(hébreu Makhanâyim [cf. Yeroucha-lâyim, Ephrâyitn, Mitsrâyim, etc., formes de locatif et non de duel] = le Camp). Ville forte à l’est du Jourdain, dans les monts de Galaad, à la frontière de Manassé et de Gad, dans le lot de cette dernière tribu. Mentionnée plusieurs fois : Genèse 32.2 dans l’histoire de Jacob, où une légende très ancienne essaye d’en expliquer le nom ; Josué 21.26-30 (répartition du territoire), et Josué 21.38 (cf. 1 Chroniques 6.65) où elle est cédée aux Lévites ; d’après 2 Samuel 2.8 ; 2 Samuel 2.12-29, Saül étant mort, Abner y installe la cour et le nouveau souverain Isboseth ; d’après 2 Samuel 17.24 ; 2 Samuel 17.27 (cf 1 Rois 2.8) David s’y établit et y attend l’issue de la lutte contre Absalom : elle devait donc être d’une certaine importance et capable d’offrir une résistance sérieuse en cas de siège ; enfin, ce qui corrobore cette supposition, Salomon y place un de ses préfets (1 Rois 4.14).
Malgré les objections de quelques voyageurs, il semble que l’on ait raison de retrouver Mahanaïm dans les ruines de Makhna ou Makhnè ou encore Mikhnè, à environ 30 km au nord du Nahr ez-Zerka (Jabbok) ; la concordance des noms et des données géographiques rend cette hypothèse très plausible. Cantique 7.1, où quelques traducteurs trouvent la mention de Mahanaïm, repose sur une erreur de lecture des Massorètes (makhanâyim pour makhanîm)
E. G.
Numérisation : Yves Petrakian