes inimitables (« aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ… »), et aussitôt après le chant (voir Gloria) qui est resté l’expression de la joie du salut pour chacun et pour tous : « Gloire soit à Dieu… » (Luc 2.14). Il n’y a aucune commune mesure entre cette pureté de sentiments et les singularités du judaïsme contemporain.
La tradition est unanime dans les quatre Évangiles à affirmer la présence d’anges au lieu et au moment de la résurrection. Marc place un ange dans le sépulcre (Marc 16.4-8). Matthieu parle d’un « ange du Seigneur », lumineux, qui roule la pierre, rassure les femmes et les envoie en Galilée (Matthieu 28.1-7). Chez Luc « deux hommes vêtus d’habits d’une éclatante blancheur » disent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Luc 24.5). Jean place dans le sépulcre les deux anges qui disent à Marie de Magdala : « Pourquoi pleures-tu ? » (Jean 20.11-13). Sous des divergences de forme et à des moments différents, c’est le souvenir d’un message du ciel à la terre dans une circonstance unique. Le texte inauthentique qui s’est introduit plus tard dans le quatrième Évangile, sur l’ange qui troublait l’eau dans la piscine de Béthesda (Jean 5.4), est conforme aux idées de la Perse sur les anges des eaux.
L’angélologie de saint Paul est un drame entre les croyances complexes qu’il a reçues de la synagogue et la grandeur simple de sa foi chrétienne. Il n’est pas facile de retracer sa doctrine première. Il était pharisien et ceci indique la tradition ; mais son ferme esprit a dû s’en tenir à l’essentiel, comme vraisemblablement son maître Gamaliel. D’autre part, son inspiration d’apôtre a réagi sur ses conceptions pour les simplifier et tout soumettre à Christ. Ce qui est sûr, c’est qu’il a devant les yeux le monde immense des esprits. Deux royaumes : anges, démons. Les anges, innombrables, tant ils ont de catégories. Mais c’est une hiérarchie flottante, avec l’affirmation abstraite de pouvoirs étages, sans rien sur les caractères et les fonctions. Aux Éphésiens, Paul énumère les principautés, les autorités, les puissances, mais il ajoute : « toute dignité, tout nom qui se puisse nommer » (Éphésiens 1.21). Aux Colossiens, il énumère les majestés, les seigneuries, les principautés, les puissances (Colossiens 1.16). Aux Thessaloniciens, l’archange (1 Thessaloniciens 4.16). Les anges sont serviteurs de Dieu pour son règne. Ils ont apporté la Loi au Sinaï (Galates 3.19), idée traditionnelle qui accentue le caractère subordonné, temporaire de la Loi. Lui-même a l’expérience du réconfort que leur message apporte (Actes 27.23 et suivant : « Sois sans crainte… »). Ils accompagneront le Christ à sa venue (1 Thessaloniciens 4.16). Quant aux démons (voir ce mot), Satan est leur chef. Il séduit (2 Corinthiens 11.3), il détruit (1 Corinthiens 5.5). Ses anges sont dans les airs, leur domaine est le paganisme (1 Corinthiens 10.21), le présent siècle. Ils frappent (2 Corinthiens 12.7). Le bouclier de la foi éteint leurs traits enflammés (Éphésiens 6.16). Ils semblent bien avoir une hiérarchie : principautés, autorités, puissances « de ce monde de ténèbres », associés aux « manœuvres du diable » (Éphésiens 6.12). Mais ceci est moins clair : une série de textes indiquent, comme dans Daniel, ces « chefs » en lutte avec les représentants invisibles du peuple de Dieu, des anges qui ne sont pas bons, dont le rôle est inquiétant, qui servent les desseins du malin sans être des démons. Puissances intermédiaires qui président aux nations dont la politique est contraire au règne de Dieu. Ces archontes n’ont pas su reconnaître le Seigneur sous la chair qu’il avait revêtue, et l’ont crucifié (1 Corinthiens 2.8). Il ne s’agit pas des autorités politiques, mais des puissances transcendantes qui les doublent sur le plan invisible et les inspirent. Puissances élémentaires aussi, dominant la nature qui leur a été assujettie et qui soupire après la délivrance (Romains 8.21). Puissances dont relèvent les formes inférieures de la vie morale et religieuse (cf. Galates 4.3 ; Colossiens 2.20). De ce nombre sont les anges et les archanges, les puissances, la hauteur et l’abîme qui ne pourront pas nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ (Romains 8.38 s). En face de ce monde invisible, si complexe, la pensée de l’apôtre est nette : pour ces esprits et pour nous, Christ doit être seul roi. C’est par lui et pour lui que tout a été créé (Colossiens 1.16), chef de l’Église, premier-né d’entre les morts, afin qu’il soit le premier en tout (Colossiens 1.18). À Colosses, une théosophie d’Asie Mineure prônait le culte des anges (Colossiens 2.8 ; Colossiens 2.18), avec des abstinences et des spéculations (Colossiens 2.16 ; Colossiens 2.23). Point de culte à leur rendre. Ces êtres sont sans pouvoir désormais. La croix est le signe de leur défaite. L’œuvre rédemptrice les a dépouillés de toute autorité. Mais elle leur apporte la réconciliation (Colossiens 1.20). Au nom de Jésus, tout genou doit fléchir dans les cieux (Philippiens 2.10). Déjà aux Corinthiens l’apôtre avait tracé le plan du salut en marche jusqu’au jour où Dieu sera tout en tous (1 Corinthiens 15.28). Quant aux anges de Dieu, l’apôtre voit entre eux et l’Église un lien actuel qui nous oblige au respect envers ces témoins de notre culte (1 Corinthiens 11.10, cf. 1 Timothée 5.21), et qui leur permet d’apprendre « aujourd’hui par le moyen de l’Église à connaître la sagesse infiniment variée de Dieu selon le dessein éternel qu’il a réalisé en Jésus-Christ » (Éphésiens 3.10 et suivant). Le corps mystique de Jésus-Christ, tend à unir autour du Seigneur ressuscité et Roi la totalité de l’univers des esprits, la famille du Père, aux cieux et sur la terre (Éphésiens 3.15). S’il y a eu chez Paul, pharisien, quelque gnosticisme juif, et si une tendance analogue se rencontre à Colosses, on voit comment l’apôtre l’a combattue, vaincue et absorbée dans ce qu’on peut appeler la gnose de la rédemption.
Dans le reste du Nouveau Testament (l’Apocalypse mise à part), peu de chose s’ajoute à ces enseignements. Luc, dans les Actes, retrace la vie de la primitive Église de Jérusalem conduite par l’Esprit de Dieu et recevant des messages. Corneille, en vision, voit et entend un ange au moment où Pierre a la vision de la grande nappe et entend une voix qui l’explique (Actes 10.3-6 9-18,30-32). À deux reprises un ange ouvre les portes de la prison : aux apôtres (Actes 5.19), à Pierre (Actes 12.7-10). Un message est adressé à Philippe (Actes 8.26). Tout ceci rappelle Luc 1 et 2. L’épître de Jacques parle de Dieu, créateur des esprits de lumière : ainsi s’explique Jacques 1.17 ; les chrétiens étant « en quelque sorte l’élite de ses créatures » (Jacques 1.18). La 1ère épître de Pierre, comme Éphésiens 3.10, montre les anges s’associant à l’Église dans l’étude du dessein réalisé en Jésus-Christ (1 Pierre 1.12). L’épître aux Hébreux oppose le Fils unique aux anges contre ceux qui auraient voulu faire rentrer le Christ dans la catégorie des anges (Hébreux 1.4). Il règne, et ceux-ci sont des esprits serviteurs (Hébreux 1.11). C’est à lui et non à eux que le monde à venir sera soumis (Hébreux 2.5). Ils prennent la simple forme humaine, acceptent l’hospitalité (Hébreux 13.2). Ils transmettent la Parole (Hébreux 2.2). Ils sont innombrables, bienheureux, réunis dans l’au-delà aux esprits des justes parvenus à la perfection (Hébreux 12.22 et suivant).
L’angélologie de l’Apocalypse est un tableau complet de ce que l’Église, après la synagogue, croyait et pensait des anges. Elle met ces croyances au service des espérances chrétiennes. Les anges sont des messagers qui viennent entr’ouvrir le secret de l’au-delà et de l’avenir (Apocalypse 1.1). L’auteur dépeint leur peuple immense (Apocalypse 19.1), tout occupé à louer Dieu, à exécuter ses jugements, à préparer la gloire à venir. Voici les sept qui sont devant le trône (Apocalypse 1.4). Inégaux en puissance, en force, en beauté, en éclat (Apocalypse 5.2 ; Apocalypse 10.1 ; Apocalypse 18.1), les anges remplissent les fonctions les plus diverses. Ils encensent (Apocalypse 8.3) ; on entend leurs cantiques, où se retrouvent sans doute ceux que chantait l’Église (Apocalypse 4.8 ; Apocalypse 4.11 ; Apocalypse 5.9-13). La multitude des rachetés les rejoint (Apocalypse 7.9-17). Dans le drame de la fin, les anges exécutent les sentences ; ils montent des chevaux aux couleurs symboliques (Apocalypse 6.2-8). Leur armée est prête (Apocalypse 19.14). Ils sonnent des trompettes (Apocalypse 8.2). Ils versent les coupes (Apocalypse 16.1). Des anges proclament les jugements (Apocalypse 14.8 et suivant). Un autre vole en portant l’Évangile éternel (Apocalypse 14.6). D’autres, dans les intervalles, expliquent au Voyant ce qui se passe (Apocalypse 17.7), mesurent avec un roseau d’or (Apocalypse 21.15 ; Ézéchiel 40.5). Il y a celui qui est représenté par une étoile (Apocalypse 9.1), ceux qui président aux neuves (Apocalypse 9.11) et aux vents (Apocalypse 7.1). Il y a les êtres symboliques (Apocalypse 4.4), les voix (Apocalypse 4.1 ; Apocalypse 16.1). Ce monde de l’invisible est tout entier au service de la justice. Toute séduction vient des esprits du mal (Apocalypse 12.9-13), dont la défaite est certaine (Apocalypse 12.7). Ces peintures de l’au-delà montrent que pour l’auteur les anges ont une personnalité, en règle générale la forme humaine, et ne peuvent être regardés comme de purs esprits ; ils semblent avoir des corps de substance éthérée, glorieuse, qu’on peut rapprocher de ceux des élus dans le ciel (Apocalypse 7). Leur pureté morale, leur attachement au service de Dieu sont immuables. Mais ils sont, à leur place, ce que le chrétien est à la sienne. Aucune sorte de culte ne saurait leur être rendue. L’auteur le dit et le redit : « Garde-toi de le faire… je suis ton compagnon de service… adore Dieu » (Apocalypse 19.10 ; Apocalypse 22.9, cf. Colossiens 2.18).
An.
Numérisation : Yves Petrakian